Le
gardien de l'icône myrrhoblyte de Montréal-Iviron, a été enterré treize jours
après avoir été torturé et assassiné. Son service funèbre devait avoir lieu au
monastère de la Sainte-Trinité à Jordanville, dans l’État de New York devant un
cercueil fermé, avec les restes de Joseph dans un sac en plastique scellé.
Cependant, Dieu a décidé autrement. Le cercueil fut ouvert, le sac recouvrant
le corps déchiré, et toutes les personnes présentes à l’office de funérailles purent
voir les nombreuses traces de tortures qu'il avait endurées, seul, en cette
nuit fatidique à Athènes, mettant un terme sur terre, à 15 ans de service à la
Mère de Dieu et à l'Église.
Lorsque
son cercueil fut ouvert, il n'y avait aucune odeur ou signe de corruption. Le
regretté M. Peter Murianka (père de l’Archimandrite et higoumène Luc de
Jordanville), entrepreneur professionnel de pompes funèbres, confirma ce fait lorsque, par la Providence
de Dieu et avec la bénédiction de l'archevêque Laure, il ouvrit le cercueil et
révéla le corps de Joseph. Plus tard, nous avons appris que le corps de Joseph
n'avait même pas été embaumé ...
Sentant
sa mort prochaine, Joseph avait dit un jour:
"...
Les croyants doivent être prêts à mourir pour la vérité, et ne pas oublier que
dans l'acquisition d’ennemis ici-bas, nous acquérons le Royaume des Cieux.
Celui qui est fidèle dans les petites choses, sera fidèle dans les grandes
choses, lorsque cela est nécessaire pour lui. Compte tenu de la possibilité de
devenir confesseurs, nous ne devrions pas perdre cette occasion. En perdant la
vie terrestre, nous acquérons la patrie céleste. Nous ne devrions pas craindre
la mort pour l'amour du Christ. "
Après
la mort de frère de Joseph, une note manuscrite en français a été retrouvée
dans ses papiers. Écrite en 1985, la note met en lumière l'état de son âme, et
nous montre combien il était difficile pour lui de supporter son obéissance de
gardien de l’Icône miraculeuse de la Mère de Dieu et combien, longtemps avant
sa mort en martyr, il voyait comment il allait mourir.
«Ô
Seigneur Jésus-Christ, Qui est venu dans le monde pour l'amour de notre salut
et fut volontairement cloué sur la Croix, et a souffert la passion pour nos
péchés, permets-moi de porter mes souffrances, que je ne reçois pas de mes
ennemis, mais de mon frère. Seigneur! Ne le lui impute pas comme péché! "
Une
personne de Russie qui «par hasard» est arrivés pour assister aux funérailles de
Frère Joseph, a commenté: "... J'ai eu la sensation que je ne participais
pas à des funérailles et à un office de sépulture, mais au rite du Triomphe de
l'Orthodoxie. J'ai réalisé, de façon claire et distinctement, que même si,
pendant ces minutes, nous devions être conduits hors de l'église pour être
exécutés par un peloton d'exécution, nous aurions néanmoins été victorieux!
"
Il
y eut un certain nombre de signes célestes après la mort en martyr du Gardien
de l'icône de Montréal que je voudrais vous raconter.
Le
lecteur Daniel Olsen voyagea en voiture de Washington à Holy Trinity Monastery
à Jordanville, pour prier sur la tombe de Joseph Muñoz-Cortes, à l'occasion du
quarantième jour après sa mort. Il arriva au monastère et apprit à son grand
regret que la version "officielle" de la pannikhide avait déjà été faite
la veille de la date effective des 40 jours de son repos en Christ.
Feu
le hiéromoine Averky offrit de servir une autre pannikhide le lendemain et
Daniel invita ma Matouchka et notre paroissienne Maria Rae, qui étaient au
monastère, pour se joindre à lui pour prier pour Joseph nouvellement décédé.
À
l'heure dite, Matouchka, Maria et Daniel partirent avec Père Averky sur la
tombe de Joseph. La neige était tombée, il faisait froid et il y avait du vent.
Cinq cierges ordinaires - deux grands et trois petits avaient déjà été plantés
dans le sol de la tombe. Les femmes avaient essayé d'allumer tous les cierges
qui étaient sur la tombe, mais en vain, le vent l’empêchait - phénomène courant
au cimetière du monastère, qui est situé sur une colline. Le lecteur Daniel essaya
également d'allumer les cierges, mais sans succès. Le jour était si venteux que
Daniel ne pouvait pas allumer une allumette en plein air pour allumer le
charbon de bois pour l'encensoir. Père Averky lui conseilla d'aller à
l'automobile, où le vent n’agirait pas, et d’y préparer l'encensoir.
