"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 24 novembre 2013

Métropolite Laure: Le combat spirituel (Podvig) ascétique de la vie dans le monde (V)


Nous pouvons trouver chez les saints Pères quelle signification la prière devrait avoir pour nous. Les saints, qui, en fait, testèrent l'importance de la prière, écrivirent à ce sujet d’après leur expérience. Par conséquent, nous devons lire ce qu'ils ont écrit et apprendre d'eux.

Voici ce que saint Jean Chrysostome écrit à propos de la prière :

La prière est un refuge pour ceux qui sont ballotés, un point d'ancrage pour ceux jeté par les vagues, un bâton de marche pour les infirmes, un trésor pour les pauvres, un bastion pour les riches, un destructeur de maladies, un conservateur de la santé. Prier maintient nos vertus intactes et élimine rapidement tous les maux. Si la tentation nous rattrape, la prière l’entraîne facilement à l'écart, si nous perdons certains biens ou autre chose, ce qui provoque le chagrin de notre âme, elle le supprime. La prière bannit toutes les afflictions, provoque la bonne humeur, facilite le bien-être constant. Elle est la mère de l'amour de la sagesse. Celui qui peut prier sincèrement est plus riche que tout le monde, même s'il est le plus pauvre de tous. Au contraire, celui qui ne fait pas appel à la prière, même s’il est assis sur le trône d'un roi, est le plus pauvre de tous...

Sur la prière dans l'église et le fait d'assister à des services religieux, saint Jean Chrysostome dit ce qui suit :

Le juste confession des dogmes devrait être combinée avec la justice de vie et les actes, de sorte que nous ne réalisions pas notre salut à moitié seulement. Rien ne peut donc plus faciliter la droiture de conduite et la pureté de la vie que d'être ici, à l'église, et avec une attention sincère. Comme le corps a besoin de nourriture, l'âme a besoin de l'étude des Ecritures divines, car " l'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matthieu 4:4). Pour cette raison, ceux qui ne participent pas à ce repas (Liturgie) souffrent généralement de la faim. Découvrez comment Dieu menace de la faim et la place à côté de la punition et de la torture : «Voici, les jours viennent, dit le Seigneur Dieu, où j'enverrai une famine dans le pays, non pas la disette du pain, ni une soif d'eau, mais une famine d'entendre la parole du Seigneur... " (Amos 8:11 ). N'est-ce pas folie que de tout faire et de prendre toutes les mesures pour éviter la faim physique, mais de souffrir volontairement de la faim spirituelle? Non, je vous prie et vous supplie, ne soyons pas si mal disposés envers nous-mêmes ...

En outre, saint Jean Chrysostome poursuit:

Etre ici, dans l'église est la source de toutes les bénédictions. Quand ils partent d'ici, il semble que le mari est plus respectueux de sa femme et la femme est plus gentille avec son mari, car ce n'est pas la beauté physique du corps qui rend une femme aimante, mais la vertu de l'âme, non les cosmétiques et les produits de beauté, non pas l'or et de riches vêtements, mais la chasteté, l'humilité et la crainte constante de Dieu. Cette beauté spirituelle ne se développe nulle part à un tel point que dans cet endroit merveilleux et divin (L’Eglise), où les apôtres et les prophètes, lavent, réforment et  purifient le péché du vieil homme et enfantent l'éclat de la jeunesse; où ils éteignent chaque tache, chaque tare, toute souillure de notre âme... Essayons, maris et femmes, de nous réjouir de notre beauté intérieure.

Nous prêtons très peu d'attention au jeûne, estimant que c’est quelque chose que l'Église a établi et qui est sans importance. Mais il est divinement établi. Le commandement de jeûner est aussi vieux que le monde. Il était le premier commandement donné par Dieu à l'homme. Parce que nous n'avons pas jeûné, nous avons été bannis du Paradis. Aussi devons-nous jeûner afin de pouvoir entrer à nouveau au Paradis (Saint Basile le Grand). Ne pas jeûner , c'est être comme des animaux à qui une telle chose est inconnue. L’abstinence pour le corps est une nourriture pour l'âme (Saint Jean Chrysostome). Nous ne vivons pas pour manger, mais nous mangeons pour vivre et accomplir nos devoirs. Notre Seigneur Lui-même a jeûné, comme cela est raconté dans l'Evangile. Souvent, vous et moi voyons quelqu'un dans le besoin, mais nous passons sans répondre et sans aider car nous considérons qu'il n'y a pas de gens vraiment pauvres, et personne qui soit véritablement dans le besoin. Mais selon les commandements du Seigneur, nous devons aider, nous sommes obligés de faire preuve de miséricorde. Saint Jean Chrysostome dit ceci au sujet de la miséricorde :

Considérez la miséricorde, non pas pour ce que vous donnez, mais pour ce que vous obtenez, non pas comme une perte, mais comme un gain, car à travers elle, vous recevez plus que vous ne donnez. Si vous donnez du pain, vous recevrez la vie éternelle. Vous donnez des vêtements et recevez la tunique d'immortalité; vous donnez un abri sous votre toit et vous recevez le Royaume céleste. Vous donnez des joies périssables et vous recevez les bénédictions éternelles.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
la conférence donnée 
au huitième pèlerinage annuel 
de St. Herman (Saint Germain d’Alaska) 
au monastère de la Sainte Trinité  de Jordanville,
 le 12/25 Décembre, 1985 
et  publié dans 
Orthodox Life 
vol. 36, no . 1 
(Janvier/ février 1986), 
pp 40-47.



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