Archimandrite Michel Kozlov, Récits d’un pèlerin russe à la recherche de la prière. Nouvelle traduction du russe de Chantal Crespel-Houlon, postface d’Alexis Pentkovski, Paris, Editions du Cerf, 2013, 197 p.
On se réjouit de voir enfin paraître ce livre qui était en préparation depuis plus d’un an aux éditions du Cerf. Il nous donne en effet à relire avec bonheur, dans son texte original, les fameux Récits d’un pèlerin russe, un grand classique de la spiritualité orthodoxe qui a orienté beaucoup de ses lecteurs vers la pratique de la Prière de Jésus, la lecture de la Philocalie, et l’Église orthodoxe elle-même.
Ces Récits ont été connus pour la première fois, dans leur version française, par une traduction du philosophe Jean Laloy, qui les a publiés en 1943 (sous le pseudonyme de Jean Gauvain) dans les Cahiers du Rhône ; ils ont ensuite été réédités en livre de poche par les éditions du Seuil où ils ont connu une très large diffusion. Cette édition se basait sur une édition russe publiée à Kazan en 1870, puis, avec des améliorations, en 1881, 1882 et 1884. Les recherches du père (aujourd’hui archimandrite et higoumène) Basile Grolimund, menées d’abord sur les notes du P. Paul Florensky, lui ont permis d’avancer l’hypothèse que l’auteur des récits pourrait être l’higoumène Michel (Kozlov) du monastère de la Trinité de Selenginsk. La poursuite de ses recherches au monastère Saint-Panteleïmon au Mont-Athos, lui a permis d’établir qu’un manuscrit découvert dans ce monastère et qui avait servi de base à deux autres éditions russes (monastère Saint-Panteleïmon, 1882 et monastère Saint-Michel-Archange, 1884) n’était pas l’original comme l’avait pensé S. Bolchakoff en 1971. La poursuite de ces recherches a permis de découvrir ce texte original au monastère d’Optino, et d’établir que son auteur était bien l’higoumène Michel Kozlov. C’est sur le texte de ce manuscrit d’Optino (Opt 456) que se fonde cette nouvelle version française.
On se réjouit de voir enfin paraître ce livre qui était en préparation depuis plus d’un an aux éditions du Cerf. Il nous donne en effet à relire avec bonheur, dans son texte original, les fameux Récits d’un pèlerin russe, un grand classique de la spiritualité orthodoxe qui a orienté beaucoup de ses lecteurs vers la pratique de la Prière de Jésus, la lecture de la Philocalie, et l’Église orthodoxe elle-même.
Ces Récits ont été connus pour la première fois, dans leur version française, par une traduction du philosophe Jean Laloy, qui les a publiés en 1943 (sous le pseudonyme de Jean Gauvain) dans les Cahiers du Rhône ; ils ont ensuite été réédités en livre de poche par les éditions du Seuil où ils ont connu une très large diffusion. Cette édition se basait sur une édition russe publiée à Kazan en 1870, puis, avec des améliorations, en 1881, 1882 et 1884. Les recherches du père (aujourd’hui archimandrite et higoumène) Basile Grolimund, menées d’abord sur les notes du P. Paul Florensky, lui ont permis d’avancer l’hypothèse que l’auteur des récits pourrait être l’higoumène Michel (Kozlov) du monastère de la Trinité de Selenginsk. La poursuite de ses recherches au monastère Saint-Panteleïmon au Mont-Athos, lui a permis d’établir qu’un manuscrit découvert dans ce monastère et qui avait servi de base à deux autres éditions russes (monastère Saint-Panteleïmon, 1882 et monastère Saint-Michel-Archange, 1884) n’était pas l’original comme l’avait pensé S. Bolchakoff en 1971. La poursuite de ces recherches a permis de découvrir ce texte original au monastère d’Optino, et d’établir que son auteur était bien l’higoumène Michel Kozlov. C’est sur le texte de ce manuscrit d’Optino (Opt 456) que se fonde cette nouvelle version française.
La postface de cette nouvelle édition reproduit l’article d’Alexis Pentkovski, publié en russe en dans la revue Simvol, n° 27, 1992, qui retrace l’histoire complexe de ce texte. Cet article est malheureusement assez confusément composé et difficile à comprendre. On espère qu’il cessera d’encombrer les prochaines éditions et que lui sera substitué en introduction un résumé plus clair.
Cette nouvelle version des Récits ne change rien d’essentiel au texte original. Outre quelques corrections de détail, elle restitue surtout quelques passages (légèrement) critiques à l’égard du clergé qui avaient été expurgés de l’édition de Kazan.
L’attribution du texte à son véritable auteur, l’higoumène Michel Kozlov, montre qu’il ne s’agit pas du récit naïf d’un pèlerin inculte et de condition modeste, mais bien d’un ouvrage de spiritualité fabriqué par un moine cultivé et pédagogue, très conscient de sa démarche et des buts qu’il poursuit. On peut alors se demander dans quelle mesure certaines rencontres, certains événements et certains miracles rapportés par les Récits sont puisés par l’auteur à des sources réelles (par exemple à des récits que lui auraient faits diverses personnes qui les auraient vécus) ou sont des fruits de son imagination. Il y a sans doute dans ces récits un aspect de pieux mensonge (à commencer par celui de leur attribution), mais leur lecture a fait tant de bien à tant de personnes qu’il est aisément pardonnable.
Rappelons que ces quatre récits ont été complétés par la suite par trois autres, publiés en français en 1976 par les éditons de Bellefontaine et en livre de poche en 1979 par les éditions du Seuil sous le titre : Le Pèlerin russe. Trois récits inédits ; ces trois récits supplémentaires, qui ont une forme plus nettement didactique que les précédents, ont été retrouvés parmi les papiers du starets Ambroise d’Optino, et c’est probablement dans ce milieu d’Optino qu’ils ont été également composés.
Cette nouvelle version des Récits ne change rien d’essentiel au texte original. Outre quelques corrections de détail, elle restitue surtout quelques passages (légèrement) critiques à l’égard du clergé qui avaient été expurgés de l’édition de Kazan.
L’attribution du texte à son véritable auteur, l’higoumène Michel Kozlov, montre qu’il ne s’agit pas du récit naïf d’un pèlerin inculte et de condition modeste, mais bien d’un ouvrage de spiritualité fabriqué par un moine cultivé et pédagogue, très conscient de sa démarche et des buts qu’il poursuit. On peut alors se demander dans quelle mesure certaines rencontres, certains événements et certains miracles rapportés par les Récits sont puisés par l’auteur à des sources réelles (par exemple à des récits que lui auraient faits diverses personnes qui les auraient vécus) ou sont des fruits de son imagination. Il y a sans doute dans ces récits un aspect de pieux mensonge (à commencer par celui de leur attribution), mais leur lecture a fait tant de bien à tant de personnes qu’il est aisément pardonnable.
Rappelons que ces quatre récits ont été complétés par la suite par trois autres, publiés en français en 1976 par les éditons de Bellefontaine et en livre de poche en 1979 par les éditions du Seuil sous le titre : Le Pèlerin russe. Trois récits inédits ; ces trois récits supplémentaires, qui ont une forme plus nettement didactique que les précédents, ont été retrouvés parmi les papiers du starets Ambroise d’Optino, et c’est probablement dans ce milieu d’Optino qu’ils ont été également composés.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire