6/19 mars
3ème dimanche de Carême – de la Croix
Les 42 martyrs d'Amorrée en Haute-Phrygie : saints
Constantin, Bassoès, Théophile, Théodore, Calliste et leurs compagnons (vers
845) ; Invention de la sainte Croix par l'impératrice sainte Hélène (326) ;
saint Arcade, évêque de Trimithonte à Chypre (vers 361) ; saint Hésychius,
thaumaturge en Bithynie (vers 790) ; saint Job-Josué d’Anzersk (1720).
Liturgie
de saint Basile le Grand
Lectures:
Hébr. IV, 14 - V, 6 ; / Mc VIII, 34 - IX, 1
AU
SUJET DU DIMANCHE DE LA VÉNÉRATION DE LA SAINTE CROIX
A
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u milieu du Carême, l’Église expose la
Croix à la vue des fidèles, afin d’affermir ceux qui jeûnent et de les
encourager à continuer leur labeur, par le souvenir de la Passion du Seigneur.
La vénération de la Croix continue durant la quatrième semaine du Carême,
jusqu’au vendredi. Le sens de la fête est indiqué par le synaxaire du jour : « puisque, lors du carême de quarante jours,
nous sommes, nous aussi, en quelque sorte crucifiés (...) et ressentons une
certaine amertume, étant abattus et découragés, la vénérable et vivifiante Croix est exposée pour nous
redonner courage et force, nous rappelant les souffrances du Christ, et nous
consolant (...)De même que ceux qui accomplissent un voyage long et difficile, alors qu’ils sont fatigués,
s’ils trouvent un arbre au feuillage épanoui, se reposent à son ombre et, comme régénérés, continuent leur
chemin. De même, au temps du carême, au milieu du chemin étroit et pénible, les
Saints Pères ont planté la Croix vivifiante, nous amenant le repos et la
fraîcheur, pour que nous puissions courageusement et facilement achever le
reste du chemin... » Dans le but de nous encourager encore plus à faire
œuvre de patience dans les labeurs ascétiques, la Sainte Église nous rappelle
en ce jour, afin de nous consoler, la fête de Pâques qui s’approche, en
chantant les souffrances du Sauveur en même temps que Sa joyeuse Résurrection :
« Nous adorons Ta Croix ô Maître et nous
chantons Ta sainte Résurrection ».
Au lieu du Trisaghion, on chante :
Kpeсту́ Tвоему́ покланя́емся Влады́ко и свято́е Bocкресеніe Твое́ славимъ.
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Nous
adorons Ta Croix ô Maître et nous chantons Ta sainte Résurrection.
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Tropaire du dimanche, 6ème ton
Áнгельскія си́лы на гро́бѣ
Твое́мъ, и стрегу́щіи омертвѣ́ша : и стоя́ше Mapíя во гро́бѣ, и́щущи
пречи́стаго Тѣ́ла Tвоего́. Плѣни́лъ еси́ а́дъ, не искуси́вся отъ него́ ;
срѣ́тилъ еси́ дѣ́ву, да́руяй живо́тъ. Bоскреcы́й изъ ме́ртвыхъ Го́споди,
сла́ва Tебѣ́.
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Les puissances angéliques
apparurent devant Ton sépulcre, et ceux qui le gardaient furent comme frappés
de mort. Marie se tenait près du tombeau, cherchant Ton corps immaculé. Tu as
dépouillé l’enfer, sans être éprouvé par lui ; Tu es allé à la rencontre de
la Vierge en donnant la vie. Ressuscité d’entre les morts, Seigneur, gloire à
Toi !
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Tropaire de la Croix, ton 1
Спаси́, Го́споди,
лю́ди Твоя́ и благослови́ достоя́ніе Tвое́, побѣ́ды правосла́внымъ
христіáномъ на сопроти́вныя да́руя, и твое́ coxpaня́я Кресто́мъ твои́мъ
жи́тельство.
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Seigneur,
sauve Ton peuple et bénis Ton héritage ; accorde aux chrétiens orthodoxes la
victoire sur les ennemis et garde Ton peuple par Ta Croix.
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Kondakion
de la Croix, ton 7
Не ктому́
пла́менное оpýжіе xpaни́тъ вра́тъ Еде́мскихъ; на ты́я бо на́йде пресла́вный
coýзъ дре́во кре́стное, сме́ртнoe жа́ло, и а́дова побѣ́да прогна́ся;
предста́лъ бо ecи́ Cпáce мой, вопія́ cýщымъ во а́дѣ : вни́дите па́ки въ
páй.
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Désormais le glaive de feu ne
garde plus la porte de l’Eden, car le bois de la Croix l’empêche de
flamboyer ; l’aiguillon de la mort est émoussé, la victoire échappe à
l’enfer ; ô mon Sauveur, Tu es venu dire aux captifs de l’enfer :
entrez à nouveau dans le paradis !
