* * *
Pendant qu'il était dans les camps de Chelyabinsk et de Karaganda, Vladyka Joseph correspondit avec nous. Notre famille, avec l'aide de gens gentils, lui envoya des colis mensuels de nourriture pendant les douze ans de son emprisonnement. L'un de ces colis arriva à Vladyka à la veille de la fête de St. Pélagie (8/21 octobre). D'autres prisonniers du camp lui volèrent le colis, mais un prisonnier le vit et leur enleva le paquet le donna à Vladyka.
J'avais emballé ce paquet moi-même, et quand je vis qu'il y avait une espace libre, par la Providence de Dieu, j'y ai laissé tomber une pomme. Quand Vladykoaa vu la pomme, il a écrit avec joie et exultation de l'âme :
Chère petite-fille, Raïssa Semenovna !
Tout d'abord, je m'incline devant toi et je te remercie pour la belle pomme que tu m'as envoyée dans la boîte pour le jour de St. Pélagie. J'ai reçu ce colis la veille de sa fête. Bien sûr, si ce colis n'a pas été envoyé par toi intentionnellement pour le 10/8, ce n'est toujours pas un accident, mais c'est providentiel. Oui, oui, ma chérie. Surtout une pomme - oui, oui, c'est l'œuvre de Dieu. Si ces mots sur la pomme t'ont intéressée ou déconcertée, et que tu ne l'as envoyée que parce qu'elle est venue entre tes mains, et que ton amour l'a envoyée à grand-père, alors laisse-moi te dire ceci : Lorsque l'acathiste[1] a été écrit à Azov au début de 1942 et terminé en été, en juin, ce jeune homme, un moine, qui l'a écrit et l'a terminé le jour de sa canonisation, c'est-à-dire que le premier jour où il serait lu et béni, il était très anxieux - la sainte recevra-t-elle ce petit travail de lui, le Seigneur rejetterait-il cette louange de Son ascète comme insuffisant et indigne ?
Lui, le jeune homme, ce moine, était très épuisé d'esprit et il pria le Seigneur de lui donner un signe. Il pria la sainte de l'accepter ou de le rejeter. La veille du jour où l'acathiste se lisait aux services divins le matin, cet humble auteur et créateur de l'acathiste eut un rêve. Oui, oui, c'est vrai - j'écris ces lignes conformément à la conscience de mon appel !
Il s'est vu dans un très grand, beau, beau jardin (plus beau que la belle et magique Sofievka) ;[2] il y avait de nombreux pavillons de différentes formes et styles. Cet auteur, comme s'il était encore un garçon en pantalons et chemise, a été stupéfait par la beauté du jardin et de ses pavillons. Il avait peur, et il n'y avait personne là-bas ; le jardin était un reflet de la beauté céleste sur terre, et les pavillons étaient faits de métaux précieux et de verre épais. Il y avait des stands et des étagères merveilleux ; et sur les étagères, qui atteignaient le plafond en environ quatre rangées, se trouvaient divers beaux paniers avec différents fruits - de beaux fruits qu'il n'avait jamais vus auparavant.
Le jeune garçon, cet auteur, a regardé avec de grands yeux et un cœur battant toute cette beauté sans voix, et soudain une colombe blanche avec un peigne rouge sur la tête s'est envolée. En faisant le tour de cette personne seule, elle s'est posée sur le dessus des étagères, sur le bord de l'un des paniers en tissage doré, qui était rempli des plus belles pommes rouges dorées, et, frappant l'une des pommes avec son bec, l'a jeté à ce garçon-auteur qui l'a attrapée en vol et s'est exclamé en extase : « Une si merveilleuse pomme pour un seul kopeck ! » Il s'est réveillé avec les yeux pleins de larmes et le cœur battant.
Bien sûr, l'auteur a compris que ses travaux, bien que valant juste un kopeck, étaient néanmoins acceptés par la sainte, et lui-même n'était encore qu'un petit, petit homme...
Ce saint hiérarque, St. Nonnus, qui convertit Margarita (Pélagie) au christianisme, a vu dans un rêve qu'il servait la Liturgie et qu'un pigeon noir et malodorant volait autour de la table sainte, et quand il quitta l'église après la Liturgie, il volait autour de sa tête. Quand il s'approcha de la porte, il y avait un baptistère à droite où ils baptisaient des adultes, et il attrapa ce pigeon et le plongea trois fois dans la fontaine, après quoi il est devenu une colombe blanche, blanche, et un parfum a rempli toute l'église, et il a disparu dans les hauteurs bleues des cieux...
Nonnus se rendait à Antioche, où baptisa Marguerite Pélagie. C'est pourquoi Ste Pélagie est appelée une « petite colombe » dans le refrain même...[3] Et aujourd'hui - une pomme, pas par accident ! Je n'en ai jamais mangé une aussi belle et savoureuse de ma vie, bien que je sois allé en Crimée, que j'aie vécu dans le Caucase et que j'aie mangé d'autres pommes ! Là ! Gloire, gloire à Dieu.
Grand-père
Ma main me fait un peu mal et tremble. Oui, bientôt, peut-être, nous nous verrons. Que Dieu l'accorde. Je m'incline devant toi, et merci.
Mâchant la pomme, je la mange avec plaisir.
C'est ainsi que le Seigneur consola Vladyka en prison, et en le consolant, Il le récompensa avec une pomme céleste du jardin de Ste Pélagie. Puis à Uman, Vladyka donné à mon père une icône de Ste Pelagie et a dit : « Je laisse cette icône dans votre église, car elle contient une particule des saintes reliques de la sainte. Gardez-les célébrez toujours ce jour et priez Saint Pélagie.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
NOTES:
[1] Le Métropolite Joseph (Chernov) est l'auteur d'un acathiste à St. Pélagée d'Antioche.
[2] Un parc à la périphérie d'Uman.
[3] Le refrain des ikos à St. Pélagée dit : « Réjouis-toi O Pélagie, la très merveilleuse petite colombe du Christ. »


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