"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 19 mars 2023

TROISIÈME DIMANCHE DU GRAND CAREME

 

Nous commémorons aujourd'hui la Croix du Christ, qui a une profonde signification spirituelle et symbolique. Nous considérons également la croix comme une épreuve ou un fardeau spirituel. Les mots suivants ont été écrits par le grand missionnaire russe du 19ème siècle, St Innocent d'Alaska.

St. Innocent d'Alaska

Jésus a dit : "Si quelqu'un veut me suivre, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive. 

Le premier devoir..... est de se renier soi-même. Renoncer à soi-même signifie abandonner ses mauvaises habitudes, ne pas entretenir de mauvaises pensées et de mauvais désirs, réprimer toute mauvaise pensée, éviter les occasions de pécher, ne rien désirer ni faire par amour-propre, mais tout faire par amour de Dieu. Renoncer à soi-même, selon saint Paul, signifie être mort au péché....mais vivant pour Dieu.

Le deuxième devoir du chrétien est de porter sa croix. Le mot croix signifie souffrances, peines et adversités. Se charger de sa croix, c'est supporter sans rechigner tout ce qui peut nous arriver de désagréable, de douloureux, de triste, de difficile et d'oppressant dans la vie.

Ainsi, que quelqu'un vous offense, se moque de vous, vous cause du chagrin, de la peine ou de l'ennui ; que vous ayez fait du bien à quelqu'un et qu'au lieu de vous remercier, il s'élève contre vous et vous cause même des ennuis ; que vous vouliez faire du bien, mais qu'on ne vous en donne pas l'occasion ; qu'un malheur soit arrivé, comme une maladie par exemple ; supportez tout cela sans méchanceté, sans maugréer, sans critiquer, sans vous plaindre, c'est-à-dire sans vous considérer comme offensé et sans attendre de récompense terrestre en retour, mais supportez tout cela avec amour, avec joie et avec une force courageuse.

Ce jour est généralement connu comme le dimanche de la Croix. Les textes liturgiques d'aujourd'hui présentent de nombreuses similitudes avec l'office du jour de la Sainte-Croix (14 septembre). Le passage de l'Évangile choisi pour ce jour est Marc 8,34 - 9,1 et il est également lu le dimanche suivant le jour de la Sainte-Croix. 

Dans la lecture de l'Évangile, saint Marc nous donne un aperçu des implications du mode de vie chrétien. Il est utile de lire d'abord les versets 31-33, car ils donnent le contexte des paroles du Christ. La discussion portait sur la mort du Christ et saint Pierre avait été sévèrement réprimandé pour avoir exprimé un point de vue très humain. Il faut se rappeler que la mort en question était la crucifixion, une chose honteuse réservée aux pires criminels condamnés. 

Le Christ dit : "Quiconque veut me suivre..." C'est une condition importante car le Seigneur ne contraint personne. Se charger de sa croix pour suivre le Christ n'a de valeur que si c'est volontaire. Il est donc bon que nous fassions abstraction de nous-mêmes, de nos souhaits et de nos désirs, en pensant plutôt aux autres et à leurs besoins. 

Nous devrions être positifs à cet égard, en incarnant la vertu. C'est ce que signifie suivre le Christ. Théophylacte observe : Bien que le commandement de se livrer à la mort semble dur et cruel, le Seigneur montre immédiatement que ce commandement est donné par amour pour l'humanité. Ensuite, nous avons la mise en garde contre la recherche de la richesse et du pouvoir, car cela peut devenir une fin en soi. Nous pouvons voir de nombreux exemples dans l'histoire de ceux qui se sont consacrés à la gloire du monde, mais où sont-ils aujourd'hui ? Leurs richesses matérielles ne leur permettent pas d'acheter leur entrée au Paradis. 

À ce stade du commentaire, il y a un aparté sur les idées de l'hérétique Origène qui enseignait qu'en fin de compte, toute l'humanité déchue serait réunie avec Dieu après avoir été punie [Apocatastase]; une théorie condamnée par le 5e concile œcuménique. Théophylacte conclut ce point en disant : "Personne n'est gardé en enfer pour des raisons de sécurité : Personne n'est gardé en enfer en guise de punition. C'est plutôt le poids de ses propres péchés qui l'y retient. 

La lecture se termine par une mise en garde effrayante. On pourrait penser qu'il ne s'applique qu'à tous ceux qui nient la divinité du Christ. En réalité, c'est plus grave que cela, car cela concerne tous ceux qui pourraient croire, mais qui le gardent pour eux comme un simple concept intellectuel. 

Nous sommes deux : l'âme est sanctifiée par la foi et le corps est sanctifié en confessant ouvertement notre foi. Ceux qui ne verront pas la mort avant d'avoir vu le Seigneur dans la gloire fait référence aux apôtres Pierre, Jacques et Jean. Oui, ils sont morts, mais après avoir assisté à la Transfiguration, qui était une préfiguration de la Parousie [seconde venue du Christ]. Une préfiguration pourrait être décrite comme une prophétie en actes plutôt qu'en paroles. La seconde venue du Christ sera en contraste frappant avec l'Incarnation. Lorsque le Christ Dieu s'est incarné, c'était dans d'humbles circonstances. Seuls ceux qui avaient un cœur pur l'ont reconnu et accepté. 

La seconde venue ne laissera aucun doute, car elle se fera dans une gloire rayonnante, comme la Transfiguration, mais en plus grand.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND

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