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Au lieu de « Il est digne en vérité... », ton 8
О Teбѣ́
páдуeтся, Благода́тная, вся́кая твápь, Áнгельскій coбópъ и
человѣ́ческiй póдъ, ocвяще́нный xpáме и paю́ слове́сный, дѣ́вственнaя
пoxвaлó, изъ Heя́же Бо́гъ воплоти́cя, и Mладе́нецъ бы́́сть, пpéжде вѣ́къ
сы́й Бо́гъ нáшъ; Ложесна́ бо
Tвоя́ пpecто́лъ coтвopи́, и чpéво Tвое́ простра́ннѣe небécъ coдѣ́лa. О
Teбѣ́ páдуeтся Благода́тная, вся́кая твápь, cлáва Teбѣ́.
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En Toi
se réjouissent ô Pleine de Grâce, toute la création, le chœur des anges et le
genre humain. Ô Temple sanctifié, ô paradis spirituel, ô Gloire virginale,
c’est en Toi que Dieu s’est incarné, en Toi qu’est devenu petit enfant Celui
qui est notre Dieu avant tous les siècles. De Ton sein, Il a fait un trône
plus vaste que les cieux. Ô Pleine de Grâce, toute la création se réjouit en
Toi. Gloire à Toi.
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INVENTION DE LA
SAINTE CROIX PAR L’IMPÉRATICE SAINTE HÉLÈNE[1]
Lorsque
saint Hélène découvrit par miracle la sainte Croix de notre Seigneur
Jésus-Christ avec celles des deux larrons, elle trouva aussi les clous qui
avaient servi à leur supplice. Alors que les clous des larrons étaient noirs et
rouillés, ceux du Seigneur étaient tout resplendissants. Elle les apporta à
Constantinople et les offrit à son fils saint Constantin qui en fixa un sur son
casque et un autre sur le mors de son cheval, montrant ainsi que c’était
désormais au Nom du Christ qu’il mènerait ses guerres pour la victoire du
christianisme, et il déposa le troisième clou au pied de sa statue, placée au
sommet de la colonne de porphyre située près du forum, avec la margelle du
puits de Jacob, afin que la ville fût protégée par la puissance du Christ.
HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME SUR LA CROIX
Nous célébrons en ce jour une
fête solennelle, mes chers frères, en ce jour où Notre Maître est cloué sur la
Croix. Et ne soyez pas étonnés que nous nous réjouissions d'un événement aussi
triste; les choses spirituelles sont toujours en contradiction avec les
habitudes des hommes. Pour vous convaincre de ce que je dis, la Croix, qui auparavant était un titre de condamnation et de
punition, est devenue un objet précieux et désirable. La Croix, qui auparavant
était un sujet de honte et d'opprobre, est devenue une source de gloire et
d'honneur. Que la Croix constitue une gloire, c’est le Christ qui le dit.
Écoute : Mon Père, dit-Il, glorifie-moi auprès de Toi-même de la gloire que
J’avais auprès de Toi avant que le monde soit. (Jean, XVII, 5.) Il appelle la
Croix un titre de gloire. La Croix est le principe de notre salut, la source
d'une infinité de biens. Par elle, nous sommes admis au nombre des enfants,
nous qui auparavant étions rejetés et avilis. Par elle, nous ne sommes plus
livrés à l'erreur, mais nous connaissons la vérité. Par elle, nous qui adorions
le bois et la pierre, nous connaissons maintenant le Maître et le Créateur du
monde. Par elle, la terre
désormais est devenue le ciel. La Croix nous a affranchis de nos erreurs, elle
nous a conduits à la vérité, elle a réconcilié l'homme avec Dieu, elle nous a
arrachés de l'abîme du vice pour nous porter au sommet de la vertu. Elle a mis
fin à l’illusion des démons, elle a détruit la tromperie. Par elle, il n’y a
plus la fumée et l'odeur des viandes grasses brûlées [en sacrifices], on ne
voit plus couler le sang des animaux; mais partout domine un culte spirituel,
partout retentissent des hymnes et des prières. Par elle, les démons sont mis
en fuite et le diable est proscrit. Grâce à elle, la nature humaine rivalise
avec la condition angélique. Grâce à elle, la virginité habite sur la terre;
car depuis que Celui qui est né de la Vierge est venu dans le monde, la nature
humaine a connu la voie de cette vertu. C’est elle qui nous a éclairés, nous
qui étions assis dans les ténèbres ; c’est elle qui nous nous a réconciliés
[avec Dieu], alors que nous étions ennemis c’est elle qui nous a rapprochés
[avec Lui], nous qui étions éloignés ; elle nous a fait Sien, nous qui étions
aliénés ; elle nous a fait citoyens du ciel, nous qui étions étrangers ; elle a
fait cesser pour nous la guerre, et nous a assuré la paix. Par elle, nous ne craignons plus les traits enflammés
du diable, parce que nous avons trouvé la source de la vie. Par elle, nous ne
gémissons plus dans une triste viduité, parce que nous avons recouvré l'Époux.
