"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 10 novembre 2012

Père Victor POTAPOV: Images sacrées de l'Unité (6)




Le gardien de l'icône myrrhoblyte de Montréal-Iviron, a été enterré treize jours après avoir été torturé et assassiné. Son service funèbre devait avoir lieu au monastère de la Sainte-Trinité à Jordanville, dans l’État de New York devant un cercueil fermé, avec les restes de Joseph dans un sac en plastique scellé. Cependant, Dieu a décidé autrement. Le cercueil fut ouvert, le sac recouvrant le corps déchiré, et toutes les personnes présentes à l’office de funérailles purent voir les nombreuses traces de tortures qu'il avait endurées, seul, en cette nuit fatidique à Athènes, mettant un terme sur terre, à 15 ans de service à la Mère de Dieu et à l'Église.
Lorsque son cercueil fut ouvert, il n'y avait aucune odeur ou signe de corruption. Le regretté M. Peter Murianka (père de l’Archimandrite et higoumène Luc de Jordanville), entrepreneur professionnel de pompes funèbres,  confirma ce fait lorsque, par la Providence de Dieu et avec la bénédiction de l'archevêque Laure, il ouvrit le cercueil et révéla le corps de Joseph. Plus tard, nous avons appris que le corps de Joseph n'avait même pas été embaumé ...
Sentant sa mort prochaine, Joseph avait dit un jour:

"... Les croyants doivent être prêts à mourir pour la vérité, et ne pas oublier que dans l'acquisition d’ennemis ici-bas, nous acquérons le Royaume des Cieux. Celui qui est fidèle dans les petites choses, sera fidèle dans les grandes choses, lorsque cela est nécessaire pour lui. Compte tenu de la possibilité de devenir confesseurs, nous ne devrions pas perdre cette occasion. En perdant la vie terrestre, nous acquérons la patrie céleste. Nous ne devrions pas craindre la mort pour l'amour du Christ. "

Après la mort de frère de Joseph, une note manuscrite en français a été retrouvée dans ses papiers. Écrite en 1985, la note met en lumière l'état de son âme, et nous montre combien il était difficile pour lui de supporter son obéissance de gardien de l’Icône miraculeuse de la Mère de Dieu et combien, longtemps avant sa mort en martyr, il voyait comment il allait mourir.

«Ô Seigneur Jésus-Christ, Qui est venu dans le monde pour l'amour de notre salut et fut volontairement cloué sur la Croix, et a souffert la passion pour nos péchés, permets-moi de porter mes souffrances, que je ne reçois pas de mes ennemis, mais de mon frère. Seigneur! Ne le lui impute pas comme péché! "

