15/28 mai
7ème dimanche de Pâques
Après-fête
de l’Ascension et
Dimanche
des Saints Pères du 1er Concile Œcuménique (325)
Saint Pacôme le
Grand, fondateur du cénobitisme en Haute-Égypte (348) ; saint Achille, évêque
de Larissa en Thessalie (vers 330) ; saints Barbare, guerrier, Callimaque et
Denis, martyrs à Méthone (361) ; saint Isaïe, évêque de Rostov, thaumaturge
(1090) ; saint Isaïe des Grottes de Kiev (1115) ; saint Pacôme de Nerekhta
(1384) ; saint Euphrosynius de Pskov et son disciple Sérapion (1481) ;
saint Dimitri, tsarévitch d’Ouglitch et de Moscou, enfant assassiné (1591).
Lectures :
Actes XX, 16-18, 28-36 / Jn. XVII,
1-13
DIMANCHE DES SAINTS PÈRES
L
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es fondements de l’hérésie arienne étaient les
suivants : « Il fut un temps où n’existait que Dieu le Père, qui
créa une essence entre Lui et le monde, le Fils de Dieu ». En un mot,
l’hérésie reconnaissait le Christ, le Fils de Dieu, non comme Dieu, mais comme
une essence intermédiaire créée, bien que plus parfaite que toutes les essences
créées. Cette hérésie tire son nom de son fondateur, Arius, né en 256 en Lybie.
Ordonné diacre par Pierre, évêque d’Alexandrie, Arius fut excommunié par son
ordinant pour collusion avec une faction ecclésiastique locale, pénétrée
d’aspirations schismatiques. Le successeur de l’évêque Pierre, Achille, reçut
Arius dans la communion de l’Eglise et l’ordonna à la prêtrise. A la mort
d’Achille, Arius pensait devenir son successeur, mais ce fut Alexandre, qui fut
élu évêque d’Alexandrie. Arius accusa injustement Alexandre d’hérésie, alors
que lui-même enseignait sa doctrine hérétique concernant le Fils de Dieu.
L’évêque Alexandre s’efforça de raisonner le prêtre Arius, mais celui-ci resta
inflexible. C’est alors qu’Alexandre excommunia Arius, qui trouva le soutien de
plusieurs évêques et prêtres. Voyant que le mal se répandait, l’évêque
Alexandre convoqua un concile d’évêques locaux en 320, qui confirmèrent
l’excommunication d’Arius. En ce temps, celui-ci répandait partout son hérésie
en Orient, à tel point que cette situation attira l’attention de l’Empereur
Constantin, qui convoqua à Nicée, en 325, un Concile d’Evêques, qui devait
devenir le 1er Concile Œcuménique. Selon l’historien ecclésiastique
Socrate, « L’Esprit de Dieu établit l’accord des évêques »,
qui instituèrent le Credo de Nicée, exposant l’enseignement orthodoxe
sur la Divinité de la Deuxième Personne de la Sainte Trinité – le Seigneur
Jésus-Christ - et condamnant comme hérésie les réflexions blasphématoires
d’Arius. L’enseignement orthodoxe des Saints Pères, ainsi que les Saints Pères
eux-mêmes sont commémorés par la Sainte Eglise après l’Ascension, parce que
celle-ci constitue une preuve irréfutable de l’union inséparable des deux
natures dans le Christ, de la Divinité et de l’humanité. Dans ses hymnes, la Sainte
Eglise chante : « Célébrons
fidèlement en ce jour, dans la piété, la mémoire annuelle des Pères Théophores,
rassemblés de tout l’univers en la cité illustre des Nicéens, ainsi que les
assemblées des orthodoxes. Ils rejetèrent, dans un esprit de piété, le dogme athée de l’infortuné Arius, et
exclurent conciliairement celui-ci de l’Eglise catholique, enseignant à tous à
confesser clairement le Fils de Dieu consubstantiel et coéternel, existant
avant les siècles ».
Tropaire du dimanche du 6ème ton
Áнгельскія си́лы на гро́бѣ Твое́мъ, и стрегу́щіи омертвѣ́ша : и стоя́ше Mapíя во гро́бѣ, и́щущи пречи́стаго Тѣ́ла Tвоего́. Плѣни́лъ еси́ а́дъ, не искуси́вся отъ него́ ; срѣ́тилъ еси́ дѣ́ву, да́руяй живо́тъ. Bоскреcы́й изъ ме́ртвыхъ Го́споди, сла́ва Tебѣ́.
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Les
puissances angéliques vinrent à Ton Sépulcre, et ceux qui le gardaient
gisaient comme des morts. Marie se tenait près du Tombeau, cherchant Ton Corps
immaculé. Toi qui as dépouillé l’enfer, Tu n’as pas été dominé par lui ;
Tu es allé à la rencontre de la Vierge, Toi qui donnes la Vie. Ressuscité
d’entre les morts, Seigneur, gloire à Toi !
