"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 18 février 2014

Jean-Claude LARCHET/ Recension: Recension: Jean Chrysostome, « Homélies sur la Résurrection, l’Ascension et la Pentecôte », tome 1

Chrysostome_Resurrection

Jean Chrysostome, Homélies sur la Résurrection, l’Ascension et la Pentecôte, tome 1. Introduction, texte critique, traduction notes et index par Nathalie Rambault, Éditions du Cerf, Paris, 2013, 322 p., « Sources chrétiennes » n° 561.
La collection « Sources chrétiennes »  a entrepris la publication, en deux volumes, des homélies de saint Jean Chrysostome sur la Résurrection, l’Ascension et la Pentecôte.
Ce premier tome rassemble quatre homélies sur la Résurrection. Les deux premières datent des années que Jean Chrysostome a passées comme prêtre à Antioche, soit de 386 à 397 (date à laquelle il est devenu patriarche de Constantinople) ; la suivante (présentée sous une forme longue et sous une forme brève ») est une compilation postérieure de deux siècles.
L’homélie « Sur la résurrection des morts » est très longue (la durée de sa prononciation est évaluée à environ quarante minutes), si bien que l’on peut supposer qu’elle a été conçue comme une préparation à la fête de Pâque plutôt que comme une homélie pour la Liturgie de Pâque. Elle  consiste essentiellement en une exégèse de 2 Co 4, 8-9.14-18 et 5, 1-5, qui vise à conforter la foi de l’auditoire en la résurrection des corps face aux négations gnostiques et manichéennes ; après avoir argumenté en faveur de cette résurrection, saint Jean Chrysostome s’efforce d’en préciser les modalités, et souligne qu’elle est au centre de l’économie du salut (« Tout dépend de la Résurrection » dira-t-il ailleurs) ; puis il montre comment le Saint-Esprit en est le garant, avant d’inviter ses auditeurs à mener une vie digne de leur foi en cet événement déterminant pour l'existence humaine.
L’homélie « Contre l’ivresse et sur la Résurrection » a probablement été prononcée à Pâque, lors de l’office de l’aube auquel participaient les nouveaux baptisés. Saint Jean Chrysostome  commence par mettre en garde son auditoire contre les débordements qui suivent habituellement la rupture du jeûne. Il stimagtise en particulier l’ivresse, après en avoir examiné les différentes formes et les divers effets néfastes. Il invite ensuite les fidèles à préférer à l’ivresse physique, l’ivresse  spirituelle que l’on reçoit par l’euchariste au jour très joyeux de la fête de la Résurrection, après la rude préparation du grand carême. Après avoir montré l’importance de la résurrection du Christ pour l’humanité tout entière, il montre que le baptême est une première résurrection (qui relève l’homme déchu de la mort du péché) et une seconde création, et expose les exigences ascétiques qui permettent de conserver et developper en soi la grâce de ce sacrement.
L’homélie « Sur la Pâque » est présentée ici sous la forme d’une recension longue et d’une recension brève, ces deux recensions dérivant vraisemblablement d’une forme originelle plus longue, actuellement inconnue. Elle est constituée pour une grande part d’extraits authentiques de plusieurs homélies de saint Jean Chrysostome (et ne peut donc pas être considérée, comme l'on fait certains auteurs, comme pseudo-chrysostomienne), mais aussi de quelques textes apocryphes (dus notamment à Sévérien de Gabala et à Léonce de Constantinople), qui ont été synthétisés entre la fin du VIe siècle et le milieu du VIIIe siècle, dans le but de constituer une homélie expurgée des thèmes annexes et de circonstance se trouvant dans les autres homélies pascales, autrement dit bien centrée sur le mystère de la Résurrection, et pouvant être lue au cours de la Liturgie de Pâque.
Il est à noter que cette homélie n’est pas la même que l’homélie attribuée à saint Jean Chrysotome qui est lue dans l’Église orthodoxe actuellement (et depuis de nombreux siècles) au cours de la Liturgie pascale.
Jean-Claude Larchet

Aucun commentaire: