"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 21 avril 2024

5e DIMANCHE DE GRAND CARÊME

 

Ste Marie d'Egypte

 Tropaire Ton 5

Illuminée par la grâce de la Croix, tu apparus comme une lumière éclatante de repentir, dissipant les ténèbres des passions, ô très sainte. Tu apparus comme un ange en chair et en os à saint Zossime dans le désert. Intercède pour nous uprès du Christ , ô Marie, notre juste Mère.

Aujourd'hui, l'Église se souvient de sainte Marie d'Égypte qui passa 47 ans seule dans le désert, se repentant de son ancien mode de vie. Dimanche dernier, nous pensions à saint Jean Climaque, modèle des ascètes, et ce dimanche, nous commémorons sainte Marie d'Égypte, modèle des pénitents. Le patriarche saint Sophronede Jérusalem (634-638) a relaté sa vie avec force détails.

La première partie du récit nous parle de saint Zossime, hiérarque en Palestine au Ve siècle. Il avait été emmené dans un monastère dès son enfance et y avait passé toute sa vie. Comme il menait une vie ascétique très stricte, faite de prières et de jeûnes, les gens venaient lui demander des conseils spirituels. Ayant passé plus de 50 ans au monastère, il pensait avoir appris tout ce qu'il y avait à savoir sur la vie spirituelle. Le pèlerinage de sa vie le conduisit dans un autre monastère, près du Jourdain. La coutume des moines de ce monastère était d'aller passer tout le Grand Carême dans la solitude du désert, pour ne revenir au monastère que le Dimanche des Rameaux.

St. Zossime et sainte Marie d'Egypte

Zossime priait seul dans le désert lorsqu'il aperçut une silhouette humaine à quelque distance. Comme sa solitude était envahie, il alla voir par qui. La personne s'enfuit et le moine fit de même. L'inconnue finit par révéler qu'elle était une femme et qu'elle était nue. Elle s'adressa au moine par son nom et lui demanda d'emprunter son manteau par souci de pudeur. Le fait qu'elle connaisse son nom choqua Zossime plus que son sexe et son état, mais il comprit qu'elle avait dû recevoir de Dieu le don de vision spirituelle. C'est ainsi qu'ils commencèrent à parler. Elle s'appelait Marie et était née en Égypte. À l'âge de 12 ans, elle avait abandonné ses parents et s'était rendue à Alexandrie. Dans cette ville, pendant 17 ans, elle avait vécu une vie de dépravation totale.

Un jour, Marie vit des gens se presser au port pour embarquer. En réponse à ses questions, elle découvrit qu'ils se rendaient à Jérusalem pour la Vénération de la Croix et elle décida de les accompagner. À Jérusalem, elle constata qu'une barrière invisible l'empêchait d'entrer dans l'église. Voyant l'icône de la Mère de Dieu à l'entrée de l'église, Marie pria et promit de se repentir de son ancien mode de vie. Ainsi, elle put entrer dans l'église et vénérer la précieuse Croix du Christ. Conformément à son vœu, Marie se rendit dans le désert au-delà du Jourdain et passa les 47 années suivantes, complètement seule, dans la prière et le jeûne, jusqu'à sa rencontre avec saint Zossime.

L'Église utilise l'histoire de sainte Marie d'Égypte pour nous enseigner deux leçons. Dans le cas de Marie, à Alexandrie, elle avait vécu une vie aussi éloignée que possible de la vertu chrétienne, mais elle s'était repentie et était revenue sur la voie du salut. Nous nous souvenons donc d'elle comme d'une sainte parce qu'elle nous montre que, même si nous nous éloignons de la vie chrétienne, il n'est jamais trop tard pour se repentir. L'exemple de Zossime est un avertissement pour nous. Il pensait avoir progressé dans la vie spirituelle, mais cela l'avait rendu orgueilleux. C'est alors qu'il rencontra une personne tout à fait improbable, mais qui était bien plus avancée que lui dans la vie ascétique. Cela lui apprit l'humilité. Si vous n'avez pas lu la vie complète de sainte Marie d'Egypte, nous vous recommandons de le faire.

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Il y a deux passages de l'Évangile aujourd'hui, l'un pour le dimanche, Marc 10, 32-45, et l'autre pour le saint, Luc 7, 36-50.



Dans le passage de saint Marc, le Seigneur commence à préparer les disciples à ce qui va se passer. Il le fait pour atténuer leur angoisse. Il a connu à l'avance Sa passion, il est donc clair qu'il pouvait y échapper, mais il montre qu'il accepte volontiers la souffrance et la mort. La consolation qu'il offre est qu'il ressuscitera le troisième jour. 

Nous lisons ensuite la question posée par Jacques et Jean. Dans le récit qu'il fait de cet incident, saint Matthieu dit que les disciples ont emmené leur mère avec eux et qu'elle a posé la question au nom de ses fils. L'implication est qu'ils imaginent que le Royaume est terrestre et qu'ils demandent un statut mondain. Le Christ ne les appelait pas à l'honneur et à la gloire, mais à tout sacrifier pour Lui, et il leur dit que c'est ce qui se passerait. 

Nous voyons que même les disciples sont sujets à la faiblesse humaine. Deux d'entre eux cherchaient à obtenir un avantage et dix étaient contrariés parce qu'ils se sentaient exclus. Il nous est facile d'imaginer que les saints étaient tous et toujours parfaits. Nous voyons ici qu'ils sont très humains et qu'ils souffrent des mêmes tentations et difficultés que le reste d'entre nous. La différence est qu'ils finissent par triompher alors que nous continuons souvent à lutter. Comme le dit Théophylacte : Le Christ les guérit, en les calmant d'abord en les appelant à lui, puis en leur montrant que la recherche des honneurs et le désir de la première place sont le comportement des païens. 


Dans l'Évangile de saint Luc, nous rencontrons un pharisien qui, bien qu'il ait invité le Seigneur dans sa maison, n'a pas été franc et honnête dans ses intentions. Il a démontré son manque de foi lorsqu'il a dit de manière désobligeante du Christ : "S'il était un prophète..." 

Le Seigneur accepte les services de la femme dont l'offrande venait de son cœur. Il confronte ensuite le pharisien à son manque de courtoisie envers un invité et lui montre qu'il connaît le cœur de la femme, qu'il compare favorablement à celui du pharisien. Le Christ ne dit pas à la femme : "Je te sauverai", mais il lui dit : " Ta foi t'a sauvée ; va en paix".


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND 



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