Manuel le Grand Orateur était originaire de Corinthe et il vécut pendant la première moitié du XVIe siècle. Il fut l'élève de Matthaios Kamariotis et de Meletios Pegas. Selon Malaxos, il était "le plus sage et le plus théologique". Il portait le titre de Grand Orateur du Patriarcat Œcuménique à l'époque de Pachôme, Théolepte et Jérémie. Outre une connaissance approfondie des écrits sacrés de l'Église orthodoxe, il connaissait également très bien le grec et le latin. Il était également hymnographe de l'Église orthodoxe et directeur de l'Académie patriarcale de Constantinople. Il reposa en paix en 1551.
En plus de son travail hymnographique et rhétorique et de son activité d'enseignant, Manuel poursuivit un double projet théologique : (a) réfuter ce qu'il considérait comme le platonisme du Pléthon et le polythéisme païen et montrer la prétendue impiété de deux penseurs majeurs de la Byzance postérieure (Pléthon et Bessarion) et (b) mettre en évidence les nombreux points de divergence de l'Église latine par rapport à la foi orthodoxe et plaider pour la pureté de cette dernière, en poursuivant la tradition doctrinale de Grégoire Palamas et de l'hésychasme.
De sa dévotion à la Mère de Dieu, il composa une série d'hymnes à celle-ci inclus dans le Théotokarion de saint Nikodème l'Hagiorite. Deux de ces hymnes traitent spécifiquement de la délivrance de la peste, ce sont les suivantes :
Μη μετελθέτω, λοιμώδης νόσος Παρθένε σον λαόν, άλλ΄ ως φιλεύσπλαχνος άτρωτον φύλαξον. Συ γαρ την ζωήν την αϊδιον αϊδιον, τω κόσμω εξανέτειλας.
Ne permets pas à la maladie de la peste, de visiter ton peuple, ô Vierge, mais dans ton amour-compassion, garde-nous invulnérables. Car tu as apporté au monde la vie éternelle.
Λαός και κλήρος προσπίπτει αγνή, ο χριστώνυμος ικετικώς ελέει τω σώ, και την βοήθειαν νυν επικαλείται, λοιμώδης νόσος, σην θάττον δεινής, λιμού τε και δυσμενούς εφόδου ; νεύσει γαρ μόνη τη σή, αβλαβής συντηρηθήσεται.
Le peuple et le clergé s'inclinent devant toi Toute Pure, le peuple qui porte le Nom du Christ implore ta miséricorde, et maintenant nous t'appelons à l'aide, hâte-toi de nous sauver de la terrible maladie de la peste, de la famine et des ennemis hostiles ; en toi seule nous avons l'assurance de nous préserver du mal.
Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après
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