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Tropaire de l’Ascension, ton 4
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Возне́слся
ecи́ во cла́вѣ Христе́ Бо́же на́шъ, ра́дость сотвори́вый уче-нико́мъ
обѣтова́ніемъ Свята́го Дýxa, извѣще́ннымъ и́мъ бы́вшимъ благослове́ніемъ,
я́ко Ты́ ecи́ Сы́нъ Бо́жій, изба́витель мі́ра.
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Tu
t’es élevé dans la gloire, ô Christ notre Dieu, réjouissant Tes disciples par
la promesse de l’Esprit Saint, et les affermissant par Ta bénédiction, car Tu
es le Fils de Dieu, le Rédempteur du monde.
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Tropaire des Saints Pères, ton 8
Препросла́вленъ ecи́ Xpисте́ Бо́же на́шъ, cвѣти́ла на земли́ Отцы́ на́ши основа́вый, и тѣ́ми ко и́стиннѣй вѣ́рѣ вcя́ ны́ наста́вивый : много-благоутро́бне, cла́ва Тебѣ́.
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Infiniment
glorifié es-Tu, Christ notre Dieu, car Tu as établi nos Père comme des
luminaires sur terre. Par eux, Tu nous as amenés vers la vraie foi. Très
miséricordieux, gloire à Toi !
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Kondakion des Saints Pères, ton 8
Апо́столъ
проповѣ́даніе, и Oте́цъ догма́ты, Цépкве eди́ну вѣ́ру запечатлѣ́ша, я́же и
ри́зу нося́щи и́стины, истка́ну отъ е́же свы́ше богосло́вія, исправля́етъ и
сла́витъ благоче́стія вели́кое та́инство.
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La
prédication des Apôtres et les dogmes des Pères ont donné à l’Église la foi
une ; portant la tunique de la vérité, tissée par la théologie qui vient
d’en haut, elle confirme et glorifie le grand mystère de la piété.
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Kondakion de la fête, ton 6
Е́же о на́съ испо́лнивъ смотре́ніе, и я́же на земли́ coeдини́въ небе́снымъ, возне́слся ecи́ во cла́вѣ Христе́ Бо́же на́шъ, ника́коже отлуча́яся, но пребыва́я неотсту́пный, и вопія́ лю́бящимъ Тя́ : а́зъ е́смь съ ва́ми, и никто́же на вы́.
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Ayant accompli Ton
dessein de Salut pour nous, et uni ce qui est sur terre à ce qui est aux
cieux, Tu T’es élevé dans la gloire, ô Christ notre Dieu, sans nullement
T’éloigner, mais en demeurant inséparable et clamant à ceux qui
T’aiment : Je suis avec vous et personne ne prévaudra contre vous.
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Au lieu
de « il est digne en vérité », ton 5
Велича́й душе́ моя́, возне́cшагося отъ земли́ на не́бо, Xpиста́ жизнода́вца. Tя́ па́че ума́ и cловecé Ма́тepь Бо́жію, въ лѣ́то безлѣ́тнаго неизpeче́нно ро́ждшую вѣ́pніи единoму́дpeнно велича́емъ.
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Ô Toi qui es au-delà de l’entendement et de l’expression, Mère de
Dieu, Toi qui, d’une manière inénarrable, as enfanté dans le temps le Dieu intemporel,
nous, fidèles, d’une seule voix, nous Te louons.
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HOMÉLIE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME SUR
L’ÉVANGILE
DE CE JOUR
« Celui qui fera et enseignera »,
dit Jésus-Christ, « sera grand dans le royaume des cieux » (Matth. V, 19) ; et c'est avec raison. Il est aisé
de philosopher en paroles, mais mettre en pratique les règles de la sagesse,
c'est là ce qui est grand et d'une âme forte et généreuse. Voilà pourquoi
Jésus-Christ, parlant de la patience, se propose Lui-même pour exemple et nous
ordonne de le prendre pour notre modèle. Voilà pourquoi, après nous avoir donné
cet avis et cette instruction, Il se met à prier, pour nous apprendre que dans
les tentations et les afflictions, il faut se détacher de tout et mettre en
Dieu son refuge et sa confiance. Car, après avoir dit à ses disciples: « Vous
aurez à souffrir bien des afflictions dans le monde », et avoir ébranlé leur
âme, il la relève par une prière, attendu qu'ils Le regardaient encore comme
une homme. C'est aussi pour condescendre à leur faiblesse qu'Il fait cette
prière, de même qu'Il en avait fait une dans la résurrection de Lazare, pour la
raison qu'il indique en ces termes : « J'ai parlé à cause de la foule qui
m'entoure, afin qu'ils croient que c'est Toi qui m'as envoyé ». (Jean, XI, 42) C'est
fort bien, direz-vous; il était à propos que Jésus-Christ agît de la sorte
devant les Juifs ; mais pourquoi fait-Il de même pour Ses disciples? Il convenait encore qu'Il en usât ainsi
