Une nouvelle croix à la place de l'ancienne
Parmi
ceux dont s'occupait le Père Benoît se trouvaient huit étudiants dont il prit
en charge les frais de scolarité. Il recevait cet argent de bienfaiteurs, mais
à un moment donné, il commença à se sentir mal à l'aise de leur causer des
inconvénients. Il devait trouver 12 000 drachmes. En fin de compte, il réussit
à récolter la quasi-totalité du montant, bien qu'il lui manquait 1500 drachmes
pour l'un des élèves. Ne pensant à aucun autre moyen d'obtenir la somme
manquante, le Père Benoît décida de vendre sa seule croix pectorale ! Son
assistant protesta :
"Si
tu vends ta croix, je te quitterai ! Ce ne sera pas une tragédie si certains
restent sans éducation. Après tout, nous ne sommes pas responsables de
l'éducation de tous les enfants du monde !"
Mais
le Père Benoît vendit la croix en secret. Et l'assistant remarqua la
disparition de la croix après que le Père Benoît ait prêché des sermons sans la
porter pendant deux semaines de suite.
"Père,
où est la croix ?" demanda l'assistant.
"Elle
a trouvé sa place, mon enfant. Ne t’inquiéte pas ! Je peux prêcher la Parole de
Dieu sans croix."
Quelques
jours plus tard, le Père Benoît attrapa la grippe. Quand son assistant vint le
voir, le Père Benoît lui donna une notification de colis. L'assistant se rendit
au bureau de poste et revint avec une petite boîte. Quand ils l'ouvrirent, ils
trouvèrent un étui avec une croix pectorale d'archiprêtre absolument neuve. Il
s'avéra que la croix avait été envoyée par le métropolite Dorothée de Trikki et
Stagoi. Le métropolite avait déjà eu un accident de la route, et le seul prêtre
qui lui avait envoyé un télégramme pour s'enquérir de son état était le Père
Benoît ! D'autres n'avaient pas écrit un mot pour se renseigner sur le
métropolite qui avait échappé de justesse à la mort ! C'est donc en signe de
gratitude envers le prêtre aimant, le Père Benoît, que le métropolite Dorothée
lui avait envoyé cette croix pectorale.
"Ô
gens de peu de foi ! J'ai donné mon ancienne croix et le Christ m'en a envoyé
une nouvelle."
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après
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