8/21 septembre
NATIVITÉ DE LA TRÈS-SAINTE MÈRE DE DIEU
Saint
Sérapion du monastère du Saint-Sauveur à Pskov (1480) ; saint Lucien de
Pereyaslavl (1655) ; saint néo-martyr Athanase de Thessalonique
(1774) ; saint Sophrone, évêque d’Achatalea en Géorgie (1803) Saints Jean
(1957) et Georges (1962), confesseurs (Géorgie).
Lectures : Philip. II, 5-11 ; Lc. X, 38-42 ; XI, 27-28
LA NATIVITÉ DE LA TRÈS-SAINTE MÈRE
DE DIEU[1]
N
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otre Dieu créa l'homme et le
plaça dans le Paradis pour qu'il ne se préoccupe que de cultiver le bien et de
contempler Dieu seul par ses œuvres. Mais, par la jalousie du diable, qui
séduisit Eve, la première femme, Adam tomba dans le péché et fut exclu du Paradis
de délices. Par la suite, Dieu donna Sa Loi aux hommes par Moïse et fit
connaître Ses volontés par les Prophètes, en préparation d'un bienfait plus
grand: l'Incarnation de Son Fils unique, le Verbe de Dieu, qui devait nous
délivrer des filets du Mauvais. En assumant notre nature, le Christ voulait
participer pleinement à notre condition déchue, hormis le péché: car Lui seul
est sans péché, étant Fils de Dieu. C'est pourquoi Dieu Lui prépara une demeure
immaculée, une arche pure, la très Sainte Vierge Marie, qui, bien qu'elle fût
elle aussi soumise à la mort et à la condamnation de nos premiers parents, fut
élue par Dieu depuis l'origine des âges pour être la nouvelle Ève, la Mère du Christ Sauveur, la source de notre rédemption et le
prototype de toute sainteté chrétienne.
Son père s'appelait
Joachim. Il descendait de la tribu royale de David par la branche de Nathan,
son fils. Nathan engendra Lévi, Lévi engendra Melchi et Panther, Panthère
engendra Barpanther, père de Joachim. Anne, l'épouse de Joachim, descendait
elle-aussi de la tribu royale; car elle était la petite-fille de Mattha,
lui-même petit-fils de David par Salomon. Mattha épousa une certaine Marie de
la tribu de Juda, et ils donnèrent naissance à Jacob, le père de Joseph le
charpentier et à trois filles: Marie, Sobée et Anne. Marie donna naissance à
Salomée la sage-femme; Sobée à Elisabeth, la mère du Précurseur, et Anne à la
Mère de Dieu, Marie, qui portait ainsi le nom de sa grand-mère et de sa tante.
Elisabeth et Salomée, les nièces d'Anne, étaient donc les cousines de la Mère
de Dieu. Selon une divine économie, et
pour montrer la stérilité de la nature humaine avant la venue du Christ, Dieu
avait laissé Joachim et Anne sans progéniture jusqu'à un âge avancé. Comme
Joachim était riche et pieux, il ne cessait de s'adresser à Dieu par la prière
et de Lui offrir des présents, pour qu'Il les délivre, lui et son
épouse, de leur opprobre. Un jour de fête, alors qu'il s'était présenté au
Temple pour déposer son offrande, un des fidèles s'adressa à lui en disant: «Il
ne t'est pas permis de présenter ton offrande avec nous, car tu n'as pas
d'enfant». Alors, le cœur
ulcéré, Joachim ne rentra pas chez lui, mais se retira dans la montagne, seul,
pour prier et verser des larmes devant Dieu. Pendant ce temps, Anne versait
elle aussi d'abondantes larmes et élevait de ferventes supplications vers le
ciel, dans son jardin. Notre Dieu, riche en miséricorde et plein de compassion,
entendit leurs supplications et envoya auprès d'Anne l'Archange Gabriel, l'Ange
de la bienveillance de Dieu et l'annonciateur du salut, pour lui annoncer
qu'elle allait concevoir et donner naissance à un enfant, malgré son âge, et
que l'on parlerait de cette progéniture par toute la terre. Elle répondit,
pleine de joie et de surprise: «Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, si
j'enfante soit un fils, soit une fille, je le consacrerai au Seigneur mon Dieu,
pour qu'il Le serve tous les jours de sa vie». Joachim, lui aussi, reçut la
visite d'un Ange qui lui ordonna de se mettre en chemin avec Ses troupeaux pour
rentrer chez lui et se réjouir avec sa femme et toute leur maison, car Dieu
avait décidé de mettre fin à leur opprobre.