Alors
que Daniel était occupé avec l'encensoir, le Père Averky raconta à Matouchka et
Maria le remarquable incident suivant, lié à l'enterrement de Joseph. Le hiéromoine
Averky souffrait d'un mal de dos et devait avoir recours à la chirurgie, et de
ce fait, il n'était pas présent à l'enterrement et ne pouvait venir à l'église
pour un temps bref et dire adieu au corps du martyr Joseph. La cellule de Père
Averky est située au rez-de-chaussée du clocher du monastère. Après
l'enterrement, quand le cercueil de Joseph fut emporté hors de l'église et
commença à être porté en procession vers le cimetière, Père Averky sortit de sa
cellule afin d'observer le cortège funèbre à distance. A ce moment, il sentit
une puissante odeur de myrrhon.
Pendant
le récit de Père Averky, au grand étonnement de ma Matouchka et de Maria Rae,
les cinq cierges sur la sépulture de Joseph s’enflammèrent en un instant. Les
pèlerines furent tellement bouleversées par ce qu'elles avaient vu, qu'elles ne
pouvaient pas prononcer un seul mot. Tous les cinq cierges brûlèrent pendant au
moins quinze minutes, après quoi les trois petits cierges s’éteignirent, tandis
que les deux grands cierges continuèrent à vaciller au cours de toute la pannikhide.
Le vent soufflait fort, et il semblait parfois que les grands cierges allumés
qui restaient allaient également être éteints à tout moment, mais la flamme
revenait encore et encore.
Après
la pannikhide, qui avait commencé à onze heures quinze, Matouchka et Maria sont
allées à la trapeza (Réfectoire monastique). À une heure, les femmes sont
retournées au tombeau de Joseph. Les cierges continuaient de brûler! Un
sentiment de consolation, de grâce et de gratitude envers Dieu vint sur elles. Une
heure plus tard, ils sont retournées à la tombe et ont revu les cierges
allumés. Elles ont pris plusieurs photos des cierges qui brillaient dans la
neige.
Avant
que les pèlerins ne partent pour Washington, ils informèrent le Père Luc des cierges
allumées.
Le
soir même, le Père Luc alla au cimetière et vit que les cierges brûlaient
encore - sept heures après s’être allumés par eux-mêmes. Il faisait sombre.
Père Luc rapporta que, lors de sa visite à la tombe de Joseph, les cierges
avaient atteint la taille de deux pouces, mais ils brûlaient encore - la flamme
était en dessous du niveau de la neige.
Le
lendemain, le Père Luc visita à nouveau la tombe de Frère Joseph et rapporta
que les cierges avaient brûlé jusqu'à la fin.
Les
fidèles en Russie ont répondu au martyre de Joseph par une effusion
extraordinaire d'amour, de vénération et de prière. Des livres et des films ont
été produits à son sujet et des acathistes bouleversants ont été écrits à la
louange de l'Icône de Montréal et de Joseph. Les fidèles en Russie se
demandaient en permanence: «Quand sera-t-il canonisé?"
Pendant
l'été 1999, ma Matouchka fit un pèlerinage à l'ermitage d'Optina. Le hiéromoine
Michel, un des moines en charge de la skite extérieure du monastère, où les
anciens d'Optina résidaient, l’attendait apparemment. Père Michel accueillit
Matouchka, puis il disparut soudain dans sa cellule, en disant: «Attendez-moi
ici, s'il te plaît. Je reviens tout de suite."
Il
revint bientôt, rayonnant de joie, portant une icône de scintillante d'or.
«C'est la première icône écrite du martyr Joseph!" proclama-t-il
triomphalement. Et plus tard, ayant béni Matouchka avec l'icône, il dit,
"Ma chère, cette icône est un cadeau pour votre paroisse, pour votre amour
envers le frère Joseph!"
Matouchka
était abasourdie...
Père
Michel expliqua:
«Joseph,
bien sûr, est l'un des nôtres. Il est d'Optina. Il a pris le nom monastique de
saint Ambroise, en l'honneur de notre staretz. Et ainsi nous avons écrit cette
icône, il est le quatrième de nos martyrs contemporains..."
Joseph
est représenté sur un fond d'or, en costume blanc de neige d'un martyr, avec
une croix dans sa main droite et l'icône de Montréal dans sa main gauche.
...
Ce même soir, Matouchka et le moine qui l'accompagnait ont rencontré un groupe
de moines âgés d’Optina, pour voir une nouvelle vidéo sur le Frère Joseph. Les
frères mirent en place le visionnage du film dans la cellule où saint Ignace (Briantchaninov)
avait séjourné. Après le visionnement, il fut proposé que ceux qui étaient
rassemblés chantent « Mémoire éternelle» pour le frère Joseph. Et tout à
coup quelque chose de complètement inattendu se produisit : les frères chantèrent
triomphalement un tropaire et un mégalinaire pour Joseph!
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archiprêtre Victor Potapov
Washington, DC
8 octobre 2012
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