2/15 février
FÊTE DE LA RENCONTRE DU
SEIGNEUR
FÊTE DE LA RENCONTRE DE NOTRE SEIGNEUR[1]
L
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orsque les
quarante jours prescrits par la Loi de Moïse pour la purification de la mère
d’un nouveau-né furent accomplis (cf. Lv XII, 2-4), la Toute Sainte Mère de
Dieu et saint Joseph amenèrent l’Enfant Jésus à Jérusalem pour le présenter au
Seigneur, car tout garçon premier-né, appartenant de droit au Seigneur (Ex XIII,
15), devait Lui être consacré au Temple et être, en quelque sorte, échangé
contre l’offrande en sacrifice d’un agneau d’un an ou, pour les familles
pauvres, d’un couple de tourterelles et de deux colombes (Lv XII, 8). Le Seigneur du ciel et de la
terre, et le Législateur de son peuple Israël, Lui qui n’est pas venu pour
abolir la Loi mais pour l’accomplir (Mt V, 17), ayant pris sur Lui notre nature
mortelle depuis la désobéissance, la restaure dès sa venue au monde en se
faisant obéissant à tous les préceptes de la Loi. Source de toutes les
richesses et de toutes les grâces, Il se fait le plus humble et le plus pauvre
d’entre nous. Il se soumet à la Loi qu’Il nous a donnée et que, nous hommes,
n’avons cessé de transgresser, nous montrant ainsi que l’obéissance est la voie
de la réconciliation avec Dieu. Bien que ni Lui ni sa Mère immaculée n’eussent
besoin de purification, après avoir soumis sa chair à la circoncision le
huitième jour, Il attendit encore à Bethléem l’écoulement de la durée légale
afin de présenter dans le Temple de Sa gloire ce corps qu’Il a assumé pour
devenir le nouveau Temple parfait de Sa divinité. Lui, le Dieu inaccessible et
incompréhensible accepte d’être échangé contre l’offrande des pauvres :
les colombes et les tourterelles, symboles de la pureté, de la paix et de
l’innocence que le Sauveur Ami des hommes est venu nous apporter.
Parvenus
dans le Temple, ils furent accueillis, dit-on, par le grand prêtre Zacharie, le
père de saint Jean le Précurseur, qui plaça de manière inattendue la Mère de
Dieu dans l’emplacement réservé aux vierges. À ce moment-là arriva dans le
Temple un homme du nom de Syméon. Juste et pieux observateur de tous les
commandements de Dieu, il avait attendu depuis de longues années la réalisation
de la prophétie que l’Esprit Saint lui avait inspirée : c’est-à-dire qu’il
ne mourrait pas avant d’avoir vu le Christ Seigneur. Ce vieillard, qui figurait
l’attente d’Israël, tendit alors ses bras, les mains couvertes des plis de son
manteau, pour recevoir le Sauveur comme sur un trône de chérubins. Il bénit
Dieu et dit : « Maintenant, ô
Maître Souverain, Tu peux laisser Ton serviteur s’en aller en paix selon ta
parole, car mes yeux ont vu Ton salut » (Lc II, 9). L’Alliance
d’Israël, devenue caduque à l’apparition du Christ, et la Loi obscure
demandaient par lui à se retirer devant la lumière de la grâce. Ce vieillard,
voyant et touchant le Sauveur qui avait été annoncé et préparé par les Justes
et les Prophètes depuis tant de siècles, pouvait demander à Dieu en toute
confiance d’être désormais délivré des liens de la chair et de la corruption
pour laisser la place à la jeunesse éternelle de l’Église. Il annonçait ainsi
solennellement l’abolissement des figures et prononçait l’ultime prophétie
concernant le Sauveur, en prédisant à sa Mère que sa Passion et sa vivifiante
Résurrection seraient un signe de contradiction, et qu’elles amèneraient la
chute des impies et le relèvement de ceux qui croiront en Lui.
Une femme
nommée Anne, de la tribu d’Aser, — qui était fort avancée en âge et était
connue de tous ceux qui fréquentaient le Temple : car, restée veuve après
sept ans de mariage, elle y servait Dieu continuellement en attendant la venue
du Messie dans le jeûne et la prière — s’avança alors elle aussi vers
l’Enfant et se mit à louer Dieu, annonçant à tous la délivrance d’Israël.
