"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 31 juillet 2019

Archiprêtre Pavel Goumerov: ILS ONT VÉCU HEUREUX ET SONT MORTS LE MÊME JOUR.

Saints Pierre et Fébronie de Murom. 
Peinture d'Alexandre Trostev.
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Car l'amour est fort comme la mort
(Cantique des Cantiques 8:6).
    
Etre ensemble avec nos proches après la mort

Les saints Pierre et Fébronie sont tout le temps présents dans ma vie. Tout d'abord, parce qu'en tant qu'homme de famille, je ressens en permanence l'aide de ces merveilleux protecteurs de la vie conjugale ; deuxièmement, le Seigneur m'a confié, en tant que pécheur, le soin de devenir recteur de l'Église des saints Pierre et Fébronie de Murom ; et troisièmement, pour moi la Vie des saints thaumaturges de Murom est une source inépuisable de réflexions et de thèmes nouveaux.

Je pense que le fait le plus remarquable et symbolique de leur vie est leur trépas. L'"Histoire de Pierre et Fébronie de Murom", écrite par le prêtre Hermolaus Erasmus, est souvent critiquée par des chercheurs de toutes sortes, mais, pour autant que je sache, personne ne conteste le fait que les saints époux ont quitté cette vie le même jour. Toutes les sources, y compris cette histoire et les chroniques, rapportent unanimement que les saints sont morts le même jour et même à la même heure.

"Ils ont vécu longtemps et heureux et sont morts le même jour." Nous avons lu cet aphorisme populaire à maintes reprises. Cependant, il arrive (mais pas si souvent) que cet aphorisme ne soit pas seulement la fin heureuse d'un conte de fées, d'une histoire d'amour heureuse ou des vœux pour un couple nouvellement marié à leur mariage, mais un fait réel, une réalité.

Réfléchissons à cela. Je crois que toute personne mariée aimante qui jouit d'une vie de famille heureuse pense : "Il serait si bon de ne pas se séparer de l'autre moitié un seul jour après la mort" ou "Nous aimerions pouvoir quitter cette vie le même jour et la même heure pour nous y rencontrer, là où il n'y a ni peine, ni douleur, ni soupirs, mais une vie éternelle". Chaque personne qui aime son conjoint a souvent imaginé combien il sera difficile de se séparer de son bien-aimé. Pierre et Fébronie y pensèrent aussi, et ils prièrent donc pour que le Seigneur prenne leurs âmes en même temps, simultanément. Pierre a même spécialement attendu Fébronie, lui a demandé de ne pas s'attarder et de finir ses travaux d'aiguille pour qu'ils puissent reposer ensemble.

Bien sûr, notre passage de la vie terrestre est toujours un grand mystère. Nous ne choisissons pas quand naître dans ce monde ou quand le quitter.

Tout croyant comprend que cette vie terrestre est temporelle et assez courte. Nous honorons comme des héros les couples qui célèbrent leur anniversaire de noces d'or, alors que très peu d'entre eux vivent pour célébrer leur anniversaire de diamant (le soixante-quinzième) et d'autres jubilés similaires. Eh bien, ils ont célébré les anniversaires de noces d'argent et d'or (ils ont élevé un fils, construit une maison, planté un arbre)... et ensuite quoi ? Notre vie de famille sur Terre n'est qu'une préparation à l'éternité. Dans une famille chrétienne, nous nous réunissons pour le salut et l'amour.

La tâche de la famille comme "petite église" est la même que celle de l'Église universelle - entrer ensemble dans le Royaume de Dieu le Père. Ce n'est pas sans raison que l'apôtre Paul dit : La charité [l'amour] ne périt jamais (1 Cor. 13:8). L'un des attributs de l'amour véritable est qu'il dure éternellement. Et si les gens ont vécu une longue vie dans l'affection, la joie et le chagrin, si tous deux ont cru en Dieu et ont travaillé au salut de leur âme, alors, sans aucun doute, ils désirent se rencontrer dans le Royaume céleste, même s'ils quittent cette vie à différents moments.

Saints Pierre et Fébronie de Murom. 
Peinture d'Alexandre Trostev.

Un mariage, une cérémonie de mariage à l'église est toujours un événement heureux, non seulement pour le marié et la mariée, mais aussi pour toutes les personnes présentes. Un invité de mariage partage la joie des jeunes mariés et cela le rend heureux aussi. Comme le dit l'Evangile de Jean : Celui qui a l'épouse est l'époux ; mais l'ami de l'époux, qui se tient debout et l'écoute, se réjouit beaucoup à cause de la voix de l'époux (Jean 3.29). Mais le mariage le plus heureux et le plus émouvant que j'ai vu à l'église, qui m'a ému aux larmes, n'est pas le mariage d'un jeune couple mais celui d'un très vieux couple [1] Pendant ce sacrement, je suis entré en contact avec l'éternité, avec cet amour éternel qui "ne s'arrête pas". J'ai été invité à donner la communion à un vieil homme qui mourait d'un cancer. Il était dans ses derniers jours, très faible, incapable de marcher, et ne pouvait que rester étendu et s'asseoir un peu. Son épouse était si faible qu'elle ne pouvait pas quitter l'appartement. Je l'ai confessée et je lui ai aussi donné la communion. Pendant la confession, l'épouse m'a fait part de son chagrin : Elle était attristée de ne pas avoir eu le temps d'épouser son mari à l'église ; et puis, elle s'est dit qu'il était trop tard parce que son mari était mourant. "Mieux vaut tard que jamais ", j'y ai réfléchi et je me suis permis d'accomplir ce sacrement sur eux directement chez eux.

Bien que cette cérémonie soit censée se dérouler à l'église, je pense que l'homme en phase terminale n'aurait guère pu aller aussi loin que l'église. La joie du couple était illimitée. Ils pleuraient d'une tendre émotion. Et je pouvais à peine retenir des larmes de joie pour eux. Ces gens avaient conservé l'amour et la foi dans leur vie terrestre, et ce mariage était comme une bénédiction pour eux avant d'entrer dans la vie éternelle.

Je ne sais pas combien de temps cette vieille femme a vécu après la mort de son époux; je ne l'ai jamais revue. Mais il est certain qu'elle ne se souciait plus d'elle-même ni de son époux, et qu'elle attendait la rencontre avec son bien-aimé dans l'éternité.

Mais il arrive souvent (et beaucoup d'entre nous en ont été témoins) que des conjoints aimants meurent l'un après l'autre, comme les saints Pierre et Fébronie, ou meurent dans un laps de temps relativement court. Il arrive qu'un conjoint âgé décède le premier et que son autre moitié décède peu après lui. Comme on dit : "Il l'a appelée", ou "Elle l'a appelé." Parfois, cela se produit à la suite d'un profond chagrin - le cœur d'une personne se brise à cause de sa grande détresse. Mais j'ai souvent observé quelque chose de différent dans des familles profondément religieuses. Ayant perdu son autre moitié (c'est-à-dire une partie de lui-même), une personne a simplement cessé de s'accrocher autant à cette vie terrestre. Il vivait toujours avec nous sur Terre, mais en même temps il désirait ardemment l'éternité, pour être un citoyen du Royaume céleste. Il se préparait pour le voyage, pour sa rencontre avec le Créateur et sa bien-aimée. Il n'est pas mort de désespoir ou d'insuffisance cardiaque, mais de causes naturelles.

Les Aksenovs et leurs églises

Le Père Victor et Matouchka Vera Aksenov 
avec leur fils Roman.

