Icône de tous les saints d'Helvétie
Dominique Aymonier-Lopez
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Vie de notre Père
parmi les saints
Théodore de Martigny
Le saint évêque de Martigny (autrefois Octodure) était probablement d’origine grecque. Son nom signifiait « don de Dieu ». Il naquit dans les premières années du quatrième siècle et fut élevé dans la foi et la piété dès son enfance. Dieu, en vertu de ses dons pour la vie spirituelle l’appela au sacerdoce. Il fut un exemple de foi et de rectitude. Devenu évêque du Valais vers 349, il est le premier évêque du Valais véritablement connu. On pense qu’il fut envoyé là par saint Prothais, évêque de Milan et métropolitain du Valais. S’il se fixa à Martigny, c’est parce que c’était là la ville la plus importante au pied des Alpes.
Sous son épiscopat et par son influence bénéfique, les rites païens disparurent et les mœurs barbares et superstitieuses des habitants du lieu changèrent pour faire place à une vie chrétienne plus conforme à l’Evangile.
Le saint évêque ne fut pas seulement évêque de Martigny, il fut aussi un missionnaire, un apôtre pour ce que l’on appelait alors la Petite Bourgogne et qui comprenait la Suisse romande actuelle et une partie des cantons de Berne et de Soleure. Ainsi que le dit un de ses biographes, rien ne l’arrêtait dans sa mission sacrée de propagation de la foi.
On fait mention de son nom au Concile d’Aquilée en 381. Il s’agissait dans ce concile de lutter contre l’hérésie arienne. Théodore siégea aux côtés de l’illustre saint Ambroise de Milan dans cette assemblée qui exclut deux évêques ariens de l’Eglise. La chronique religieuse a conservé l’opinion personnelle du saint évêque du Valais qui affirma :« Pallade ( un des deux évêques jugés au Concile) qui a nié que le Christ fût véritablement Dieu et coéternel à son Père, nous ne le reconnaissons plus ni comme chrétien, ni comme prêtre. »
Quelques années plus tard, en 393, une autre hérésie menaça l’Eglise du Christ. Un ancien moine nommé Jovinien, ayant quitté son monastère et menant une vie peu édifiante, commença à prêcher l’inutilité de l’ascèse, une doctrine mariale fausse et une morale relâchée. Saint Ambroise de Milan convoqua un synode auquel notre saint père Théodore assista en gardien zélé de la foi droite.
Mais le titre de gloire le plus grand de saint Théodore est d’avoir découvert les reliques des martyrs d’Agaune. Par révélation divine pour certains saints, avec l’aide de chrétiens témoins du martyre pour d’autres, saint Théodore parvint à retrouver un grand nombre de corps de la sainte légion du Christ qui subit lemartyre pour la foi à Agaune. ( On pense que ce nom d’Agaune vient d’un mot gaulois qui signifie rocher ou tas de pierres)
Après ces retrouvailles sacrées avec ceux qui avaient arrosé de leur sang la terre d’Helvétie en Valais, le saint évêque fit construire une église destinée à recevoir les restes précieux des milices chrétiennes.
La tradition rapporte que beaucoup d’habitants du lieu vinrent apporter une pierre pour l’érection de cette humble église des martyrs. Les ouvriers qui édifiaient la demeure sainte cessaient de travailler le dimanche, jour du Seigneur. Cependant, l’un d’eux qui était païen, vint poursuivre sur le chantier son labeur alors que les ouvriers chrétiens assistaient à l’office divin. Il fut arrêté dans son zèle par la troupe des martyrs qui lui apparut dans une grande lumière. Effrayé, il s’enfuit à toutes jambes, rejoignit à l’église les autres ouvriers et demanda sur le champ le baptême !
Après l’érection de cette église, les pèlerinages commencèrent venant de toutes les parties de la Gaule et le saint évêque permit que se répande la vénération des saints soldats d’Agaune en accordant des reliques à plusieurs saints personnages de son époque. Ainsi saint Victrice de Rouen, saint Ambroise de Milan, saint Martin de Tours reçurent-ils des reliques des martyrs. Et plus tard, de nombreuses villes se placèrent sous la protection des saints martyrs du Valais et de saint Maurice en particulier dont un bras se retrouva dans une église de Prague !
Saint Théodore ne se contenta pas d’abriter en un lieu saint les restes sacrés des martyrs, il contribua aussi à la connaissance de leurs vies et de leurs actes. On sait que c’est par lui que le premier évêque de Genève, saint Isaac, apprit l’histoire de la pieuse légion.
Après une sainte vie de prière, de combat spirituel pour la foi et d’ascèse authentiquement chrétienne, le pieux hiérarque du Christ Théodore mourut et fut enseveli à Sion, vraisemblablement parce qu’il avait alors transféré son siège épiscopal dans cette ville.
Saint hiérarque du Christ Théodore, prie Dieu pour nous !
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TROPAIRE TON 5
Fidèles chantons le saint hiérarque Théodore*
Il propagea la foi du Christ dans nos contrées*
Il retrouva les reliques des saints martyrs*
Et leur fit ériger une église à Agaune*
Par ses supplications ferventes au Seigneur*
Et ses prières devant le trône d’en Haut*
Que Dieu accorde que nos âmes soient sauvées !
Claude Lopez-Ginisty
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