Par elle, nous n'appréhendons plus le loup cruel, parce que nous avons connu le
bon Pasteur: Je suis, dit-Il, le bon Pasteur. (Jean, X, 11.) Par elle, nous ne
redoutons plus le tyran, parce que nous sommes accourus auprès du Roi. Vois-tu
de quels biens la Croix est pour nous la cause ? C'est donc avec raison que
nous célébrons une fête. Et c'est à quoi nous exhorte l'apôtre saint Paul
lorsqu’il dit : Célébrons la fête, non avec l'ancien levain, avec le levain de
la perversité et de la malice, mais dans les azymes de la sincérité et de la
vérité. (I Cor. V, 8.) Et pourquoi, bienheureux Paul, nous exhortes-tu à fêter
? Dis-nous-en la raison. C'est que le Christ Dieu, notre pâque, a été immolé
pour nous. Vois-tu que la Croix est une fête ? Comprends-tu pourquoi l'Apôtre
nous exhorte à en célébrer la fête ? Jésus-Christ a été immolé sur la croix;
or, partout où il y a sacrifice, il y a rémission des péchés, il y a réconciliation
avec le Maître, il y a fête et joie. Jésus-Christ, notre pâque, dit l'Apôtre, a
été immolé pour nous. (I Cor. V, 7.) Et où dit-il qu’Il a été immolé ? Sur la
hauteur de la Croix. L'autel est nouveau et extraordinaire, parce que
l’offrande est extraordinaire et inhabituelle. Lui-même était en même temps
l’offrande et le prêtre; l’offrande selon la chair, le prêtre selon l'esprit.
Il offrait et était offert. Écoute encore saint Paul qui dit : Tout grand
prêtre, pris d’entre les hommes, est établi pour intervenir en faveur des
hommes dans leurs relations avec Dieu : il faut donc nécessairement qu'il ait
de quoi lui offrir. (Héb. V, 3; VIII, 3.) Voici qu’Il offre jusqu’à maintenant.
L’apôtre dit encore ailleurs : Jésus-Christ s’est offert une seule fois pour enlever
les péchés d’un grand nombre (Héb. IX, 28.) Voici qu’ici Il a été offert, et là
Il s'est offert Lui-même. As-tu vu comment Jésus-Christ était en même temps
offrande et prêtre et que la Croix était l'autel ? Mais il est nécessaire
d'examiner pourquoi le sacrifice n'est pas offert dans un temple, c’est-à-dire
le temple judaïque, mais hors de la ville, hors des murs. Jésus-Christ a été
crucifié hors de la ville comme un condamné, afin que cette parole du prophète
fût accomplie : Il a été compté parmi les criminels. (Is. LIII, 12.) Pourquoi
donc a-t-Il été crucifié hors de la ville, dans un lieu élevé, et non sous un
toit quelconque? Cela ne s'est pas fait non plus sans cause; c'était afin de
purifier la nature de l'air. Voilà pourquoi, dis-je, Il est mort dans un lieu
élevé, et non sous un toit. Il est mort, ayant le ciel pour toit, afin que le
ciel entier fût purifié, l’Agneau étant immolé dans un lieu élevé. Le ciel a
donc été purifié; la terre l'a été aussi, puisque le sang du Sauveur a coulé de
Son côté sur la terre, et l'a purifiée de toutes ses souillures. Telle est donc
la raison pour laquelle le sacrifice n'a pas été offert dans un lieu enfermé.
Et pourquoi n'a-t-il pas été offert dans le temple judaïque même? Cela ne s'est
pas fait encore sans une raison particulière : c'est afin que les Juifs ne
s'appropriassent point le sacrifice, afin que tu ne penses pas que le sacrifice
a été offert pour cette seule nation. Hors de la ville, hors des murs, afin que
tu saches que le sacrifice est universel, que l’oblation était faite pour toute
la terre, que la purification est commune à toute la nature humaine. Dieu a
ordonné aux Juifs de choisir dans toute la terre un lieu unique où on Lui
offrit des sacrifices, où on Lui adressât des prières, parce que toute la terre
était alors souillée par la fumée, par des viandes grasses brûlées [en
sacrifices], par le sang des offrandes aux idoles, et par les autres souillures
des païens. Voilà pourquoi Il leur a marqué un lieu unique. Mais le Christ
étant venu dans le monde, et ayant souffert hors de la ville, a purifié toute
la terre, a rendu tous les lieux propres aux prières. Veux-tu apprendre comment
toute la terre est devenue désormais un temple, comment tous les lieux ont été
rendus propres aux prières? Écoute encore le bienheureux Paul, qui dit : «
Ainsi je veux que les hommes prient en tout lieu, élevant vers le ciel des
mains pieuses, sans colère ni disputes (I Tim. II, 8.) Vois-tu comment
Jésus-Christ a purifié le monde; vois-tu comme nous pouvons en tout lieu élever
des mains pures ? Oui, toute la terre est désormais devenue sainte, et même
plus sainte que ce que les Juifs avaient de plus saint. Comment cela ? C'est
que là on n'immolait que les animaux déraisonnables, au lieu qu'ici un Agneau
doué de raison a été immolé. Or, autant ce qui est doué de raison l'emporte sur
ce qui en est dépourvu, autant toute la terre a été plus sanctifiée que le
temple des Juifs. Donc, en vérité, la Croix est une fête.
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