Or, neuf mois étant
passés, Anne enfanta. Elle demanda à la sage femme: - «Qu'ai-je mis au monde?»
Celle-ci répondit: - « Une fille. » Et Anne reprit: - «Elle a été glorifiée en
ce jour, mon âme!» Et elle coucha délicatement l'enfant. Les jours de la
purification de la mère exigés par la Loi étant accomplis, elle se releva, se
lava, donna le sein à son enfant, et lui donna le nom de Marie: le nom
qu'avaient attendu confusément les Patriarches, les Justes et les Prophètes, et
par lequel Dieu devait réaliser le projet qu'Il tenait caché depuis l'origine
du monde.
De jour en jour,
l'enfant se fortifiait. Quand elle eut six mois, sa mère la posa à terre, pour
voir si elle tiendrait debout. Marie avança alors de sept pas assurés, puis
revint se blottir dans le giron de sa mère. Anne la souleva en disant: «Aussi
vrai que vit le Seigneur mon Dieu, tu ne fouleras plus ce sol avant que je ne
t'emmène au Temple du Seigneur. » Et elle établit un sanctuaire dans la chambre
de l'enfant, où rien de vil ni de souillé par le monde n'entrait. Et elle fit
venir des filles d'Hébreux de race pure, pour jouer avec l'enfant. La première
année de la petite étant écoulée, Joachim donna un grand festin. Il invita des
Prêtres, des scribes et les membres du Conseil, et tout le peuple d'Israël.
Joachim présenta aux Prêtres la petite fille, ceux-ci la bénirent en disant:
«Dieu de nos pères, bénis cette petite fille et donne lui un nom qui soit nommé
éternellement et par toutes les générations. » Et tout le peuple répondit:
«Qu'il en soit ainsi, qu'il en soit ainsi! Amen!» Joachim la présenta aussi aux
princes des Prêtres. Ceux-ci la bénirent en disant: «Dieu des hauteurs
sublimes, abaisse Ton regard sur cette petite fille, et donne lui une
bénédiction suprême, une bénédiction à nulle autre pareille!»
Sa mère emporta
Marie dans le sanctuaire de sa chambre et lui donna le sein, en adressant au Seigneur
Dieu cette hymne: «Je veux chanter au Seigneur mon Dieu une hymne, parce qu'Il
m'a visitée et qu'Il a écarté de moi l'outrage de mes ennemis. Car le Seigneur
m'a donné un fruit de Sa justice, cette justice qui est une et multiple tout
ensemble. Qui annoncera maintenant aux fils de Ruben qu'Anne est Mère?
Apprenez, apprenez, vous les douze tribus dIsraël, qu'Anne est mère!» Puis elle
posa l'enfant dans la chambre du sanctuaire, sortit et alla servir les invités,
qui se réjouissaient et louaient le Dieu d’Israël.
Tropaire de la Nativité de la Mère de Dieu, ton 4
Рождество́ Твоé, Богоро́дице Дѣ́во, ра́дость возвѣсти́ всéй вселéннѣй: изъ Тебé
бо возсiя́ Со́лнце Пра́вды, Христо́съ Бо́гъ нашъ, и, разруши́въ кля́тву, дадé благословéнiе,
и, упразди́въ смéрть, дарова́ на́мъ живо́тъ вѣ́чный.
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Ta
nativité, Vierge Mère de Dieu, a annoncé la joie à tout l’univers, car de toi
s’est levé le Soleil de Justice, le Christ notre Dieu, qui, en détruisant la
malédiction, nous a donné la bénédiction ; en abolissant la mort, Il
nous a donné la vie éternelle.
