Il y a quelques temps, j'ai rencontré un moine cénobitique qui parlait d'une manière merveilleusement expressive. Il parlait de la crainte de Dieu, de la piété, et de la logique humaine. Jamais auparavant dans ma vie, je n'avais rencontré quiconque qui s'exprimait d'une manière aussi vivante. Ses paroles étaient comme une source jaillissante. Son discours était exact, pur, ardent, et accompagné de gestes gracieux et spontanés. Il disait des choses comme celles-ci:
" Une personne pleine de respect a la crainte de Dieu. Celui qui craint Dieu est également humble. Dieu garde les humbles. Seule une personne logique est humble. L'arrogant est illogique."
et aussi:
"Celui qui ne se soucie pas de son âme, devient brutal, se transforme en bête ou bien est rempli d'illusions sur lui-même."
Qu'est-ce que le monachisme?
" Un dur labeur, dit un ascète contemporain à un nouveau soldat du Christ, " Si tu veux réussir dans la vocation monastique, je n'ai qu'une chose à te dire, mon enfant, assure-toi d'aimer le travail physique."
Le grand hésychaste Chariton le Confesseur, à chaque fois qu'il recevait un invité, ce qu'il faisait avec beaucoup d'amour et de gentillesse, avait coutûme de dire: " En ce temps-là, le Christ commença à travailler et à prêcher." Il évitait les conversations inutiles comme si elles étaient cause de nombreux maux.
Un staretz disait: "Plus une personne est spirituelle, et moins elle veut avoir de droits dans sa vie."
Dans le kellion de la Sainte Trinité à Karyès, vivait le Père Cyrille, homme au visage doux, amical et aimable. Il était très vieux, avait une barbe blanche et une expression lumineuse. A cause de son apparence, on aurait pu supposer qu'il était le recteur de quelque université, mais en fait de toute sa vie, il n'avait jamais quitté l'Athos.
Un staretz a dit: "Aujourd'hui, nous essayons de devenir justes avec très peu d'efforts. Nous avons abandonné la tradition. Nous ne considérons plus ceux qui sont au sommet et comment ils ont gagné la course en première place. Nous voyons seulement ceux qui sont arrivés derniers."
Le Père Modeste de Kostamonitou avait l'habitude de dire: "Fais toi comme règle de ne jamais chercher les fautes des autres."
Le moine de Dionysiou Chrysostome écrivit sur sa petite table dans sa cellule:
Bientôt, je vais mourir. Que devrais-je faire?
1. Devrais-je appeler l'higoumène pour me confesser?
2. Dois-je demander pardon à quiconque?
3. Après cela? Après cela, je devrais me confier à la miséricorde de Dieu.
Un ascète contemporain a dit: " Aujourd'hui il y a beaucoup de farine pour faire de la pâte pour le pain, mais il n'y a pas de levain pour la faire lever."
Fréquemment les Pères de la Sainte Montagne disent: " C'est ta manière de vivre qui te sauve, pas le lieu où tu vis!"
Version française Claude Lopez-Ginisty d'après
Archimandrite Ioannikios: An Athonite Gerontikon
St Gregory Palamas Monastery/ 1997 /Thessaloniki /Grèce
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