12 — De l’affliction
Quand l’esprit mauvais de l’affliction s’empare de l’âme, il la remplit d’amertume et de désagrément, et ainsi, il ne permet pas à l’homme de prier avec la ferveur nécessaire. Il empêche de lire l’Ecriture avec l’attention qui convient, il prive l’âme de douceur et de déférence dans ses relations avec ses frères, et il produit une aversion pour toute forme de conversation. Car l’âme qui est remplie d’affliction devient comme folle et délirante, elle est incapable d’accepter calmement un bon conseil, ou de répondre avec douceur aux questions qui lui sont posées.
Elle fuit les gens comme s’ils étaient cause de son trouble et ne peut comprendre que la cause de la maladie est en elle-même. L’affliction est comme un ver dans le cœur, qui ronge la mère qui le fit naître.
Le moine affligé ne pourra mouvoir son âme pour qu’elle s’adonne à la contemplation et il ne peut jamais offrir une prière pure.
Celui qui a vaincu les passions a aussi vaincu l’affliction. Mais celui qui a été défait par les passions, n’échappera pas aux chaînes de l’affliction. Comme on reconnaît un malade au teint de son visage, ainsi celui qui est dominé par les passions est trahi par son affliction.
Celui qui aime le monde, ne peut que s’affliger. Mais celui qui méprise le monde est toujours joyeux.
"Comme le feu purifie l’or, ainsi l’affliction selon Dieu, peut elle, purifier un cœur pécheur"(Saint Antioche, discours 25).
Version française Claude Lopez-Ginisty
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