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Kondakion de la Nativité de la Mère de Dieu, ton 4
Iоакíмъ и Áнна поношéнiя безча́дства и Ада́мъ и Éѵа отъ тли́ смéртныя свободи́стася, Пречи́стая, во святѣ́мъ рождествѣ́ Твоéмъ. То́ пра́зднуютъ и лю́дiе Твои́, вины́ прегрѣшéнiй
изба́вльшеся, внегда́ зва́ти Ти́ : непло́ды ражда́етъ Богоро́дицу и пита́тельницу жи́зни на́шея.
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Joachim
et Anne ont été délivrés de l’opprobre de la stérilité, et Adam et Ève de la corruption de la mort, ô
Immaculée, en ta sainte nativité ; c’est elle que fête également ton
peuple libéré de la condamnation pour ses péchés, en te criant :
« La stérile met au monde la Mère de Dieu, la nourricière de notre
vie ».
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Au lieu de « il est digne en vérité », ton 8
Велича́й, душé моя́, пресла́вное рождество́ Бо́жiя Ма́тере.
Чу́жде ма́теремъ дѣ́вство, и стра́нно дѣ́вамъ дѣторождéнiе: на Тебѣ, Богоро́дице, обоя́ устро́ишася. Тѣ́мъ Тя́ вся́ племена́ земна́я непреста́нно велича́емъ.
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Magnifie,
ô mon âme, la très glorieuse nativité de la Mère de Dieu.
Étrangère
est aux mères la virginité et inconnue des vierges est la maternité. En Toi,
Mère de Dieu, l’une et l’autre furent réalisées. C’est pourquoi toutes les
tribus de la terre ne cessent de Te magnifier.
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AU SUJET DE L’EPÎTRE DE LA FÊTE
Le passage de l’épître aux Philippiens, retenu par l’Église pour
toutes les fêtes de la Mère de Dieu, dont celle de la Nativité que nous
célébrons aujourd’hui, est celui où il est question en détails de l’incarnation
du Christ. C’est en effet la Mère de Dieu qui en fut l’instrument. En outre, cette
épître nous appelle à l’humilité qui fut l’ornement par excellence tant de la
Mère de Dieu que de son Fils. Nous reproduisons ci-dessous les commentaires de
St Justin de Tchélié sur le verset : « « Il s’abaissa plus encore,
obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix ! » (Phil.II,8)
« Il est descendu dans la mort, dans l’abîme le plus profond
de la mort, afin d’en délivrer, en tant qu’homme tout puissant sans péché, le
genre humain. En vérité, c’est un abaissement incommensurable pour le Dieu-homme
que de descendre dans l’abîme fétide de la mort, là où tant d’être humains se
putréfient et se décomposent, là où la fétidité provenant du péché est
insoutenable, où le pouvoir cruel des esprits impurs et mauvais est
insupportable. « Il fut obéissant jusqu’à la mort ». Obéissant
à qui, à quoi ? – A l’amour Divin, et au dessein du salut du monde par la
mort sur la Croix du Fils de Dieu. Par Son « obéissance » à Son amour
sans limite pour l’homme, à Sa commisération, à Sa miséricorde universelle. La mort
est un abaissement pour l’homme à l’image de Dieu, et d’autant plus pour le
Dieu-homme sans péché. L’homme, par son amour du péché s’est abaissé jusqu’à la
mort, et s’est soumis à la mort. Aimant le péché jusqu’au bout, l’homme ne
pouvait se délivrer de la mort, car par ses propres péchés, tels des chaînes
que l’on ne peut rompre, il s’est soumis à l’esclavage de la mort. Et les
péchés sont la force de la mort. Le Dieu-homme sans péché est réellement mort
comme homme, mais la mort ne pouvait Le retenir en son pouvoir, parce qu’il n’y
avait pas en Lui de péché – cette seule force, à l’aide de laquelle la mort
détient sous son joug les êtres humains. Entré chez celle-ci volontairement, Il
l’a détruite depuis l’intérieur par Son absence de péché et Sa justice
Divino-humaines, sauvant ainsi le genre humain de la mort. Le Dieu-homme, qui
est toute justice, toute lumière, absence de péché, a illuminé même
l’instrument de mort le plus honteux – la Croix, et lui a transmis la force
miraculeuse et salvatrice de Sa Personne Divino-humaine. Pour cette raison, la
Croix n’est pas seulement le signe du salut, mais la force même du salut,
« la puissance Divine » (I Cor. I,18) même ».
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