Une personne de Russie qui «par hasard» est arrivés pour assister aux funérailles de Frère Joseph, a commenté: "... J'ai eu la sensation que je ne participais pas à des funérailles et à un office de sépulture, mais au rite du Triomphe de l'Orthodoxie. J'ai réalisé, de façon claire et distinctement, que même si, pendant ces minutes, nous devions être conduits hors de l'église pour être exécutés par un peloton d'exécution, nous aurions néanmoins été victorieux! "
Il y eut un certain nombre de signes célestes après la mort en martyr du Gardien de l'icône de Montréal que je voudrais vous raconter.
Le lecteur Daniel Olsen voyagea en voiture de Washington à Holy Trinity Monastery à Jordanville, pour prier sur la tombe de Joseph Muñoz-Cortes, à l'occasion du quarantième jour après sa mort. Il arriva au monastère et apprit à son grand regret que la version "officielle" de la pannikhide avait déjà été faite la veille de la date effective des 40 jours de son repos en Christ.
Feu le hiéromoine Averky offrit de servir une autre pannikhide le lendemain et Daniel invita ma Matouchka et notre paroissienne Maria Rae, qui étaient au monastère, pour se joindre à lui pour prier pour Joseph nouvellement décédé.
À l'heure dite, Matouchka, Maria et Daniel partirent avec Père Averky sur la tombe de Joseph. La neige était tombée, il faisait froid et il y avait du vent. Cinq cierges ordinaires - deux grands et trois petits avaient déjà été plantés dans le sol de la tombe. Les femmes avaient essayé d'allumer tous les cierges qui étaient sur la tombe, mais en vain, le vent l’empêchait - phénomène courant au cimetière du monastère, qui est situé sur une colline. Le lecteur Daniel essaya également d'allumer les cierges, mais sans succès. Le jour était si venteux que Daniel ne pouvait pas allumer une allumette en plein air pour allumer le charbon de bois pour l'encensoir. Père Averky lui conseilla d'aller à l'automobile, où le vent n’agirait pas, et d’y préparer l'encensoir.
Alors que Daniel était occupé avec l'encensoir, le Père Averky raconta à Matouchka et Maria le remarquable incident suivant, lié à l'enterrement de Joseph. Le hiéromoine Averky souffrait d'un mal de dos et devait avoir recours à la chirurgie, et de ce fait, il n'était pas présent à l'enterrement et ne pouvait venir à l'église pour un temps bref et dire adieu au corps du martyr Joseph. La cellule de Père Averky est située au rez-de-chaussée du clocher du monastère. Après l'enterrement, quand le cercueil de Joseph fut emporté hors de l'église et commença à être porté en procession vers le cimetière, Père Averky sortit de sa cellule afin d'observer le cortège funèbre à distance. A ce moment, il sentit une puissante odeur de myrrhon.
Pendant le récit de Père Averky, au grand étonnement de ma Matouchka et de Maria Rae, les cinq cierges sur la sépulture de Joseph s’enflammèrent en un instant. Les pèlerines furent tellement bouleversées par ce qu'elles avaient vu, qu'elles ne pouvaient pas prononcer un seul mot. Tous les cinq cierges brûlèrent pendant au moins quinze minutes, après quoi les trois petits cierges s’éteignirent, tandis que les deux grands cierges continuèrent à vaciller au cours de toute la pannikhide. Le vent soufflait fort, et il semblait parfois que les grands cierges allumés qui restaient allaient également être éteints à tout moment, mais la flamme revenait encore et encore.
Après la pannikhide, qui avait commencé à onze heures quinze, Matouchka et Maria sont allées à la trapeza (Réfectoire monastique). À une heure, les femmes sont retournées au tombeau de Joseph. Les cierges continuaient de brûler! Un sentiment de consolation, de grâce et de gratitude envers Dieu vint sur elles. Une heure plus tard, ils sont retournées à la tombe et ont revu les cierges allumés. Elles ont pris plusieurs photos des cierges qui brillaient dans la neige.
Avant que les pèlerins ne partent pour Washington, ils informèrent le Père Luc des cierges allumées.
Le soir même, le Père Luc alla au cimetière et vit que les cierges brûlaient encore - sept heures après s’être allumés par eux-mêmes. Il faisait sombre. Père Luc rapporta que, lors de sa visite à la tombe de Joseph, les cierges avaient atteint la taille de deux pouces, mais ils brûlaient encore - la flamme était en dessous du niveau de la neige.
Le lendemain, le Père Luc visita à nouveau la tombe de Frère Joseph et rapporta que les cierges avaient brûlé jusqu'à la fin.
Les fidèles en Russie ont répondu au martyre de Joseph par une effusion extraordinaire d'amour, de vénération et de prière. Des livres et des films ont été produits à son sujet et des acathistes bouleversants ont été écrits à la louange de l'Icône de Montréal et de Joseph. Les fidèles en Russie se demandaient en permanence: «Quand sera-t-il canonisé?"
Pendant l'été 1999, ma Matouchka fit un pèlerinage à l'ermitage d'Optina. Le hiéromoine Michel, un des moines en charge de la skite extérieure du monastère, où les anciens d'Optina résidaient, l’attendait apparemment. Père Michel accueillit Matouchka, puis il disparut soudain dans sa cellule, en disant: «Attendez-moi ici, s'il te plaît. Je reviens tout de suite."
Il revint bientôt, rayonnant de joie, portant une icône de scintillante d'or. «C'est la première icône écrite du martyr Joseph!" proclama-t-il triomphalement. Et plus tard, ayant béni Matouchka avec l'icône, il dit, "Ma chère, cette icône est un cadeau pour votre paroisse, pour votre amour envers le frère Joseph!"
Matouchka était abasourdie...
Père Michel expliqua:
«Joseph, bien sûr, est l'un des nôtres. Il est d'Optina. Il a pris le nom monastique de saint Ambroise, en l'honneur de notre staretz. Et ainsi nous avons écrit cette icône, il est le quatrième de nos martyrs contemporains..."
Joseph est représenté sur un fond d'or, en costume blanc de neige d'un martyr, avec une croix dans sa main droite et l'icône de Montréal dans sa main gauche.
... Ce même soir, Matouchka et le moine qui l'accompagnait ont rencontré un groupe de moines âgés d’Optina, pour voir une nouvelle vidéo sur le Frère Joseph. Les frères mirent en place le visionnage du film dans la cellule où saint Ignace (Briantchaninov) avait séjourné. Après le visionnement, il fut proposé que ceux qui étaient rassemblés chantent « Mémoire éternelle» pour le frère Joseph. Et tout à coup quelque chose de complètement inattendu se produisit : les frères chantèrent triomphalement un tropaire et un mégalinaire pour Joseph!


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archiprêtre Victor Potapov
Washington, DC
8 octobre 2012

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