J'ai récemment été invité aux funérailles d'un merveilleux pasteur-archevêtre Victor Aksenov [23 mars 1936 - 1er octobre 2016]. Le Père Victor a vécu moins d'un an après le repos de son épouse - sa matouchka [épouse du prêtre] Vera, qu'il aimait beaucoup. Le prêtre et son épouse étaient tous deux des gens d'une gentillesse, d'une modestie et d'une humilité étonnantes. Je pense que c'est précisément pour leur humilité que le Seigneur s'est porté garant qu'ils vivraient une longue et heureuse vie et qu'ils ne seraient pas séparés longtemps. Dieu ne leur a envoyé qu'un seul enfant, et pas immédiatement, mais après huit ans de vie commune. Mais que c'est un enfant gentil! Leur fils Roman, avec qui j'ai étudié au Séminaire théologique et à l'Académie de Moscou, est devenu prêtre, professeur de séminaire, a eu six enfants (trois garçons et trois filles) et a suivi les traces de son père. Le Père Roman a terminé la rénovation de l'église que le Père Victor avait commencé à restaurer. Il serait peut-être utile de vous donner un compte rendu plus détaillé concernant cette église.

Quand Roman Aksenov et moi étudiions encore au Séminaire théologique de Moscou, tous nos camarades de classe savaient où le futur Père Roman allait servir, car son père avait entrepris la restauration d'une église près de leur village natal. L'église Saint-Nicolas le Thaumaturge du village de Nikolo-Krutiny avait été fermée et ravagée à l'époque soviétique. Il fut un temps où le recteur de cette église fut le hiéromartyr Nikolaï Golyshev (1882-1938, fête : 4/17 février). C'est lui qui baptisa le nouveau-né Victor Aksenov. Les villages de Nikolo-Krutiny et de Berejki (lieu de naissance du Père Victor) forment pratiquement un seul grand village à la périphérie de la ville de Yegoryevsk dans la région de Moscou. Ces deux localités peuplées s'étendent le long d'une route et n'ont presque pas de frontières distinctes. Chaque fois que le Père Victor passait devant l'église fermée et profanée, son cœur était profondément attristé. Pouvait-il imaginer à ce moment-là qu'un jour il entreprendrait la restauration de cette église, associée à sa maison ?

L'église Saint-Nicolas dans le village de Nikolo-Krutiny.

Le Père Victor a servi dans de nombreuses paroisses, mais quand il est devenu doyen du district de Yegoryevsk, l'église Saint-Nicolas a été rendue au Patriarcat de Moscou. Plus tard, son fils en devint le recteur et poursuivit le ministère de son père. Le clergé dans la Russie pré-révolutionnaire était comme une classe : très souvent le recteur d'une église paroissiale était remplacé par son fils après sa mort. 

Aujourd'hui, ce phénomène est très rare. Personnellement, je ne connais qu'un seul exemple de ce genre. En fait, je n'ai jamais rencontré de famille plus patriarcale et traditionnelle que la grande famille de Père Victor et Matouchka Vera. J'ai connu beaucoup de familles de prêtres où même plusieurs fils ont suivi les traces de leur père, mais seuls les Aksenov ont donné un exemple du mode de vie familial selon la classe et la communauté. Comme le dit l'adage : "C'est l'esprit russe, le parfum de la Russie." Jugez par vous-même. Presque toute la vie du Père Victor et de sa famille est liée à la même maison et à une église rurale. Cette maison est un simple izba de campagne [maison de paysan en Russie], peinte à l'huile verte, avec ses fenêtres face à la route. Le Père Victor lui-même et son fils Roman y sont nés. Et c'est là que le Père Victor et son épouse reposèrent paisiblement en Christ. Les parents de Victor Aksenov étaient des gens ordinaires et pieux. Son père chantait dans la chorale de l'église du village de Nikolo-Krutiny. Lorsque l'église fut fermée, la famille commença à fréquenter la seule église active de la ville de Yegoryevsk, dédiée à saint Alexis, métropolite de Moscou. Et cette église devint le dernier lieu du ministère de l'archiprêtre Victor. Il occupa le poste de recteur de l'église Saint-Alexis jusqu'à sa mort.

Quand Roman, le fils du Père Victor, se maria, la famille Aksenov construisit une annexe spacieuse attachée à leur maison et commença à vivre tous ensemble comme une grande famille très unie. C'était une coutume courante dans le passé : Lorsqu'un fils se marie, le jeune couple commence généralement son ménage en faisant simplement une extension, une annexe à la maison principale.

La famille de l'archiprêtre Victor Aksenov.

