2/15 décembre
25ème dimanche après la
Pentecôte
Saint
Habacuc, prophète (VIIème s. av. J.-C.) ; saint Athanase le Reclus (vers 1176)
et un autre Athanase (XIIIème s.) des Grottes de Kiev ; sainte Mérope, martyre
(vers 251) ; Saints Jean, Héraclémon, André et Théophile, moines en Egypte
(IVème s.) ; saint Jessé, évêque de Tsilkani en Géorgie (VI°) ; saint
Etienne-Ouroch, empereur de Serbie (1367) ; saint Solomon, archevêque d’Éphèse.
Lectures : Éph. IV, 1-6. Lc. XVIII, 18-27
VIE
DU SAINT PROPHÈTE HABACUC[1]
Habacuc était
originaire de la tribu de Syméon. Fils de Saphat, il vécut vers 600 avant notre
Seigneur et prédit, sous l’inspiration du Saint-Esprit, la prise de Jérusalem
par les Chaldéens et la déportation à Babylone (587), en se lamentant amèrement
sur le sort du peuple rebelle. Lorsque Nabuchodonosor vint faire le siège de
Jérusalem, le prophète s’enfuit vers l’Ostracène et vécut comme un étranger
dans la terre d’Ismaël (Arabie). Il ne retourna en Palestine qu’après le départ
des Chaldéens qui emmenèrent captifs vers Babylone une grande partie des
habitants de Jérusalem et de l’Égypte.
Un jour, alors
qu’on faisait la moisson sur ses terres, il dit à ses serviteurs d’attendre un
moment avant de distribuer la nourriture aux moissonneurs, pour qu’il ait le temps
de faire une commission au loin. À peine avait-il donné cet ordre qu’il fut
enlevé par un ange et transporté à Babylone pour donner à manger au prophète
Daniel enfermé dans la fosse aux lions (Dn
XIV, 33). De retour en Judée par la même force miraculeuse, il se présenta
quelques instants plus tard à ses moissonneurs et leur servit le même repas.
Portant un nom
qui promettait la délivrance finale du peuple et annonçait la future Résurrection
(Habacuc : « père de la
résurrection »), le saint prophète Habacuc se tenait vigilant, à l’écoute
de la parole de Dieu, au sommet du poste de garde de son cœur (Hab. II, 1). C’est de là qu’il entonna
son hymne admirable, devenu la quatrième Ode du canon des Matines. Contemplant
les signes prophétiques de la manifestation de la puissance de Dieu par
l’Incarnation, il s’écria : « Seigneur,
j’ai entendu le récit de Ton ouvrage, et j’ai été saisi de crainte ;
Seigneur, j’ai considéré Tes œuvres et j’ai été frappé de stupeur » (Hab. III, 2). Il prédit la naissance du
Verbe en désignant mystérieusement la virginité de la Mère de Dieu :
« Dieu viendra de Théman et le Saint
de la montagne ombragée par la forêt » (III, 3). Décrivant la descente
du Christ dans la chair comme une redoutable intervention cosmique de Dieu qui,
dans Sa colère contre Ses ennemis, fait arrêter le soleil et la lune, et
effraie la terre entière et les abîmes, Habacuc contemple le Seigneur monté sur
les apôtres, comme sur des chevaux et des chars de combat, pour traverser la mer,
vaincre la mort et sauver Son peuple. C’est pourquoi, saisi de crainte, il se
réjouit pourtant dans le Seigneur, son Sauveur, qui affermira ses pas sur le
roc de l’Évangile quand viendra la fin des temps, et le fera monter avec le
Christ ressuscité sur les hauteurs de la contemplation, afin de chanter en
vainqueur son cantique de gloire dans le Royaume éternel.
Le tombeau du
prophète Habacuc fut retrouvé sous le règne de Théodose, à la suite d’une
révélation, dans le village de Kela (Keila), à quelque distance à l’est
d’Éleuthéropolis. On édifia sur les lieux un sanctuaire flanqué d’un monastère,
où vécut saint Épiphane.
VIE
DE SAINTS JEAN, HÉRACLÉMON, ANDRÉ et THÉOPHILE
Issus de
familles pieuses de la ville d’Oxyrhynque, située en Égypte, sur les rives du
Nil (auj. El‑Bahnasa, à 200 km au sud du Caire), ces
ardents serviteurs de Dieu, stimulés par la lecture des Saintes Écritures,
décidèrent d’abandonner le monde et de s’enfoncer dans le désert intérieur. Ils
furent instruits dans les rudiments de la vie ascétique par un saint vieillard
qui fut rappelé à Dieu après une année. Pendant plus de soixante ans, ils
luttèrent avec constance dans le jeûne et la mortification des élans de la
chair. Ils ne prenaient que quelques légumes et un peu d’eau, deux fois par
semaine, malgré la chaleur torride, et ne se réunissaient que le samedi et le
dimanche pour communier aux Saints Mystères de la main d’un ange. Le reste de
la semaine, ils se retiraient seuls dans quelque grotte ou au sommet d’une
montagne pour y vaquer à la prière continuelle.
Tropaire du dimanche du 8ème ton
Съ высоты́ снизше́лъ еси́, Благоyтpóбне, погребе́нiе прiя́лъ ecи́ тридне́вное, да на́съ свободи́ши страсте́й, животе́ и воскресе́нiе на́ше, Го́споди, сла́ва Teбѣ́ !
|
Des hauteurs, Tu es descendu, ô
Miséricordieux ! Tu as accepté d’être enseveli trois jours afin de nous
libérer des passions : ô notre Vie et notre Résurrection, Seigneur, gloire à
Toi !
