J'ai lu un entretien avec un évêque que le Patriarcat œcuménique avait imposé à un diocèse d'Europe occidentale en dehors de la liste des candidats qui lui avait été présentée par la conférence de nomination du diocèse. A l'époque, beaucoup comparaient le comportement qui accompagnait sa sélection - la suppression des noms des candidats et l'ajout de son nom, suivi de son élection - au comportement des Ottomans contre le Patriarcat oecuménique pendant les jours de persécution.
Peut-être que Constantinople fit ce pas hors de la foi à cause des capacités et des talents de cette personne. Mais au bout d'un certain temps, Constantinople est revenu en arrière et s'est rendu compte qu'il avait fait le mauvais choix, après que l'évêque susmentionné soit devenu l'adversaire de la plupart des éléments de son diocèse et qu'après son arrivée à sa tête, il a commencé à menacer le départ de ses fidèles et la fermeture de ses institutions anciennes, en particulier parce que celles-ci avaient été établies et développées dans les circonstances les plus difficiles et ont pu faire leur renommée au fil du temps. La réponse du Patriarcat de Constantinople aux plaintes des fidèles et sa décision de le transférer à un poste administratif où il n'aurait aucun contact direct avec le clergé ou les croyants ordinaires est venue comme un aveu tacite de son incapacité à fonctionner comme pasteur.
Aujourd'hui, dans le contexte de la crise que traverse l'Église orthodoxe, l'évêque précité est devenu le porte-parole du Phanar et a donné une interview télévisée dans laquelle il exprime des positions sévères et irresponsables, des positions basées sur des approches légalistes des relations dans l'Église qui sont contraires à sa nature, aggravent l'éloignement entre membres du même corps, et manquent de toute sensibilité pastorale. Je ne sais pas s'ils expriment la position du Patriarcat de Constantinople, mais je sais qu'il n'est pas possible de faire confiance à quelqu'un qui a échoué dans l'administration d'un petit diocèse et l'a conduit au bord de la rupture avec des problèmes qui ont de graves répercussions sur l'unité de l'Église orthodoxe universelle.
Dans ces circonstances, nous avons besoin de la direction pastorale d'hommes expérimentés qui savent que leur rôle fondamental est de préserver l'unité de l'Église et qui travaillent à panser ses plaies avec l'audace des médecins, la sagesse des saints et la détermination des apôtres. Ces temps difficiles n'appellent pas des avocats qui justifient le schisme et glorifient l'action unilatérale ou des mineurs qui pensent que la modification de la réalité se fait d'un trait de plume ou par des décisions impérieuses. La foi de millions de personnes est en jeu, assez de discours irresponsables ! Assez de scandaliser les fidèles ! A une époque où l'unité est en danger, "Le silence est d'or, puisqu'il n'y a pas de danger en lui."
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Orthodox Synaxis
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