Nous pouvons trouver chez les saints Pères quelle
signification la prière devrait avoir pour nous. Les saints, qui, en fait, testèrent
l'importance de la prière, écrivirent à ce sujet d’après leur expérience. Par
conséquent, nous devons lire ce qu'ils ont écrit et apprendre d'eux.
Voici ce que saint Jean Chrysostome écrit à propos de la
prière :
La prière est un refuge pour ceux qui sont ballotés, un
point d'ancrage pour ceux jeté par les vagues, un bâton de marche pour les
infirmes, un trésor pour les pauvres, un bastion pour les riches, un destructeur
de maladies, un conservateur de la santé. Prier maintient nos vertus intactes
et élimine rapidement tous les maux. Si la tentation nous rattrape, la prière
l’entraîne facilement à l'écart, si nous perdons certains biens ou autre chose,
ce qui provoque le chagrin de notre âme, elle le supprime. La prière bannit
toutes les afflictions, provoque la bonne humeur, facilite le bien-être
constant. Elle est la mère de l'amour de la sagesse. Celui qui peut prier sincèrement
est plus riche que tout le monde, même s'il est le plus pauvre de tous. Au
contraire, celui qui ne fait pas appel à la prière, même s’il est assis sur le
trône d'un roi, est le plus pauvre de tous...
Sur la prière dans l'église et le fait d'assister à des
services religieux, saint Jean Chrysostome dit ce qui suit :
Le juste confession des dogmes devrait être combinée avec
la justice de vie et les actes, de sorte que nous ne réalisions pas notre salut
à moitié seulement. Rien ne peut donc plus faciliter la droiture de conduite et
la pureté de la vie que d'être ici, à l'église, et avec une attention sincère.
Comme le corps a besoin de nourriture, l'âme a besoin de l'étude des Ecritures
divines, car " l'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute
parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matthieu 4:4). Pour cette raison, ceux
qui ne participent pas à ce repas (Liturgie) souffrent généralement de la faim.
Découvrez comment Dieu menace de la faim et la place à côté de la punition et
de la torture : «Voici, les jours viennent, dit le Seigneur Dieu, où j'enverrai
une famine dans le pays, non pas la disette du pain, ni une soif d'eau, mais
une famine d'entendre la parole du Seigneur... " (Amos 8:11 ). N'est-ce
pas folie que de tout faire et de prendre toutes les mesures pour éviter la
faim physique, mais de souffrir volontairement de la faim spirituelle? Non, je
vous prie et vous supplie, ne soyons pas si mal disposés envers nous-mêmes ...
En outre, saint Jean Chrysostome poursuit:
Etre ici, dans l'église est la source de toutes les
bénédictions. Quand ils partent d'ici, il semble que le mari est plus
respectueux de sa femme et la femme est plus gentille avec son mari, car ce
n'est pas la beauté physique du corps qui rend une femme aimante, mais la vertu
de l'âme, non les cosmétiques et les produits de beauté, non pas l'or et de
riches vêtements, mais la chasteté, l'humilité et la crainte constante de Dieu.
Cette beauté spirituelle ne se développe nulle part à un tel point que dans cet
endroit merveilleux et divin (L’Eglise), où les apôtres et les prophètes, lavent,
réforment et purifient le péché du
vieil homme et enfantent l'éclat de la jeunesse; où ils éteignent chaque tache,
chaque tare, toute souillure de notre âme... Essayons, maris et femmes, de nous
réjouir de notre beauté intérieure.
Nous prêtons très peu d'attention au jeûne, estimant que c’est
quelque chose que l'Église a établi et qui est sans importance. Mais il est
divinement établi. Le commandement de jeûner est aussi vieux que le monde. Il
était le premier commandement donné par Dieu à l'homme. Parce que nous n'avons
pas jeûné, nous avons été bannis du Paradis. Aussi devons-nous jeûner afin de
pouvoir entrer à nouveau au Paradis (Saint Basile le Grand). Ne pas jeûner ,
c'est être comme des animaux à qui une telle chose est inconnue. L’abstinence
pour le corps est une nourriture pour l'âme (Saint Jean Chrysostome). Nous ne
vivons pas pour manger, mais nous mangeons pour vivre et accomplir nos devoirs.
Notre Seigneur Lui-même a jeûné, comme cela est raconté dans l'Evangile.
Souvent, vous et moi voyons quelqu'un dans le besoin, mais nous passons sans
répondre et sans aider car nous considérons qu'il n'y a pas de gens vraiment
pauvres, et personne qui soit véritablement dans le besoin. Mais selon les
commandements du Seigneur, nous devons aider, nous sommes obligés de faire
preuve de miséricorde. Saint Jean Chrysostome dit ceci au sujet de la miséricorde
:
Considérez la miséricorde, non pas pour ce que vous donnez,
mais pour ce que vous obtenez, non pas comme une perte, mais comme un gain, car
à travers elle, vous recevez plus que vous ne donnez. Si vous donnez du pain,
vous recevrez la vie éternelle. Vous donnez des vêtements et recevez la tunique
d'immortalité; vous donnez un abri sous votre toit et vous recevez le Royaume
céleste. Vous donnez des joies périssables et vous recevez les bénédictions
éternelles.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
la conférence donnée
au huitième pèlerinage annuel
de St. Herman (Saint Germain d’Alaska)
au monastère de la Sainte Trinité de Jordanville,
le 12/25 Décembre, 1985
et publié dans
Orthodox Life ,
vol. 36, no . 1
(Janvier/ février 1986),
pp 40-47.
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