Si quelqu'un donne aux gens des règles de vie et façonne le caractère des autres, est-il tenu de pratiquer ce qu'il prêche ou non ?
S'il ne pratique pas ce qu'il prêche, ses règles sont sans valeur. Car si les choses qu'il enseigne sont bonnes, et qu'elles mettent nos vies en meilleure forme, alors le professeur ne devrait pas se distinguer des gens qu'il enseigne. Il devrait vivre de la même façon qu'il apprend aux autres à vivre. S'il vit d'une autre façon, il rabaisse ses propres règles. Il rend son enseignement sans valeur si, dans la vraie vie, il ne se tient pas aux obligations qu'il essaie d'enseigner avec ses paroles.
Après tout, celui qui entend quelqu'un donner des règles ne veut pas avoir à les respecter, comme si on lui enlevait sa liberté. Alors il répond à son professeur comme ça : "Je ne peux pas faire ce que tu me dis de faire. C'est impossible. Tu me dis que je ne peux pas être en colère, je ne peux pas convoiter, je ne peux pas être excité par le désir, je ne peux pas craindre la douleur ou la mort. Mais cela va à l'encontre de la nature : tous les animaux ont ces sentiments. Si tu crois vraiment que nous pouvons résister à la nature, pratique toi-même ce que tu prêches ? Comme ça, je saurai que c'est possible. Mais puisque tu ne pratiques pas ce que tu prêches, n'est-il pas terriblement arrogant d'imposer à un homme libre des lois auxquelles tu n'obéis pas toi-même ? Apprends d'abord, puis enseigne. Avant de corriger le caractère des autres, corrige d'abord le tien."
Qui pourrait nier qu'il s'agit d'une réponse juste ? Non, un enseignant comme lui tombera dans le mépris et on se moquera de lui, parce qu'il a l'air de se moquer des autres.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Voir l'article Lactance ICI
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire