Le démon le plus terrible, l'initiateur du combat combat contre le Ciel, le premier maudit et rejeté loin du Ciel a trouvé un nouveau nom pour lui-même : l'estime de soi.
Tout est bouleversé dans l'enseignement de ce grand démon : si le Christ nous apprend à être humbles et doux, lui nous dit d'être orgueilleux et effrontés. Le Christ nous dit d'aimer notre frère, il nous dit de n'aimer que nous-mêmes, voyant dans les autres des obstacles sur le chemin de notre accomplissement. Il n'écoute pas les conseils, il ne prête aucune attention aux besoins des autres, il se vante même lorsque celui-ci est perdant et en un mot, il est le contraire de l'amour décrit par saint Paul Apôtre :
" L’amour est patient, il est plein de bonté, l’amour. Il n’est pas envieux, il ne cherche pas à se faire valoir, il ne s’enfle pas d’orgueil. 5 Il ne fait rien d’inconvenant. Il ne cherche pas son propre intérêt, il ne s’aigrit pas contre les autres, il ne trame pas le mal. L’injustice l’attriste, la vérité le réjouit. En toute occasion, il pardonne, il fait confiance, il espère, il persévère. L’amour n’aura pas de fin." (1 Corinthiens, 13).
Tout ce que vous entendrez des enseignants de l'estime de soi va à l'encontre de l'amour. L'amour n'est pas axé sur notre propre personne, c'est exactement le contraire de la fixation sur nous-mêmes par son débordement à l'extérieur, comme une source qui augmente ses eaux lorsqu'elle est creusée et utilisée de façon permanente tandis que le puits inutilisé a ses sources obstruées et il se dessèche.
C'est pourquoi les personnes qui se soucient de développer leur estime de soi deviennent antipathiques, elles perdent leurs anciens amis et elles sont toujours dans une agitation de nouvelles personnes dont ils ont besoin pour flatter leur ego. Leur nom s'appelle dépression et séparation.
Au lieu de cela, nous prions pendant des siècles avec les paroles de Saint Ephrem le Syrien :
Κύριε καὶ Δέσποτα τῆς ζωῆς μου, πνεῦμα ἀργίας, περιεργίας, φιλαρχίας, καὶ ἀργολογίας μή μοι δῷς.Πνεῦμα δὲ σωφροσύνης, ταπεινοφροσύνης, ὑπομονῆς, καὶ ἀγάπης χάρισαί μοι τῷ σῷ δούλῳ.
Ναί, Κύριε Βασιλεῦ, δώρησαι μοι τοῦ ὁρᾶν τὰ ἐμὰ πταίσματα, καὶ μὴ κατακρίνειν τὸν ἀδελφόν μου,
ὅτι εὐλογητὸς εἶ, εἰς τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων. Ἀμήν.
Seigneur et Maître de ma vie, ne m'abandonne pas à l'esprit de paresse, de découragement, de domination et de vain bavardage !
Mais fais-moi la grâce, à moi ton serviteur, de l'esprit de chasteté (d'intégrité), d'humilité, de patience et de charité.
Oui, Seigneur-Roi, accorde-moi de voir mes fautes et de ne pas condamner mon frère,
ô Toi qui es béni dans les siècles des siècles. Amen.
Par conséquent, chaque fois que nous sentons que notre estime de soi grandit, humilions-la par le souvenir de nos péchés et chaque fois que nous avons l'impression que quelqu'un d'autre est coupable de nos échecs, rappelons-nous que nous ne sommes pas meilleurs que lui et que nous avons fait des actes bien pires que lui.
Bonne année, loin de l'esprit d'estime de soi !
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire