"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 16 mai 2012

Xenia (Harriet) Mastrangelo: Mon voyage vers l'Orthodoxie




Les gens qui me demandent comment je suis venue à l'Orthodoxie sont souvent surpris d'entendre que je n'avais pas de formation chrétienne. Pour moi, cela n'est pas étonnant du tout, car j’ai toujours senti un appel de Dieu dans mon cœur. Extérieurement, cela s’est manifesté au cours de mon enfance dans une volonté naturelle de participer au culte quand l'occasion se présentait (généralement en accompagnant mes grands-parents à l'église), mon attirance et ma sympathie pour les gens de foi, et mon désir instinctif de prier dans les périodes de douleur ou d’angoisse. Mais plus encore dans ma vie intérieure. Mes questions, désirs et pensées - un sentiment d'émerveillement et d'effroi devant le monde et la personne humaine, un sens de l'infini, le caractère insondable de l'amour, de la mort - m'a amené sans cesse au seuil d'une croyance en Dieu.
Pendant de nombreuses années j'ai été heureuse de m’en tenir à cela, mais je savais, au fond, que c'était quelque chose sur quoi j'aurais à me pencher sérieusement à un certain moment dans ma vie. Ce moment est venu en 2004 quand j'étais étudiante à l'Université de Warwick pour faire une maîtrise en création littéraire. Il y a plusieurs raisons, je pense, pour quoi les questions de spiritualité tout à coup se firent plus pressantes. Je vivais seule pour la première fois. J'écrivais - une occupation qui m'obligeait à passer beaucoup de temps à l’intérieur de ma tête. Mais je m’étais aussi fait des amis dont un orthodoxe roumain, un poète, et, naturellement, il est arrivé que je veuille lui parler et lui poser des questions sur de telles choses.
Je n'avais jamais entendu parler de l'Orthodoxie et j’étais intriguée par sa foi, mais j'étais plus préoccupée par les questions fondamentales de la foi et du christianisme. Ma question n'était pas : est-ce que je veux devenir orthodoxe, mais est-ce que je crois en Dieu? En Jésus-Christ son fils unique? Ma rencontre avec l'Orthodoxie est donc simultanée avec ma rencontre avec Dieu. Je peux seulement dire que, dès j'ai commencé à lire et à en apprendre à ce sujet il m’a été impossible de le lâcher. Je n'ai jamais envisagé d'intégrer quelque autre église que l'Eglise orthodoxe, même si, à l'extérieur, tout semblait me décourager de le faire. Je n'avais fait aucune démarche réelle en vue de devenir orthodoxe pendant ma maîtrise et quand mon ami est retourné en Roumanie, il m'a dit que si j'étais intéressée je devrais visiter le monastère de Saint-Jean-Baptiste dans l'Essex. C’est ce que j'ai fait, en me réservant pour un séjour de deux nuits. Le premier office orthodoxe auquel j'ai jamais assisté fut une récitation de deux heures de la prière de Jésus, à 6h du matin, dans l'obscurité. J'étais définitivement jetée dans le bain. J’aimerais dire que j'ai été envahie par un sentiment de paix et de compréhension, mais en vérité, j'ai eu mal à la tête et je me sentais complètement perdue et seule. Mon mal de tête a fini par partir, mais les autres sentiments sont restés avec moi pendant toute la durée de ma visite. J'ai bien aimé en revanche faire des promenades le long des chemins tranquilles et cueillir des mûres dans les haies, mais dans le monastère je me suis sentie étrangère, pas du tout à ma place, désemparée, ayant sans cesse peur de faire ou de dire quelque chose de mal. Je ne pouvais pas attendre pour sortir de là.
Mais même ainsi, presque aussitôt que je l’ai fait, j’ai commencé à apprécier la valeur de ce que j'avais vécu. Quelque chose s'était introduit en moi plus profondément que mon malaise conscient. J'ai compris que le monastère recelait quelque chose d'infiniment précieux. Très souvent, je me suis surprise à penser à la vie là-bas et je me sentais heureuse simplement de savoir ce qui s’y passait.
Sur les conseils de l'un des pères du monastère j’y suis allée lentement. Pendant la première année ou à peu près je n'ai pas assisté à un seul office. J'ai lu et j'ai prié. L'année suivante je suis retournée au monastère pour deux nuits et après cela j’ai décidé d'essayer de trouver une église que je puisse fréquenter près de chez moi à Londres. J'ai lutté, pendant une longue période, pour trouver une église où je me sentais bien et où l’on célébrait régulièrement en anglais, mais finalement j'ai rencontré une jeune fille anglaise orthodoxe qui m'a parlé de St Botolph's. Quelques semaines plus tard, je n’ai fait que passer quelques minutes au cours de la Divine Liturgie, mais même dans cet espace de temps très court j’ai senti la chaleur, et l'esprit accueillant de la communauté et du prêtre, le P. Michael. Je suis retournée pour le prochain office quelques semaines plus tard et St Botolph est devenu mon lieu habituel de culte, même si ce devait être un autre 18 mois avant que j'ai été reçue dans l'Église orthodoxe.


En Juin 2007, Joseph, mon petit ami depuis 10 ans, me fit sa demande en mariage. A ce moment je sus clairement que je voulais devenir orthodoxe, et me marier dans l'Église orthodoxe. Joseph, qui était catholique romain, se sentait heureux que cela soit ainsi et au printemps de l'année suivante je suis devenue catéchumène.
J'ai été baptisée à St Botolph's le 4 mai 2008. Mon ami roumain, maintenant hiéromoine au monastère Rasca en Moldavie, est devenu mon parrain et, une semaine plus tard, le 10 mai, celui de Joseph, il était aussi là pour mon mariage. Les deux cérémonies ont été extraordinairement belles et j'ai senti depuis la joie profonde que ma foi et mon mariage tout à la fois m'ont donnée.
Cela ne veut pas dire que je n’ai pas encore mes doutes et mes combats. Mais je suis encouragée par les paroles du Métropolite Kallistos Ware, quand il écrit: «la vraie foi est un dialogue constant avec le doute." Mon baptême n'était pas la fin mais seulement le début de mon voyage. Pour citer Mgr Kallistos encore, "être un chrétien c’est d'être un voyageur. . . Nous voyageons à travers l'espace intérieur du cœur, un voyage qui ne se mesure pas par les heures de nos montres ou les jours du calendrier, car c'est un voyage hors du temps dans l'éternité. "

Version française 
par Maxime le minime 
d’après 
http://www.antiochian- london.org/blog/?cat=4

Texte publié
sur son blog

Aucun commentaire: