Pierre
Tcheltsov naquit dans un village de la région de Riazan en 1888. En 1904, il
acheva l’école primaire ecclésiastique de Riazan, puis plus tard, le séminaire
de la même ville. À l’issue de celui-ci, il étudia à l’Académie de Kiev.
Toutefois, il se maria à la fin de la première année et dut quitter l’Académie.
En effet le règlement disposait que les étudiants ne pouvaient se marier qu’à
la fin de leurs études. Il fut néanmoins ordonné prêtre en 1911.
Plus tard, en
1915, il réussit à achever ses études à l’Académie, et fut nommé ensuite
professeur au séminaire de Smolensk. Il participa au Concile pan-russe de
1917-1918. En 1921, il fut élevé au rang d’archiprêtre. Avant sa nouvelle vie,
constituée d’arrestations et de détentions dans les camps, le père Pierre et sa
presbytéra Marie reçurent la bénédiction du staretz Nectaire d’Optino. Marie
était la fille spirituelle de celui-ci.
Lors d’une de leurs visites, le staretz
prit l’icône de la Mère de Dieu dite « mon apaisement de la
tristesse », et les bénit tous les deux avec l’icône, puis la leur donna,
en prononçant ces mots : « Voici, mes chers, ma bénédiction. Bientôt
commenceront vos académies ».
Ce que signifiaient ces paroles, les jeunes
époux ne le comprenaient pas alors. Lorsque le père Pierre fut arrêté, il se
souvint de la bénédiction du staretz, et le sens de son don devint
compréhensible. L’icône « mon apaisement de la tristesse » était un
soutien à Marie pour les émotions et les tourments qu’elle éprouvera pour son époux.
Cette icône est conservée jusqu’à nos jours en l’église Sainte-Parascève
du village de Velikodvorié. Marie était la plus proche amie de son époux, ils
s’aimaient, mais vivaient comme frère et sœur. Marie faisait des travaux de
broderie qu’elle vendait. Avec cet argent, elle envoyait des colis au père
Pierre.
De 1922 jusqu’à 1949, le père Pierre fut arrêté six fois. En tout, le
père passa 15 ans en détention. Il subit beaucoup d’épreuves. Il raconta qu’une
fois, à Solovki, on tenta de le noyer dans la mer, mais le Seigneur le
préserva.
Son fils spirituel, l’archiprêtre Victor Koukine se rappelle :
« J’étais étonné par la foi avec laquelle le père Pierre supporta les
répressions, les persécutions, les incarcérations pendant de nombreuses années.
Entre les arrestations et les exils, le père célébrait dans différentes
églises. Nous parlerons maintenant de l'église où il célébrait après avoir été emprisonné...
En 1955, en raison de sa maladie grave,
il fut libéré avant terme, et fut nommé prêtre de l’église Sainte-Parascève
dans le village de Velikodvorié. Le père se levait à 3h du matin, il lisait les
prières chez lui, puis à 4h30, il était déjà à l’église, confessait et parlait
avec les fidèles. Il commençait à célébrer la Liturgie à 6h. Ensuite, il
procédait à la bénédiction de l’eau, lisait l’acathiste, et célébrait une
panichide complète.
À midi, il rentrait chez lui quasiment épuisé. À 13h, il
retournait à l’église, célébrait les offices d’intercession que les fidèles lui
demandaient. On sait que le père avait reçu de Dieu le don de clairvoyance et
de guérison. En apposant sur la partie du corps malade l’épitrachilion ou sa
main, le père Pierre disait : « Je ne suis pas médecin, je ne peux
pas aider, je prierai, et le Seigneur guérira ».
De tous les coins de
Russie, les fidèles commencèrent à affluer chez lui pour y recevoir consolation
et guérison des maladies. Simples fidèles comme évêques et prêtres venaient
recevoir sa bénédiction pour les changements dans leur vie, pour des conseils
ou pour résoudre des situations difficiles.
Il y avait toujours beaucoup de
monde chez lui. Il n’était pas rare qu’il communiât jusqu’à 500 personnes. En
1972, il tomba gravement malade, mais continua d’exercer son ministère. Il
décéda le 12 septembre 1972, jour de saint Alexandre de la Neva. Canonisé en
l’an 2000, ses reliques furent placées dans l’église Sainte-Parascève.
Les
pèlerins reçoivent de l’aide par les prières du saint hiéromartyr Pierre
Tcheltsov.
Version française Bernard Le Caro
d'après
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