Métropolite Onuphre de Kiev
La personne humaine est le temple du Dieu vivant. C'est un enseignement apostolique de notre Église, ce qui signifie que, tout comme la Grâce de Dieu, la Grâce du Saint-Esprit, réside dans une Église, il en va de même pour le corps humain et nous sommes des temples du Dieu vivant.
Nous appelons Dieu vivant parce qu'il n'est pas retranché quelque part dans les Cieux et nous croyons simplement en Lui, nous L'acceptons, mais parce qu'Il réside en nous et que nous sommes Son temple. Naturellement, saint Paul ne signifie pas qu'une partie de l'existence est le temple de Dieu, mais que la personne entière est destinée à devenir le temple de Dieu et quand cela est réalisé, cela devient une réalité. C'est la raison pour laquelle nous témoignons un grand respect et un grand honneur à la personne humaine tout entière.
Lorsque nous honorons les saints de l'Église, qui sont des personnes qui ont confirmé qu'elles sont vraiment des temples du Dieu vivant, qui ont observé Ses commandements et ont trouvé la vérité, nous n'honorons pas seulement leur âme ou leur enseignement ou même leur intellect. Nous honorons les Saints en tant que peuple entier, des personnes qui ont été sanctifiées dans leur intégralité, âme et corps.
C'est pourquoi nous vénérons les saintes reliques des saints dans l'Église, leurs os, qui ont reçu la Grâce du Saint-Esprit et sont des temples du Dieu vivant.
C'est pourquoi nous, les chrétiens orthodoxes, n'honorons pas simplement les reliques comme nous le ferions pour nos ancêtres, mais nous embrassons les reliques, les objets saints, les saintes icônes des saints parce que nous croyons vraiment que, de cette façon, nous communions avec la Grâce du Saint-Esprit que ces saints ont. Naturellement, ils ne l'ont pas seulement eu dans cette vie, mais ils l'ont encore d'avantage maintenant, lorsqu'ils vivent en présence de Dieu.
Il est difficile pour les gens en Occident de comprendre la vénération que nous, chrétiens orthodoxes, ressentons envers les saints lorsque nous vénérons leurs saintes reliques.
Dans le christianisme orthodoxe, tout tourne autour du visage du saint, car la glorification concerne l'être humain tout entier des saints et les embrasse entièrement. C'est pourquoi, en termes naturels, la sainteté est identifiée à la moralité et à l'intégrité extérieure, mais ce n'est pas le seul cas dans l'Église orthodoxe.
Les saints sont, bien sûr, moraux et droits, mais la Grâce de l'Esprit Saint transcende ces caractéristiques humaines et mondaines et c'est l'énergie non créée de Dieu qui couvre l'être entier de la personne afin qu'elle soit sanctifiée dans son ensemble.
Comme il est dit dans les Actes des Saints Apôtres - et c'est une réponse claire aux Témoins de Jéhovah et aux protestants - la femme atteinte de la maladie du sang [l'hémoroïsse de l'Ecriture, cf. (Matthieu 9,20-22)] est allée toucher l'ourlet du vêtement du Christ et a été immédiatement guérie. Nous posons donc la question suivante : est-il possible que le vêtement ait fait le miracle ? Bien sûr que non. C'est le Christ qui l'a fait. Il l'a fait par la foi de cette femme. Il est également dit dans les Actes des Apôtres, que dès que l'ombre du saint Apôtre Pierre est passée sur les malades, ces derniers ont été guéris. Ils ont même utilisé leur manteau pour faire des miracles. C'est par la foi et la Grâce du Saint-Esprit que les miracles (les miracles ou θαύματα) étaient et sont encore accomplis.
Naturellement, les saints ne font pas de miracles eux-mêmes : c'est la Grâce du Saint-Esprit qui réside en eux et dans leurs choses qui agit avec la foi des gens et qui accomplit les miracles, les guérisons et tous les autres effets familiers que les saintes reliques et les saintes icônes accomplissent pour ceux qui les approchent avec foi.
Et quand saint Paul parle des péchés de la chair, c'est parce que nous avons le devoir de garder notre corps pur et libre de toute souillure, de tout péché, parce que le corps est destiné à être glorifié, l'ensemble du corps est destiné à la déification (θέωσης /théosis) et à la sanctification.
Lorsque nous sommes baptisés, nous sommes tous baptisés, parce que nous sommes sanctifiés comme un tout unifié. Pour cette raison, les reliques des chrétiens défunts sont toujours respectées et bien conservées.
C'est également la raison pour laquelle l'Église orthodoxe n'accepte pas la crémation : non pas que le Christ ait des difficultés à ressusciter les morts qui ont été incinérés, mais plutôt parce que l'enterrement et l'inhumation des corps des défunts est une expression de notre foi que le corps est sacré et il est destiné à la sanctification et à la glorification, en attendant la résurrection des morts.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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