    
Je suis d'avis que les Aksenov et les familles comme eux restaurent notre lien avec la Sainte Rus' des temps anciens et nous aident à conserver les anciennes traditions qui ont permis à nos ancêtres de créer des familles heureuses et unies depuis l'époque des saints Pierre et Fébronie et même auparavant. Tous les problèmes de la famille russe moderne sont le résultat de la perte des traditions et de la rupture des liens avec l'expérience des générations précédentes. Imaginons cette image : Le fils restaure l'église que son père et son grand-père fréquentaient bien avant lui. Lui et ses enfants sont nés et vivent dans la maison où son père est né. La voici, la succession des générations ! N'est-ce pas une merveille ?

La dernière fois que j'ai visité la maison des Aksenov, c'était le quarantième jour après le repos en Christ du Père Victor. Avant de quitter leur maison, je m'arrêtais instinctivement comme si j'avais oublié quelque chose. Il s'est avéré qu'à chaque fois que je disais au revoir au Père Roman, je venais aussi dans la partie de la maison du Père Victor pour lui dire au revoir ainsi qu'à Matouchka Vera... Une boule dans ma gorge. Je ne pourrai pas le refaire, mais si Dieu nous trouve dignes, nous nous reverrons dans l'au-delà.

Le Tsar martyr Nicolas II,: "Le sort de ma famille est entre les mains du Seigneur".
Les Saints Martyrs Royaux.
   
En plus des saints Pierre et Fébronie, il y a un autre couple saint dont nous mentionnons tout le temps l'expérience familiale et que nous considérons comme une icône d'une famille chrétienne heureuse. Il s'agit de l'empereur Nicolas Alexandrovitch Romanov et de son épouse, la tzarine Alexandra Feodorovna. Ces deux couples de saints ont beaucoup en commun. Les deux familles étaient heureuses dans leur amour. Toutes deux étaient des familles dirigeantes et très aimées des gens ordinaires, mais détestées par les hauts membres des boyars [2]. Ces derniers ont essayé de forcer saint Nicolas et saint Pierre à abdiquer le trône et à se retirer. Et les deux dirigeants se retirèrent, de leur plein gré.

De nombreux livres ont été écrits sur la famille portant la couronne - les derniers membres dirigeants de la dynastie Romanov ; les journaux de la tsarine ainsi que la correspondance des martyrs royaux (qui est remplie d'amour et d'affection ardente les uns pour les autres) ont également été publiés.

Le gouvernement provisoire [3] a mis sur pied une commission d'enquête qui a tenté de trouver des faits pour prouver que le tzar et le tzarine étaient coupables de haute trahison. Bien sûr, de tels faits n'ont pas été trouvés. Un membre de la commission a demandé pourquoi la correspondance du couple royal n'avait pas été publiée à ce moment-là. La réponse était : "Si nous publions leur correspondance, le peuple commencera à les vénérer comme des saints."

Je ne doute pas que les saints Nicolas et Alexandra aient lu la Vie des saints Pierre et Fébronie et qu'ils la connaissaient très bien. L'empereur et l'impératrice ont très probablement pensé et rêvé plusieurs fois que "ce serait une bénédiction de quitter cette vie comme ces saints - ensemble, sans être séparés pour un seul jour". Et le Seigneur leur a accordé cette mort. Leur mort était chrétienne, mais elle ne pouvait en aucun cas être qualifiée de pacifique. C'était la mort de martyrs. Mais pour eux, l'essentiel était qu'ils soient restés avec leur pays jusqu'à la fin, qu'ils aient partagé son sort dans la souffrance et qu'ils ne se soient pas séparés les uns des autres et de leurs enfants bien-aimés pendant un seul jour ou une seule heure.

La famille impériale a-t-elle eu l'occasion de s'échapper et de quitter le territoire de la Russie ? On sait qu'il existait un plan pour sauver la famille du dernier tzar. Les monarchistes parmi les officiers blancs préparaient une opération pour sauver la famille du tzar-martyr. Mais en raison d'une mauvaise organisation, ce plan n'a jamais pu être réalisé. Nicholas et Alexandra avaient des parents très proches parmi les maisons dirigeantes de l'Europe. Le cousin du tzar, George V, était roi d'Angleterre. Un autre cousin, Constantin Ier, était roi de Grèce ; et un autre cousin, Christian X, était roi du Danemark.