En
entendant de telles révélations et furieux de voir Marie placée parmi les
vierges par le grand prêtre, les pharisiens présents dans le Temple allèrent
rapporter les faits au roi Hérode. Celui-ci comprit que cet enfant devait être
le nouveau roi dont lui avaient parlé les Mages qui avaient suivi l’étoile
depuis l’Orient, et il envoya aussitôt des soldats pour Le tuer. Mais prévenus
à temps, Joseph et Marie s’enfuirent alors de la cité et allèrent se réfugier
en Égypte, guidés par un ange de Dieu. Ce n’est que deux ans plus tard,
rapporte la tradition, qu’ils retournèrent à Nazareth en Galilée. Et
l’Enfant-Dieu grandit alors paisiblement, en attendant le moment propice pour
commencer son ministère public.
Cette fête
de la sainte Rencontre du Seigneur, appelée aussi Purification de la Mère de
Dieu (ou Chandeleur) en Occident, était connue dès le ive siècle à Jérusalem — où elle était célébrée
le 14 février afin de coïncider avec le quarantième jour depuis la Nativité qui
était alors célébrée le 6 janvier. Elle a été introduite à Constantinople par
l’empereur Justinien, en 542, et a été alors rangée parmi les fêtes du
Seigneur.
Tropaire de la Ste Rencontre, ton 1
Ра́дуйся, Благода́тная
Богоро́дице Дѣ́во, и́зъ Тебе́ бо возсiя́ Со́лнце
пра́вды, Христо́съ Бо́гъ на́шъ, просвѣща́яй су́щыя во
тьмѣ́. Весели́ся
и ты́, ста́рче пра́ведный, прiе́мый во
объя́тiя Свободи́теля ду́шъ на́шихъ, да́рующаго на́мъ воскресе́нiе.
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Réjouis-toi, ô Pleine de grâce, Vierge Mère de Dieu,
car de toi s’est levé le Soleil de Justice, le Christ notre Dieu, illuminant
ceux qui sont dans les ténèbres. Sois aussi dans l’allégresse, juste
vieillard, qui as reçu sur tes bras Celui qui libère nos âmes et nous donne
la Résurrection.
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Kondakion
de la fête de la Ste Rencontre, ton 1
Утро́бу Дѣви́чу ocвяти́вый Poждество́мъ Tвои́мъ и pу́це Cѵмео́нѣ благослови́вый я́коже подоба́ше, предвари́въ и ны́нѣ спа́слъ ecи́ на́cъ, Христé Бо́же, но yмири́ во бранѣ́xъ жи́тельство и yкрѣпи́ пpaвосла́вныя хpистіа́ны, и́xже возлюби́лъ ecи́, еди́не человѣколю́бче.
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O Toi qui as sanctifié par Ta
naissance le sein virginal et qui as béni, comme il le fallait, les bras de
Siméon, Tu es venu, Christ Dieu, nous sauver en ce jour. Dans ses guerres,
donne la paix à Ta cité et affermis les chrétiens orthodoxes que Tu as aimés,
Toi seul Ami des hommes.
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Au lieu
de « Il est digne en vérité », ton 3
Богopóдицe Дѣ́вo, упова́нie xpиcтiáномъ, покры́й, coблюди́ и спаси́ на́ Тя́ упова́ющихъ. Въ зако́нъ cѣ́ни и пиcáній о́бpaзъ ви́димъ вѣ́pніи : вcя́къ му́жескiй по́лъ, ложесна́ paзверза́я, cвя́тъ Бо́гу ; тѣ́мъ Пepвоpoжде́нное Cло́во Отца́ безнача́льна, Cы́на пepвоpoдя́щася Maтépiю неискоcyмýжно, величáeмъ.
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Mère de Dieu, espérance de tous les chrétiens,
abrite, protège et garde ceux qui espèrent en toi. Dans la Loi, nous découvrons,
nous, fidèles, sous l’obscurité de la lettre, une figure : tout mâle
premier-né est consacré à Dieu. C’est pourquoi nous magnifions le Verbe
Premier-né, Fils du Père Éternel, Premier-né de la Vierge Mère.
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AU
SUJET DE LA FÊTE DE LA RENCONTRE DU SEIGNEUR
Lors de la Rencontre, le Seigneur est
entouré, d’une part, de la justice qui attend le salut non de celle-ci même –
Siméon - et la vie stricte dans le
jeûne et les prières renforcée par la foi – Anne - d’autre part, la pureté
substantielle, intégrale et inébranlable – la Vierge Mère de Dieu, et la
soumission humble, silencieuse à la volonté de Dieu – Joseph le Fiancé.
Transpose toutes ces dispositions spirituelles dans ton cœur et tu rencontreras
le Seigneur. Il ne te sera pas apporté, mais Il viendra Lui-même en toi, et Tu
Le recevras dans les bras de ton cœur, chantant le cantique qui traversera les
cieux et réjouira tous les anges et les saints.
Saint Théophane le Reclus
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