Métropolite Onuphre de l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique
« J'ai appris aux nouvelles d'aujourd'hui ce qui s'est passé à Boutcha. C'est terrible. La douleur a empli mon cœur », déclare le primat ukrainien dans un communiqué concernant les informations faisant état d'un massacre à Boutcha, ville de la province de Kiev.
La bataille de Boutcha a duré du 27 février au 31 mars, après quoi les forces russes se sont retirées. Après que les forces ukrainiennes aient repris le contrôle de la ville, des rapports d'atrocités et de crimes de guerre ont commencé à émerger. Selon le maire Anatoly Fedoruk, des centaines de corps ont été retrouvés dans la ville et la région, y compris ceux de civils ukrainiens et de soldats ukrainiens et russes.
La police nationale ukrainienne a ouvert des enquêtes sur les événements de Boutcha, et le ministère des Affaires étrangères a demandé une enquête de la Cour pénale internationale en Ukraine, afin de recueillir des preuves de crimes de guerre russes.
Pendant ce temps, la Russie a demandé une réunion spéciale du Conseil de sécurité de l'ONU pour aborder ce qu'elle prétend être une provocation ukrainienne à diffuser des "informations délibérément fausses". En ce qui concerne les États-Unis, le Pentagone n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les comptes rendus ukrainiens des atrocités russes, mais n'a aucune raison de les contester, a déclaré lundi un haut responsable de la défense américaine.
« Je remets ceux qui ont commis cela au jugement de Dieu, à qui rien ne peut être caché », a déclaré Sa Béatitude le Métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine dans sa déclaration d'hier.
« J'exprime ma profonde compassion aux parents des victimes, et je prie pour ceux qui sont morts violemment et je supplie le Seigneur de recevoir leur âme dans les demeures des justes », a conclu Sa Béatitude.
De manière caractéristique, Evstraty Zorya, l'orateur de la schismatique "église orthodoxe d'Ukraine", a profité de l'occasion pour critiquer à nouveau le Primat ukrainien, pour ne pas avoir attaqué directement la Russie dans son expression de condoléances et de prières.
Cependant, d'autres hiérarques ont répondu avec un ton différent.
Sa Grâce, l'évêque Sylvestre, de Belgorod, recteur du séminaire et de l'académie théologiques de Kiev, écrit que toute l'Ukraine et toute la communauté internationale sont choqués par des scènes de Gostomel, d'Irpin et en particulier de Boutcha.
« Le nombre de civils morts et tués s'élève à au moins des centaines. Mais en même temps, des cadavres présentant des traces de mort violente continuent d'être trouvés dans les villes libérées et des fosses communes sont identifiées. Il est nécessaire d'appeler les choses directement par leur nom propre. Des CRIMES ont été commis », s'exclame Sa Grâce. Bien qu'à ce jour, il reste à prouver si ces crimes ont été commis par des troupes russes ou par des membres de bataillons ukrainiens néo-nazis tels qu'Azov, en représailles contre des citoyens qui ont peut-être collaboré avec les troupes russes.
« Comment pouvons-nous parler de Dieu aux gens après tout ce que nous avons vu dans la guerre actuelle de la Russie contre l'Ukraine ? » s'étonne Sa Grâce. « Je suis sûr que la réponse à cette question sera recherchée par les théologiens et les membres du clergé de diverses confessions chrétiennes pendant plus d'un an. Mais le monde ne sera plus jamais le même... »
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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