Comme on le sait, à l'époque, aucun pays ne considérait le nouveau pouvoir d'Etat révolutionnaire en Russie comme légitime. La république bolchévique était considérée comme un État autoproclamé et illégitime. Il aurait été possible de conclure un marché avec les bolcheviks et d'exiger la libération de la famille royale pour émigrer à l'étranger en échange de la reconnaissance de la légitimité de l'État nouvellement formé par certains pays.

Bien sûr, ce ne sont que des hypothèses, des spéculations très audacieuses. On pourrait conjecturer à l'infini : "Que serait-il arrivé si..." Mais ce que nous savons avec certitude, c'est que ni l'Empereur ni l'Impératrice ne voulaient quitter leur pays, et ils ne firent aucun effort pour négocier une évasion. C'est dès 1906, pendant la rébellion de Cronstadt, que Nicolas II dit : " J'ai une foi inébranlable que le sort de la Russie, mon propre destin et celui de ma famille sont entre les mains du Seigneur. Quoi qu'il arrive, je m'inclinerai devant Sa volonté." Alors qu'il était déjà assigné à résidence à Ekaterinbourg, il a déclaré : "Je ne veux pas quitter la Russie. Je l'aime trop. Je préfère aller dans les coins les plus reculés de la Sibérie." Et sa sainte épouse écrivit pendant son enfermement : "Comme j'aime mon pays, avec toutes ses fautes. Il me devient de plus en plus cher, et je remercie Dieu chaque jour de nous avoir permis de rester ici." Les martyrs impériaux ne s'imaginaient pas sans l'autre et sans le pays qu'ils aimaient tant.

Les saints martyrs impériaux

Je pense que les martyrs impériaux avaient le pressentiment que la fin était proche et qu'ils s'en iraient sous peu vers un monde meilleur - un monde sans souffrance, sans guerres, sans révolutions. Si la famille Romanov avait réussi à fuir la Russie, quel aurait été son destin ? Il est fort probable qu'ils auraient mené la vie d'émigrants russes ordinaires, passant le reste de leurs jours loin de leur patrie perdue, ayant le mal du pays. Les Grandes Princesses se seraient mariées, et le Tzarevitch Aléxis se serait probablement marié aussi. Mais Dieu vit les choses autrement. Il les a pris de cette vie terrestre ensemble, comme ils avaient marché ensemble sur leur chemin de vie. Et le sombre sous-sol de la maison Ipatiev devint leur porte vers la vie éternelle.

Leur vie terrestre fut-elle longue ? Le couple portant la couronne vécut ensemble pendant environ vingt-trois ans et il n'atteignit même pas son anniversaire de noces d'argent. Il est vrai que ce n'est pas grand-chose pour un couple moyen, c'est l'âge moyen.

Furent-ils heureux ? Ils le furent certainement ! Dans leur vie, ils eurent de l'amour, des joies, des épreuves qu'ils surmontèrent ensemble. Et l'essentiel, c'est qu'ils marchèrent ensemble vers Dieu toute leur vie et ne se séparèrent jamais sur ce chemin, jusqu'à leur mort.

Ils ont vécu heureux et sont morts le même jour.

VERSION FRAN4AISE CLAUDE LOPEZ-GINISTY
d'après


1] Il arrive souvent en Russie qu'un couple ait été marié par les autorités civiles sous le régime soviétique, et qu'après être venu à la foi, son mariage soit "couronné" lors d'un service nuptial à l'église.

2] La vieille aristocratie en Russie, la plus proche en rang d'un prince.

3] Le gouvernement composé principalement de l'aristocratie russe arrivée au pouvoir après l'abdication du tsar. Il fut renversé par les bolcheviks, et les membres s'enfuirent ou furent emprisonnés et exécutés.

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