En 1949, le jour de Noël, ils commencèrent le
processus de "rééducation " à Pitești.
Au cours de cette période sombre de la prison, le Père
fut battu avec une telle sauvagerie, qu'il ne pouvait même pas se rappeler les
lettres de l'alphabet ou la prière du Seigneur.
Il ne restait pas d'instinct
d'auto-préservation chez un seul des prisonniers. La plus grande bénédiction pour
tous aurait été la mort dans ces moments. Cet état de désespoir et de manque de
prière dura deux ans. Depuis qu'il était allé en prison, à l'âge de 22 ans, il
avait vécu dans une terreur permanente. "Notre foi en l'homme avait été
brisée, notre foi en nous-mêmes, également. Tout ce qu’il nous restait, c'était
notre foi en Dieu."
Plus tard, il récupéra avec une grande difficulté
de cette chute, mais avant cela, il fut emmené à Gherla, où il resta plus d'un
an. Le changement, la guérison complète est arrivée quand les légionnaires furent
blâmés pour le processus de "rééducation." Alors, le Père saint dit Non ! Et ce fut le moment de grâce
divine, et si le Père l’avait perdue, il aurait péri. Mais il ne la perdit pas.
Depuis ce moment, il ne se laissa plus aller au doute. Et pour faire face au
cours de cette période d'enquête de 7 mois, il pria sans cesse, jour et nuit,
et il devint plus fort, spirituellement .
En juillet 1958, il fut transféré à Jilava dans une
section spéciale appelée Casimca.
Casimca était une prison, à 7 pieds sous
terre, conçue pour exterminer les gens, une cellule souterraine à l'étroit ,
sans lumière et très peu d'air. Il partagea sa cellule avec Costache Oprisan:
"un vrai saint " pour le père Calciu, " une intelligence
brillante," un homme qui "répandait la lumière autour de lui, comme les
saints le faisaient" et "qui priait sans discontinuer."
Le Père prit soin de lui, le nourrit,
le lava, jusques à sa mort. Une fois, le Père entreprit la tentative la plus
incroyable pour sauver une vie humaine: il coupa une de ses veines, mit le sang
dans la bouilloire et l'offrit à son ami pour l'empêcher de mourir, et ce, en
dépit de la malnutrition qu’il connaissait dans cette grotte de la mort. Cet
acte sembla imprudent pour ses compagnons de cellule, mais le Père vivait et
agissait selon des commandements moraux et religieux absolus, avec une
magnifique bravoure et foi en l'amour.
Il a également déclaré que pendant son temps à
Casimca il ressentait totalement la présence de Dieu. Il était là depuis trois
ans.
Après Casimca il fut envoyé à Aiud [Aïoud], où il resta
jusques à sa libération en 1963. Il passa presque tout son temps là-bas, à
Zarca (avec des cellules terriblement inhumaines pour ceux qui ont continué à
résister au processus de "rééducation"), avec Père Tudor Beju, Père
Grebenea et le professeur George Manu. Le Père Beju, qui avait toujours l’Eucharistie
cachée dans son manteau, avait également le courage de célébrer la
Liturgie dans sa cellule.
Après 15 ans de prison, il fut libéré et contraint
de vivre à Viisoara, Baragan, dans une maison abandonnée. Il travailla à la
ferme d'Etat afin de gagner sa vie.
Après Baragan, il rentra chez lui, à Mahmoudia,
puis à Bucarest, où il assista aux cours de la Faculté de Linguistique, avec une
spécialisation en français, mais il était malheureux, parce que, en prison, il
avait promis à Dieu que s’il en sortait vivant, il deviendrait prêtre. Il lui avait
été interdit de s'inscrire à la Faculté de théologie, à cause de la prison.
Cependant, avec l'aide du Patriarche Justinien il entra à l'université et obtint
son diplôme. Plus tard, il fut ordonné prêtre et devint professeur au Séminaire
théologique de Bucarest .
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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