Saint Jacques de Tuman
Environ dix mille personnes sont venues
le 28 mai 2017 au monastère de Tuman (Serbie centrale) vénérer la
mémoire de saint Jacques. Au cours de la sainte Liturgie a été lu l’acte
de canonisation. L’office était présidé par l’archevêque de Michalovce
et Košice Georges (Église des Terres tchèques et de Slovaquie), assisté
de l’évêque de Braničevo Ignace et de l’évêque de Timok Hilarion (tous
deux hiérarques de l’Église orthodoxe serbe). Saint Jacques (dans le
monde Radoje Arsović) naquit en 1894 dans le village de Kušići, près de
la ville d’Ivanjica. À l’issue de l’enseignement secondaire, assoiffé de
science et de connaissances, il partit en France, où il obtint deux
doctorats, l’un de philosophie à la Sorbonne, et l’autre de droit à
Montpellier. Il travailla ensuite dans les services diplomatiques du
Royaume de Yougoslavie en France. Alors qu’il prenait du repos dans les
années 1930 en Serbie, dans la ville thermale de Vrnjačka Banja, la
Providence fit qu’il se trouvât au rassemblement du mouvement de la
fraternité des « priants Dieu » (Bogomoljački pokret). Admirant les
prédications de saint Nicolas Vélimirovitch et des prêtres du mouvement,
mais ému plus encore par la discussion qu’il eut avec un simple paysan
serbe, il fut touché par la grâce Divine et quitta ses fonctions et sa
vie mondaine, puis partit auprès de saint Nicolas Vélimirovitch, lui
demandant de devenir novice. Après une longue période de mise à
l’épreuve, saint Nicolas l’accepta. Il passa par toutes les obédiences
du noviciat. Bien que titulaire de deux doctorats, il ne rechignait pas à
nettoyer les toilettes, éplucher les pommes de terre, etc. Vivant dans
une stricte ascèse, il prenait peu de nourriture, et il n’était pas rare
qu’il se nourrisse des déchets de la table. Ne possédant que deux
soutanes usées, il ne dormait jamais sur un lit, mais se reposait, la
prière sur les lèvres. Il avait un don exceptionnel pour rester
silencieux. Avant la seconde guerre mondiale, il fut rédacteur du
périodique de l’Église orthodoxe serbe « Le missionnaire chrétien ».
Avant et pendant la guerre, il fut un prédicateur enflammé de la foi,
déployant un zèle apostolique. Disposant de nombreux dons spirituels, il
avait entre autres le don de clairvoyance. C’est ainsi qu’il avait
prévu le bombardement de Belgrade et du monastère de Žiča… Pendant la
guerre, il vécut au monastère de Ljubostinja, où l’on a gardé son
souvenir comme celui d’un grand ascète. Torturé par les communistes, il
termina sa vie en confesseur, des suites des coups reçus dans le village
de Rabrovo en février 1946. Conformément à son testament, il fut inhumé
au monastère de Tuman, en Serbie centrale, en février 1946. Ses saintes
reliques ont été exhumées le 21 octobre 2014. Lors de cet événement,
nombreux sont ceux qui ont été guéris de leur maladies alors que l’on
invoquait dans la prière ce nouveau saint de Dieu. Les écoliers et les
étudiants reçoivent une aide particulière près de ses reliques. Il a été
canonisé lors de l’Assemblée ordinaire des évêques de l’Église orthodoxe serbe au mois de mai 2017. Sa mémoire a été fixée au 21 juillet / 8 août.
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