à l'égard de Ses disciples. Des gens qui, après avoir vu tant et de si grands
miracles, disaient : « Nous voyons bien à présent que Tu sais toutes choses »
(Jean, XVI, 30), avaient plus besoin d'instructions et de preuves que tous les
autres. Mais faites attention, mes frères, que l'évangéliste n'appelle pas
cette action une prière, Il dit : « Jésus leva les yeux au ciel ». Par là, Il
fait entendre que c'était là plutôt un entretien que le Fils avait avec Son
Père, qu'une prière. Que si ailleurs Il parle de prière, tantôt se mettant à
genoux, tantôt levant les yeux au ciel, ne vous en troublez point; c'est pour
nous apprendre que nous devons persévérer dans la prière, que, nous tenant
debout, nous devons regarder le ciel, non seulement avec les yeux de la chair,
mais encore avec ceux de l'esprit ; et aussi que nous devons nous mettre à
genoux et briser nos cœurs. Car Jésus-Christ n'est pas seulement
venu pour se faire voir à nous, mais aussi pour nous enseigner l'ineffable
vertu. Un maître ne doit pas se contenter d'enseigner du bout des lèvres, il
doit enseigner aussi d'exemple et par ses œuvres. Écoutons donc ce qu'Il
dit maintenant : « Mon Père, l'heure est venue, glorifie Ton Fils, afin
que Ton Fils Te glorifie ». Par ces paroles, le divin Sauveur nous montre encore
qu'Il ne va point à la mort malgré lui. Comment irait-Il malgré Lui à la mort
et involontairement, Lui qui la demande et prie pour cela, Lui qui l'appelle la
gloire, non seulement de Celui qui doit être crucifié, mais encore de Son Père?
Car c'est là ce qui est arrivé : non seulement le Fils a été glorifié, mais
encore le Père. Avant la croix, les Juifs ne connaissaient même pas le Père : «
Israël », dit le Seigneur, « ne m'a point connu » (Isaïe I, 3); mais après la Croix,
tout l'univers a accouru. Jésus-Christ nous apprend ensuite de quel genre de
gloire et de quelle manière il glorifiera Son Père : « Comme Tu lui as donné
puissance sur tous les hommes, afin que nul de tous ceux que Tu Lui avais
donnés ne périsse ». Faire continuellement du bien, c'est là en quoi Dieu fait
consister Sa gloire. Que veut dire ceci : « Comme Tu lui as donné puissance sur
tous les hommes? » Par là, le Sauveur montre que la prédication ne sera point
renfermée dans la Judée seulement, mais qu'elle se répandra dans tout le monde;
et Il jette les premiers fondements de la vocation des gentils. Comme Il avait
dit : « N'allez « point vers les gentils » (Matth. X, 5), et comme Il
devait dire par la suite : « Allez et instruisez tous les peuples (Matth.
XXVIII, 19), Il fait voir que c'était aussi la volonté de son Père, attendu que
cela choquait et scandalisait extrêmement les Juifs et même les disciples. En
effet, quand dans la suite les gentils se joignaient à eux, ils ne les
souffraient pas patiemment, «et ils ne les reçurent de bon cœur et avec joie », que lorsqu'ils eurent reçu la grâce et les
instructions du Saint-Esprit; car cette union déplaisait fort aux Juifs. Après
donc que le Saint-Esprit fut descendu sur les disciples avec tant d'éclat et de
célébrité , Pierre, de retour à Jérusalem, eut bien de la peine à éviter les reproches
des Juifs, lorsqu'il leur fit le récit de ce qui lui était arrivé et de cette
nappe qu'il avait vue. (Act. X.) … Mais que veut dire cela : « Sur tous les
hommes? » Tous les hommes n'ont pas cru. Mais Jésus-Christ a fait pour eux tout
ce qu'Il a pu, afin qu'ils crussent tous. Que s'ils n'ont pas tous reçu Sa
parole, ce n'était point la faute du Maître, c'est la faute de ceux qui n'ont
pas voulu la recevoir, « Afin qu'il donne la vie éternelle à tous ceux que Tu
Lui as donnés ». Si le Sauveur se sert encore ici d'expressions humaines, n'en
soyez point surpris; Il en use de la sorte pour les raisons que nous avons déjà
expliquées ailleurs. Et pour éviter de parler magnifiquement de soi : ce qui
aurait choqué ses auditeurs, qui n'avaient pas encore de Lui une grande
opinion. Saint Jean, néanmoins, quand il parle en son propre nom, n'en use pas
de la sorte, il se sert de termes plus relevés et plus sublimes : « Toutes
choses ont été faites par Lui » ; et: « Il était la lumière » ; et : « Il est
venu chez soi ». (Jean, I, 3 et suiv.) Où l'on voit, non qu'Il n'aurait point
eu la puissance, s'Il ne l'avait reçue, mais qu'Il donnait aussi aux autres «
le pouvoir d'être faits enfants de Dieu ».
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