"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 5 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 14



14 — Du désespoir

De même que le Seigneur est désireux de notre salut, l’homicide, le diable, s’efforce de conduire l’homme au désespoir.
Il est un désespoir, selon l’enseignement de S. Jean Climaque, "qui résulte de la prise de conscience d’une multitude de péchés, d’une conscience chargée et d’un insupportable chagrin, quand l’âme est couverte d’une multitude de blessures, et, sous ce poids, s’enfonce dans l’abîme du désespoir. Il est une autre sorte de désespoir, qui nous vient de l’orgueil et de l’estime de nous-même quand nous pensons que nous ne méritions pas de tomber comme nous l’avons fait. Le premier nous porte à nous abandonner désormais à l’indifférence ; le second nous maintient dans l’ascèse, au sein du désespoir, et bien que cela paraisse ne servir à rien. Le premier pourra être guéri par l’abstinence et une fidèle espérance, et le second par l’humilité en ne jugeant personne " (Saint Jean Climaque, 26,72).

L’âme élevée et ferme ne désespère pas au moment des malheurs, quels qu’ils soient. Le traître Judas fut lâche et inexpérimenté dans la bataille et ainsi, l’ennemi voyant son désespoir, l’attaqua et le força à se pendre. Mais Pierre, roc ferme, lorsqu’il tomba dans un grand péché, étant un homme expérimenté dans le combat, ne désespéra pas et ne perdit pas courage, mais il versa des larmes amères de son cœur brûlant. L’ennemi, voyant ces larmes, comme un feu ardent dans les yeux, s’enfuit loin de lui en gémissant de douleur.

Et ainsi, frères, saint Antioche enseigne que lorsque le désespoir nous attaque, il ne faut pas s’y abandonner mais, étant renforcés et protégés par la lumière de la foi, avec grand courage, disons à l’esprit malin : “Qu’es-tu pour nous, toi qui fus séparé de Dieu, fugitif du Ciel et serviteur mauvais ? Tu n’oseras rien faire contre nous. 
Le Christ, Fils de Dieu, a autorité à la fois sur nous et sur tout. C’est contre Lui que nous avons péché et devant Lui que nous serons justifiés. Et toi, destructeur, éloigne-toi de nous. Affermis par sa Croix vénérable, nous écraserons sous nos pieds ta tête de serpent” (Saint Antioche, Discours 27).

Version française Claude Lopez-Ginisty


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