21 octobre / 3 novembre
19ème dimanche après la
Pentecôte
Saint Hilarion le Grand, ascète en Palestine (371) ; saints Dasius, Gaïus
et Zotique, martyrs à Nicomédie (303) ; saint Hilarion des Grottes de Kiev
(XI°) ; saint Hilarion de Pskov (1476) ; saints Théophile et Jacques,
fondateurs de la skite de la dormition de la Mère de Dieu à Omoutsk (vers 1412)
saint Walfroy, moine, stylite en Ardennes (595) ; saint Jean de Monembasia,
néomartyr grec (1773), saints Sophrone, Bessarion et Opréa, confesseurs,
néomartyrs roumains (XVIII°) ; saint Jean, prêtre confesseur de Galesh et saint
Moïse de Sibiu, néomartyrs roumains (XVIII°) ; saint hiéromartyr Damien,
archevêque de Koursk (1937) ; saint hiéromoine Paulin, archevêque de
Moghilevsk (1937).
Lectures : 2 Cor. XI, 31 - XII, 9. Lc. XVI, 19-31. Saint
: 2 Cor. IX, 6-11. Lc. VI,
17-23.
VIE DE SAINT
HILARION LE GRAND[1]
S
|
aint Hilarion naquit en
Palestine, en 293, dans le village de Thabatha, non loin de Gaza. Ses parents
païens l’envoyèrent apprendre les lettres profanes à Alexandrie, ce qui fut
pour lui l’occasion d’entrer en contact avec les chrétiens et de découvrir la
doctrine sublime de l’Évangile. Ayant entendu parler de saint Antoine, dont la
renommée brillait dans toute l’Égypte, Hilarion se mit en route pour le désert,
afin de lui rendre visite. Il décida alors de rester à ses côtés, avec les
autres disciples du Père des moines. Mais, comme les foules accouraient pour
recevoir sa bénédiction, l’empêchant de vaquer à la prière silencieuse, saint
Antoine décida de partir vers les âpres solitudes du désert intérieur. Après
avoir donné à Hilarion sa tunique de crin et son manteau de peau, il envoya le
jeune garçon, âgé alors de quinze ans, pratiquer l’ascèse avec quelques
compagnons dans le désert situé près de Maïouma, dans la région de Gaza.
Hilarion partit avec lui, engager la lutte contre les démons habitant cette
effroyable solitude, qui n’était traversée, de temps à autre, que par des
bandes de brigands. Il ne se nourrissait que de quinze figues par jour, après
le coucher du soleil. Pendant la journée, il priait et chantait sans cesse les
psaumes en labourant le sol aride, uniquement pour que la fatigue du travail
s’ajoutât à celle du jeûne, car cette terre ne produisait rien qui pût se
vendre et entraîner la tentation de la cupidité. Le démon, ainsi attaqué dans
sa propre demeure par un adolescent, passa à l’assaut, comme il l’avait fait
pour saint Antoine. Il apparut à Hilarion sous forme de bêtes sauvages, qui
tentaient de l’effrayer par des bruits terrifiants. Mais toutes ces menées
s’avéraient inutiles, car le jeune homme repoussait ses assauts par le signe de
la Croix et prenait lui-même l’initiative du combat en raillant l’impuissance
du Malin. De l’âge de seize ans jusqu’à l’âge de vingt ans, Hilarion n’eut
d’autre abri qu’une cabane de joncs et d’herbes poussant dans les marécages.
S’étant ensuite construit une cellule, si basse qu’elle ressemblait davantage à
un sépulcre qu’à une habitation, il couchait sur la terre
battue. Il avait appris toute l’Écriture sainte par cœur, et la récitait à
haute voix en se tenant debout avec crainte, comme si Dieu était présent devant
ses yeux. De l’âge de vingt et un ans à vingt-sept ans, il ne mangea chaque
jour et pendant trois ans, qu’un peu de lentilles détrempées dans de l’eau
froide ; les trois autres années, il se contenta de pain saupoudré de sel. De
vingt-sept à trente ans, il vécut d’herbes sauvages ; de trente à trente-cinq
ans, de six onces (environ 150 gr.) de pain d’orge et d’un peu d’herbes cuites
sans huile. Atteint alors d’une maladie et sa vue ayant baissée, il ajouta un
peu d’huile à son menu et garda le même régime jusqu’à l’âge de soixante-trois
ans. Voyant son corps s’affaiblir et pensant que sa mort était proche, il ne
mangea plus de pain jusqu’à la fin de ses jours, redoublant ainsi de ferveur,
comme un jeune novice, à l’âge où d’autres ont coutume de diminuer leurs
austérités. Il persévéra dans cette manière de vivre jusqu’à son bienheureux
repos, ne mangeant qu’après le coucher du soleil et ne rompant jamais son
jeûne, ni aux jours de fêtes, ni même au cours de ses plus graves maladies. Ces
travaux surhumains, que saint Hilarion entreprit par amour de Dieu, ouvrirent
non seulement son cœur à la contemplation des mystères célestes, mais la grâce
divine recouvrit aussi son corps et lui donna le pouvoir d’accomplir des
miracles pour la consolation des fidèles. Il guérit des malades et délivra un
grand nombre de possédés, si bien que, âgé de vingt-deux ans seulement, sa
réputation s’était déjà répandue dans toute la Palestine, et même jusqu’en
Égypte et en Syrie. On accourait vers lui en foule, et nombreux étaient ceux
qui lui demandaient d’embrasser la vie angélique à ses côtés car, jusqu’alors,
la vie monastique n’était pas encore apparue en Palestine ni en Syrie. C’est
ainsi qu’Hilarion devint pour ces régions, ce que saint Antoine était pour
l’Égypte. Il restait d’ailleurs en relation épistolaire avec le grand Antoine
qui, lorsqu’on lui amenait des malades venus de ces régions, leur disait : «
Pourquoi venir de si loin, alors que vous avez là-bas mon fils Hilarion ? »
Ceux qui embrassèrent la vie solitaire et s’installèrent dans des cellules
autour de saint Hilarion atteignirent bientôt le nombre de deux mille, tous le
reconnaissant comme Père et guide. Une fois l’an, à l’époque des vendanges,
Hilarion rendait visite à ses monastères, leur apportant alors leur subsistance
pour l’année. Cette visite annuelle était également pour lui, l’occasion de
rassembler la foule de ses disciples pour leur prodiguer son enseignement sur
la purification de l’âme. Comme l’armée des frères rangés sous sa direction, et
la multitude des malades et des fidèles qui accouraient de toutes parts ne lui
laissaient plus un instant de répit pour vaquer à la contemplation dans le
silence, il parvint, à l’âge de soixante-trois ans, à force de larmes, à faire
accepter son départ à ses disciples. Il ne prit avec lui que quarante disciples
capables de supporter de longs voyages à pied en jeûnant tout le jour. Comme il
avait appris la mort de saint Antoine, Hilarion se dirigea vers l’Égypte, pour
vénérer les lieux qui avaient été sanctifiés par le séjour du saint. Au sortir
du désert de saint Antoine, Hilarion partit en quête de solitude. Mais où qu’il
se rendît, du désert à Alexandrie, il répandait autour de lui la grâce, les
miracles et les guérisons, si bien qu’on accourait vers lui en foule et que sa
renommée le devançait partout, sans jamais lui laisser de repos. Au cours des
trois années (360-363) pendant lesquelles s’exerça la tyrannie de Julien
l’Apostat, le monastère de saint Hilarion, près de Gaza, fut détruit et les
moines dispersés. C’est pourquoi le saint décida de se réfugier en Libye. De
là, il fit voile pour la Sicile, pensant trouver la solitude dans ces régions
où il était inconnu. Mais, contraint par sa compassion et son amour des hommes,
il chassa les démons, guérit les malades et attira de nouveau les foules à lui.
Il s’enfuit une nouvelle fois et se rendit dans un bourg de Dalmatie, région
encore habitée par les barbares. Là encore, la grâce qui émanait de sa personne
ne put rester cachée : il mit à mort une bête monstrueuse qui effrayait les
habitants, et put ainsi les convertir au christianisme. Voulant échapper aux
honneurs, il prit la fuite de nuit et s’embarqua sur un vaisseau marchand pour
l’île de Chypre. À peine fut-il arrivé sur l’île, que les possédés, pris de
panique, se mirent à crier qu’Hilarion, le serviteur de Jésus-Christ, était
venu dans l’île pour les en chasser. Il lui fallut donc trouver une autre
retraite. Il se rendit alors dans un endroit inhabité de l’île et s’installa
dans une grotte inaccessible, située au sommet d’une montagne escarpée. Il y
demeura cinq ans, visité seulement de temps à autre par son fidèle disciple
Hésychios, qui venait lui donner des nouvelles de Palestine. Parvenu à l’âge de
quatre-vingts ans, le corps grandement affaibli par ses austérités soutenues,
saint Hilarion fit ses préparatifs pour quitter cette vie périssable, puis il
rassembla autour de lui les quelques fidèles qui avaient pu atteindre sa
demeure. Tandis qu’il était étendu, au seuil de la mort, il gardait les yeux
ouverts et disait : « Sors mon âme, que crains-tu ? Sors, de quoi as-tu peur ?
Tu as servi Jésus-Christ près de soixante-dix ans et tu crains la mort ? » En
achevant ces paroles, il rendit son âme à Dieu et fut immédiatement enterré par
ses disciples, conformément à ses instructions, afin de ne pas recevoir les
honneurs d’une sépulture due aux saints. Quelque temps après, Hésychios vint
prendre le corps de saint Hilarion et le transporta en Palestine, pour qu’il
soit vénéré par la foule de ses disciples.
Tropaire du dimanche du 2ème
ton
Егда́
снизше́лъ ecи́ къ сме́рти, Животе́ безсме́ртный, тогда́ áдъ умертви́лъ ecи́
блиста́ніемъ Божества́ : eгда́ же и yме́ршыя отъ преиспо́дныxъ
воскреси́лъ ecи́, вся́ си́лы небе́сныя взыва́ху : Жизнода́вче Xpисте́
Бо́́́же на́шъ, сла́ва Teбѣ́.
|
Lorsque Tu
descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par
l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures
souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « Ô
Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »
|
Tropaire
de saint Hilarion, ton 8
Cлéзъ твои́хъ течéньми пусты́ни безпло́дное воздѣ́лалъ еси́, и и́же
и́зъ глубины́ воздыха́нми, во cто́ трудо́въ уплодоноси́лъ ecи́, и бы́лъ еси́ cвѣти́льникъ
вселéннѣй, ciя́я чудесы́, Iларiо́не Óтче нашъ, моли́ Xpиста́ Бо́га спасти́ся душа́мъ на́шимъ.
|
Par les flots de tes larmes, tu as
fais fleurir le désert aride : par tes profonds gémissements, tu as fait
rendre à tes souffrances des fruits au centuple. Tu es devenu par tes
miracles un brillant flambeau pour l’univers. Prie le Christ Dieu, ô bienheureux
Père Hilarion, de sauver nos âmes.
|
Kondakion de saint Hilarion, ton 3
Я́ко свѣти́льника незаходи́маго, у́мнаго тя́ со́лнца, сошéдшеся днéсь восхваля́емъ въ пѣ́снехъ: возсiя́лъ бо еси́ су́щимъ во тьмѣ́ невѣ́дѣнiя, вся́ возводя́ къ Божéственнѣй высотѣ́, Иларiо́не, тѣ́мже вопiéмъ: ра́дуйся, о́тче, всѣ́хъ по́стниковъ основа́нiе.
|
Comme un astre sans déclin, du mystique
Soleil tous ensemble nous t'acclamons par des hymnes en ce jour: sur ceux qui gisaient dans les
ténèbres de l'ignorance tu as brillé, faisant monter vers la hauteur divine
les fidèles s'écriant: Réjouis-toi, Père Hilarion, appui de tous les
jeûneurs.
|
Kondakion du dimanche, ton 2
Воскре́слъ
ecи́ отъ гро́ба, всеси́льне Спа́се, и áдъ ви́дѣвъ чу́до, yжасе́ся, и
ме́ртвiи воста́ша: тва́рь же ви́дящи сра́дуется Тебѣ́, и Ада́мъ свесе-ли́тся,
и мípъ, Спа́се мо́й, воспѣва́етъ Tя́ при́сно.
|
Sauveur tout-puissant,
Tu es ressuscité du tombeau : l’enfer, voyant ce prodige, est saisi de
stupeur et les morts ressuscitent. A cette vue, la création se réjouit avec
Toi ; Adam partage l’allégresse, et le monde, ô mon Sauveur, ne cesse de Te
louer !
|
LECTURES DU DIMANCHE
PROCHAIN : Matines : Jn XX, 19-31; Liturgie : Gal. I, 11-19 ;
Lc VIII, 26-39.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire