Office en l'église sainte Barbara de Vevey
Le grand
confesseur de l’Église Orthodoxe Russe, le saint hiérarque Athanase de Kovrov
(† 1962), a écrit que « les offices et les règles de prière n’ont pas été créés
par hasard et n’importe comment. Ce qui se trouve dans les livres liturgiques
est le fruit des exploits dans la prière, qui ont parfois duré toute une vie,
des meilleurs fils de l’Église. Et celle-ci a reçu et gardé ces paroles sacrées
par lesquelles ils épanchaient leur âme devant Dieu. Guidée par le
Saint-Esprit, la sainte Église a choisi ce qu’il y avait chez eux de meilleur,
de plus nécessaire, le systématisant, corrigeant ce qui n’avait pas été achevé,
l’amenant à une unité structurée ».
Ainsi, les
offices de l’Église ce sont ces paroles des saints ascètes et autres saints que
nous adressons à Dieu avec amour. Le staretz Porphyre (†1991) du Mont Athos
nous donne ce conseil : « les offices de l’Église sont les paroles avec
lesquelles nous parlons à Dieu… Lorsque nous suivons tous ensemble les saints
offices, les paroles du Seigneur avec les Évangiles, l’épître, les canons et
les tropaires de l’octoèque, le triode, les ménées, nous atteignons notre union
avec le Christ… Il faut aller à l’église d’une autre façon, non par obligation
et par contrainte, mais avec plaisir. Pour en arriver là, il faut être
attentif, trouver son plaisir dans l’office, les tropaires, les lectures, les
prières. Il convient de prêter attention à chaque mot, de suivre son sens.
Comprenez, c’est de là que commence la joie ! Les offices sont une grande œuvre
– c’est le tout. Je l’ai vécu. Il suffit que tout se fasse avec ardeur,
intérêt, avec une attitude liturgique sincère, sans mélange, envers le Christ.
Non pas comme une corvée, ni de façon mécanique ».
Par l’office,
nous sommes en communion avec les saints de tous les lieux et de tous les
temps. Certains psaumes, faisant partie de l’office synagogal (par exemple les
laudes) ont même, probablement, été lus ou chantés par le Seigneur Lui-même
!
D’autres
prières étaient connues des premiers chrétiens, comme par exemple la doxologie
des matines. Que l’on pense encore que, dans l’office de la Nativité, nous
chantons les hymnes de S. Grégoire le Théologien, archevêque de Constantinople
(+389), de S. Romain le Mélode (+556) diacre de l’actuelle Beyrouth, de S. Jean
de Damas (+780). Dans les offices des saints récents, nous chantons des
tropaires ou kondakia composés par S. Jean Maximovitch (+1966) (office de S.
Jean de Cronstadt), du staretz Païssios du Mont Athos (+1993) (office de S.
Arsène de Cappadoce). Communions ainsi à cette richesse, en nous efforçant de
l’approfondir, de pénétrer le sens des mots.
C’est là une
des possibilités « d’aller à la rencontre du Christ », comme il est dit dans le
canon de la Nativité.
Bernard le Caro
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