Dans la
prière, l'extérieur ne devrait pas remplacer l'intérieur. L’extérieur devrait
contribuer à l'intérieur, mais il peut aussi l'entraver. La disposition
traditionnelle du corps pour la prière contribue sans aucun doute à un état de
prière, mais elle ne peut en aucun cas servir de substitut pour le contenu principal
de la prière.
Il ne faut
pas oublier que certaines dispositions du corps ne sont pas accessibles à tout
le monde. Par exemple, de nombreuses personnes âgées sont tout simplement
incapables de faire des prosternations complètes.
Il y a beaucoup de gens qui
ne supportent pas d’être debout longtemps. J'ai entendu des personnes âgées [dire]:
"Je ne vais pas aux offices à l'église parce que je ne peux pas rester
debout, " ou "Je ne prie pas Dieu, parce que mes jambes me font mal."
Dieu n'a pas besoin de nos jambes, mais de nos cœurs. Si vous ne pouvez pas
prier debout, alors priez assis; si vous ne pouvez pas prier assis, alors priez
étendus. Comme un lutteur ascétique l’a dit: " Mieux vaut être assis et penser à Dieu, que de se tenir debout et penser à vos pieds."
Les moyens
auxiliaires sont importants, mais ils ne devraient pas prendre la place du
contenu. Un des moyens auxiliaires les plus importants pour la prière est
l'icône.
Les chrétiens orthodoxes, en règle générale, prient devant les icônes du Sauveur, de la Mère de Dieu, des
saints, et devant des représentations de la Sainte Croix. Mais les protestants
prient sans icônes. On peut voir ici la différence entre la prière protestante
et orthodoxe.
Dans la tradition orthodoxe, la prière est plus concrète.
Contemplant l'icône du Christ, nous regardons comme à travers une fenêtre, l'ouverture
d'un autre monde pour nous; derrière cette icône se trouve Celui que nous
prions.
Mais il est
très important que l'icône ne remplace pas l'objet de la prière, de sorte que
nous adressions pas dans la prière à l'icône ou que nous essayions d'imaginer la
personne représentée sur l'icône.
L'icône est seulement un rappel, seulement
une sorte de symbole de la réalité qui est derrière tout cela. Comme les Pères
de l'Église le disent, "l'honneur rendu à l'image retourne au prototype."
Lorsque nous nous approchons d'une icône du Sauveur ou de la Mère de Dieu et que la
vénérons- c'est-à-dire que nous la baisons - nous exprimons ainsi notre amour
pour le Sauveur ou la Mère de Dieu.
Les icônes
ne doivent pas être transformés en idoles. Il ne devrait pas y avoir l'illusion
que Dieu est comme il est représenté sur les icônes.
Il existe, par exemple,
une icône de la Sainte Trinité appelée la "Trinité du Nouveau
Testament:" elle est non canonique – ce qui veut dire qu’elle ne
correspond pas aux règles de l'Église - mais on peut la voir dans certaines
églises.
Sur cette icône Dieu le Père est représenté comme un vieil homme aux
cheveux gris, Jésus-Christ comme un jeune homme, et le Saint-Esprit sous la
forme d'une colombe. En aucun cas, nous ne devrions être tentés d'imaginer que la
Sainte Trinité se présente ainsi.
La Sainte Trinité est Dieu, Qui ne peut pas
être représenté par l'imagination humaine. Et, se tournant vers Dieu, Sainte
Trinité dans la prière, nous devons renoncer à toute sorte de fantaisie. Notre
imagination doit être libre d'images; l'esprit doit être clair; et le cœur doit
être prêt à accueillir le Dieu vivant.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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