Au
IVème Concile de Toute la Diaspora, un prêtre clairvoyant, Père Nicolas Karipoff (de Melbourne, Australie),
résuma ainsi la situation de l’ERHF:
"Les
meilleurs des émigrés ont d'abord vu leur exil comme une punition de Dieu pour
leurs péchés. Après la Seconde Guerre mondiale, cependant, nous voyons une
perception différente. Rendant grâces à Dieu pour la délivrance de l’enfer
communiste, ceci fit place à un sentiment d’élection : nous avions été
sauvés parce que nous avions une mission spéciale. Dès la seconde moitié des
années 1960 et après cela fut la cause pour laquelle la direction de l'Eglise
russe à l'étranger se prononça pour un changement de direction...
La
perte de l'esprit de repentance des premières décennies a conduit à une perte
de clarté de l'auto-évaluation. C'est pourquoi nous avons commencé à nous
percevoir comme des intercesseurs, non seulement pour l'Eglise de Russie, mais nous
avons aussi pensé avoir le droit d'enseigner aux autres et nous mêler des
affaires des autres Églises locales et de penser que peut-être nous pouvions même
constituer l'unique Église Catholique (Orthodoxe): nous avons tout et n’avons
pas besoin de quoi que ce soit de l'extérieur... nous sommes uniques. "
C'est
là que réside l'une des principales causes de la disparition de chez nous de
l’Icône myrrhoblyte de Montréal. Ce sentiment faux « d’élection »
nous a rendus à l’ERHF indignes d'avoir l'icône Montréal en notre présence.
Nous sommes devenus trop confiants, peut-être même indifférents à la présence
de l'icône au milieu de nous.
Frère
Joseph aborda cette question dans la dernière interview avant sa mort:
«Nous
ne devons jamais prendre l'habitude de miracles. Si cela se produit, le miracle
ne sera plus un miracle. L'homme qui comprend ce que la sainteté et un objet
sacré sont, ne peut jamais s'habituer à un miracle. Son attitude envers le
mystère ne sera pas celle que l’on a vis-à-vis d’une une boîte de magicien avec
ses tours de magie, mais comme l’attitude que l’on a envers quelque chose
d'incompréhensible, qui évoque la crainte et l'amour envers le Créateur. "
En
2001, après l'élection du Métropolite Laure, bien sûr l’ERHF a eu un changement
radical pour le mieux. Les négociations sur l'unification furent bientôt
ouvertes entre le Patriarcat de Moscou et de l'ERHF.
En
2002, deux ans après l'élection du Métropolite Laure comme premier hiérarque,
le Synode des évêques de l’ERHF lança un appel important à son troupeau à
l'occasion du 20e anniversaire de l’Icône myrrhoblyte de la Mère de Dieu la d’Iviron-Montréal".
Il déclarait notamment:
«Depuis
15 ans, cette Icône, qui exsudait en abondance un myrrhon miraculeux, réconforta
notre Église Orthodoxe Russe Hors Frontières en étant un signe visible et
palpable de la nature et de l'intercession miséricordieuse de la Mère de Dieu, pour
nous, pauvres pécheurs... Avons-nous utilisé cette visitation de la Mère de
notre Seigneur pour le bien de nos âmes? N'est-ce pas notre péché commun, le
refroidissement de zèle envers la Sainte Icône envers la prière, envers les
actes de piété et le témoignage de la foi qui est devenu la raison pour
laquelle Dieu a permis à la Sainte Icône de nous être enlevée?
...
Frères et Sœurs! Avec nos remerciements et avec enthousiasme, rappelons-nous dans la
prière, la présence de cette merveilleuse Icône myrrhoblyte dans notre Église,
et par le repentir, prions la Vierge Marie Très Sainte que nos péchés soient pardonnés,
et que la paix entre dans notre église orthodoxe... "
Cet
appel des évêques de l'ERHF demeure pertinent pour nous à ce jour, alors que
nous célébrons le 30e anniversaire de l'icône de Montréal, la 15e année depuis
la disparition de cette icône et la mort en martyr de son gardien Joseph, le
cinquième anniversaire de l'apparition de l'icône hawaïenne. et la signature de
l'acte de réconciliation.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archiprêtre Victor Potapov
Washington, DC
8 octobre 2012
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