Claude Lopez-Ginisty, Vie des saints orthodoxes de la terre d’Helvétie, Éditions des Syrtes, Genève, 2018, 198 p. Diffusion en France : Monastère de la Transfiguration, Terrasson.
Claude Lopez-Ginisty, qui tient le blog très lu orthodoxologie où il poste quotidiennement des textes de spiritualité et d’ecclésiologie, est bien connu pour ses publications hagiographiques (notamment l’excellent répertoire sur Le secours des saints) et pour les nombreux acathistes qu’il a composés, qui figurent dans un autre de ses blogs et dont certains ont été réunis en un volume et publiés en langue française et en langue flamande à La Haye.
Résident en Suisse et membre actif de la paroisse Sainte-Barbara de Vevey placée sous la juridiction de l’Église Russe Hors Frontières qui, par ses évêques successifs depuis saint Jean de Changhaï, a fortement promu la vénération des saints locaux, il est bien placé pour nous proposer un volume qui réunit les Vies de près de 80 saints d’Helvétie, autrement dit de la Suisse actuelle.
Ces Vies, plus ou moins longues selon les possibilités offertes par les sources hagiographiques, sont accompagnées de tropaires, composés par l’auteur.
Ces saints des dix premiers siècles, qui appartenaient à l’Église romaine à l’époque où elle était encore orthodoxe et sont donc des saints orthodoxes vénérés de plein droit et de bon gré aujourd’hui encore par l’Église orthodoxe universelle, sont presque tous, par leur origine, pour les premiers d’entre eux, étrangers à ces terres d’Helvétie. Ils sont venus d’Égypte (Ste Vérène, S. Maurice et les autres martyrs de la Légion Thébaine), de Grèce (S. Théodore de Martigny), d’Irlande (S. Colomban, S. Gall, S. Ursanne, S. Fintan, S. Eusèbe), d’Allemagne (S. Germain, S. Bennon), de France (S. Salonius, S. Ambroise Ierd’Agaune, S. Pirmin, S. Maire, S. Wandrille), d’Italie (S. Grégoire d’Einsiedeln)… Ils ont séjourné sur les terres d’Helvétie comme missionnaires, comme militaires, comme moines. Ils y ont prêché, combattu, prié, y ont fondé des monastères et ont mené une vie d’ascèse, y sont morts martyrs, ou sont repartis poursuivre leurs tâches spirituelles sur d’autres territoires. Entre le IIIe et le VIIIe siècles, les déplacements de missionnaires et de pèlerins étaient nombreux. Les frontières se déplaçaient aussi et ont beaucoup bougé au cours du premier millénaire, au gré des conquêtes et des partages. Cependant, pendant la plus grande partie de celui-ci, la Suisse actuelle appartenait au même pays que le sud de l’Allemagne actuelle, que le nord de l’Italie actuelle et que les régions de l’est et du nord-est de la France actuelle – Jura, Bourgogne, Franche-Comté, Vosges, Alsace, Lorraine. Ainsi beaucoup de saints cités dans ce volume sont aussi des saints connus en France (certains furent moines aussi à Luxeuil, à Remiremont, à Saint Claude ou à Murbach…), et ce livre, loin de s’adresser exclusivement au public suisse, pourra intéresser aussi directement un public français.
Les saints sont classés comme dans les Ménées, selon l’ordre chronologique des mois de l’année liturgique. Un index permet de les retrouver individuellement.
La fin du livre propose un office (vêpres et matines) « à tous les saints qui ont fleuri en terre d’Helvétie » composé par Mgr Ambroise (Cantacuzène), qui fut évêque de Vevey (1993-2000) et de Genève (2000-2006), et un acathiste « à tous les saints qui ont illuminé la terre d’Hélvétie », composé par Claude Lopez-Ginisty.
Jean-Claude Larchet
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