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Tropaire du
prophète, ton 2
Проро́ка Твоего́ Авваку́ма па́мять, Го́споди,
пра́зднующе, тѣ́мъ Тя́ мо́лимъ: спаси́ ду́ши на́ша.
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Célébrant, Seigneur, la mémoire de ton prophète Habacuc, nous t'en
supplions, sauve nos âmes.
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Kondakion du
prophète, ton 8
Возгласи́вый вселе́ннѣй отъ ю́га прише́ствіе
Бо́жіе отъ Дѣ́вы, Авваку́ме богоглаго́ливе, и на боже́ственнѣй стра́жи
предстоя́ніемъ слы́шанія отъ свѣтоно́сна а́нгела Христо́во Воскресе́ніе
возвѣсти́лъ еси́ мíру, сего́ ра́ди ве́село зове́мъ ти́: ра́дуйся, проро́ковъ
свѣ́тлая добро́то.
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Héraut
de Dieu, tu as proclamé à la face de l'univers que Dieu viendrait du midi, c'est-à-dire
de la Vierge Marie, et du milieu de la nuit où tu veillais devant Lui, tu as annoncé au monde la Résurrection
du Christ comme tu l'avais appris d'un Ange resplendissant. C'est pourquoi
dans l'allégresse nous te chantons: Réjouis-toi, splendeur éclatante des prophètes.
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Kondakion
du dimanche, ton 8
Воскpécъ изъ гро́ба, уме́ршыя
воздви́глъ ecи́ и Aда́ма воскреси́лъ ecи́, и Éва лику́етъ вo Tвое́мъ воскре-се́нiи,
и мipcтíи концы́ торжеству́ютъ е́же изъ ме́ртвыхъ воста́нieмъ Tвои́мъ
Mногоми́лостивe.
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Ressuscité du tombeau, Tu as relevé
les morts et ressuscité Adam ; Ève aussi exulte en Ta Résurrection, et les
confins du monde célèbrent Ton réveil d’entre les morts, ô Très-miséricordieux
!
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Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE DE ST JEAN
CHRYSOSTOME
Le
miracle de la transfiguration liturgique (suite)
L’âme s’élève pour
rencontrer Dieu. Et la peine qu’elle se donne lui donne des forces. Elle
découvre en elle de nouvelles puissances, alors qu’elle gravit le Thabor
liturgique : « Elle s’élève toujours davantage », dans « un
mouvement ascensionnel qui n’a pas de cesse, où elle trouve toujours dans ce
qu’elle a réalisé, un nouvel élan pour voler plus haut ». L’homme
déraisonne alors : il ne demande pas à Dieu de Le voir comme il le peut
lui-même, mais comme Il est vraiment, jusqu’à rassasier son désir. Et l’amour
divin pour l’humanité satisfait son désir de cette vision de Dieu en montrant
que cette requête est
impossible : car « la véritable contemplation de Dieu a pour
caractéristique, que celui qui lève les yeux vers Lui ne cesse jamais de Le
désirer »(St Grégoire de Nysse).
Nous les avons vers le Seigneur, répondent les fidèles au célébrant.
Par cette réponse, ils l’assurent qu’ils sont déjà montés « jusqu’aux
hauteurs… jusqu’au trône de Dieu » (St Méthode d’Olympe). Leurs cœurs sont
dans les hauteurs, où le Christ est assis
à la droite de Dieu (Col. III,1).
Le prêtre : Rendons grâces au Seigneur.
Le chœur : Il est digne et juste.
Rendons grâces au Seigneur
Nous sommes maintenant
prêts à avancer dans l’offrande du Sacrifice. Le mode d’offrande est notre
action de grâces au Seigneur, et c’est ce que souligne maintenant le célébrant.
Le Christ Lui-même a enseigné ce mode eucharistique,
d’action de grâces, de l’accomplissement du Mystère : « Jésus prit
du pain ; et, après avoir rendu
grâces, Il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez,
mangez, ceci est mon corps, qui est donné pour vous… Il prit ensuite la
coupe ; et, après avoir rendu grâces,
Il la leur donna, en disant : Buvez en tous [cf. Matth. XXVI, 26-27, cf. Lc.
XXII, 19] » (St Jean Chrysostome).
Le meilleur moyen pour
garder les dons de Dieu, est de nous en souvenir et de rendre grâces à leur
sujet. « Les redoutables Mystères qui sont célébrés dans chaque assemblée
de l’Église et dont jaillit un salut abondant, s’appellent « Eucharistie »
[c’est-à-dire, action de grâces] parce qu’ils constituent le souvenir d’une
infinité de bienfaits, et ils nous manifestent le point culminant de la divine
Providence et nous préparent à rendre grâces à Dieu de multiples façons… C’est
pour cette raison que le prêtre, au moment de ce sacrifice, nous exhorte à
rendre grâces à Dieu pour le monde entier, pour le passé et le présent, pour
tout ce qui s’est passé et tout ce qui se passera. Car cette action de grâces
nous libère de la terre et nous transporte dans le ciel, et fait que d’hommes
nous devenons des anges » (St Jean Chrysostome)
Nous rendons grâces à Dieu
pour Ses bienfaits, et l’Eucharistie elle-même est un nouveau bienfait de Dieu,
car tout en n’ajoutant rien à ce qu’Il est, « Il nous rend plus intime
avec Lui » (St Jean Chrysostome).
LECTURES DU
DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Lc XXIV, 1-12; Liturgie : Eph.
V, 8-19. Lc. XVII, 12-19. Ste Anne: Gal. IV, 22-31. Lc. VIII, 16-21.
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