FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX
Lectures : Rom. VI, 18-23 ; Matth. VIII, 5-13 SAINTS MARTYRS LÉONCE, HYPATIOS ET THÉODULE1
18 juin / 1er juillet 4ème dimanche après la Pentecôte.
Saints Léonce, Hypatios et Théodule, martyrs en Phénicie (70-79) ; Saint Léonce, canonarque aux Grottes de Kiev (XIV) ; Saint Léonce du Mt Athos (1580) ; Saint Éthère de Nicomédie (305).
Saint Léonce servait dans l’armée romaine, sous le règne de Vespasien (vers 69-79), et s’était distingué par sa vaillance. En garnison à Tripoli (Phénicie), il distribuait aux pauvres les provisions de l’armée, ne cachant pas sa piété pour le Christ et condamnant le culte des idoles. Sa réputation parvint jusqu’au gouverneur de Phénicie, nommé Adrien, qui était un fervent adepte de l’idolâtrie et avait obtenu de l’empereur licence de mettre à mort les disciples du Christ. Il envoya à Tripoli un détachement, dirigé par le tribun Hypatios, avec pour mission d’arrêter Léonce et de le garder jusqu’à sa venue. En arrivant à proximité de la ville, Hypatios fut saisi d’une forte fièvre, et cette nuit-là un ange lui apparut et lui dit : « Si tu veux être guéri, invoque trois fois le Dieu de Léonce », puis le personnage lumineux disparut. Hypatios s’exécuta et fut aussitôt soulagé.
Le lendemain, Hypatios se rendit en ville en compagnie d’un autre soldat, Théodule. Ils rencontrèrent Léonce, qui les salua jovialement et qui, se présentant comme un ami de l’homme qu’ils cherchaient, les invita chez lui. Après leur avoir offert la meilleure hospitalité, il leur révéla qu’il était Léonce, le soldat du Christ. Hypatios et Théodule tombèrent alors à ses pieds et le supplièrent de les délivrer de l’impureté de l’idolâtrie en les unissant au Christ. Léonce pria pour eux, et un nuage apparut dans le ciel, versant sur eux l’eau nécessaire à leur baptême. Après avoir été ainsi illuminés, ils marchèrent, en pleine ville, vêtus de blanc et tenant un cierge en main. Les païens s’agitèrent fort devant un tel spectacle et, deux jours plus tard, lorsqu’Adrien arriva à Tripoli, il les fit aussitôt arrêter et emprisonner. Pendant le jour, Léonce exhortait ses compagnons à endurer avec joie les épreuves qui allaient leur procurer la vie éternelle, et pendant la nuit, ils priaient ensemble et chantaient des psaumes.
Au matin, ils comparurent devant Adrien, au tribunal. Léonce déclara qu’il était fils de la vraie lumière, à laquelle rien ne peut s’opposer, et soldat du Christ. Exaspéré, le magistrat ordonna de lui briser les os avec des verges ; mais le saint restant inébranlable, on le ramena en prison. Adrien fit alors avancer Hypatios et Théodule et leur demanda pourquoi ils avaient ainsi soudain trahi leur empereur. Ils lui répondirent que désormais ils étaient enrôlés dans l’armée du Roi du ciel, et que pour rien au monde ils ne retourneraient au vain culte des idoles. Hypatios fut alors attaché au chevalet pour être écorché vif, tandis que Théodule était frappé du plat d’épées. Sous la torture, les deux saints ne laissaient échapper aucun autre cri que le : Seigneur aie pitié ! Aussi Adrien ordonna-t-il de les décapiter.
Lors d’un nouvel interrogatoire, on menaça saint Léonce de subir les mêmes tortures que ses compagnons, ce à quoi il répondit que ces souffrances avaient été leur couronne et la garantie de leur victoire éternelle. Il fut étendu à terre et frappé de verges par quatre soldats. Pendant qu’un héraut criait : « Voici comment sont châtiés ceux qui se rebellent contre l’empereur et contre nos dieux!» le saint clamait: «Tu peux bien épuiser mon corps, mais tu ne parviendras pas à vaincre mon âme ». Il fut écorché vif, mais resta silencieux, les yeux tournés vers le ciel, en prière. Le tyran prescrivit alors de le suspendre la tête en bas et de le fustiger, après lui avoir attaché une lourde pierre au cou. À l’issue de cette torture, on le renvoya en prison et, alors qu’il rendait grâce à Dieu pendant la nuit, un ange vint le réconforter et l’encourager à endurer le combat jusqu’à son terme.
Le lendemain, le saint montra la même résolution, malgré les supplices. Adrien ordonna alors de l’étendre entre quatre poteaux et de le frapper jusqu’à ce que mort s’en suive. Et c’est en rendant grâce sous les coups que saint Léonce remit glorieusement son âme à Dieu. Des fidèles déposèrent son corps près du port de Tripoli, où par la suite une magnifique basilique fut érigée en son honneur, et dans laquelle des foules venaient, de toutes parts, vénérer son tombeau, car saint Léonce était devenu le martyr le célèbres de tout l’Orient chrétien.
1 Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras
Tropaire du dimanche, 3ème ton
Que les cieux soient dans l’allégresse, que la terre se réjouisse, car le Seigneur a déployé la force de Son bras. Par Sa mort, Il a vaincu la mort ! Devenu le Premier-né d’entre les morts, du sein de l’enfer, Il nous a rachetés, accordant au monde la grande miséricorde.
Tropaire du saint martyr, ton 4
Ton martyr Léonce, Seigneur, par son combat, a reçu de Toi, notre Dieu, la couronne incorruptible. Avec Ta force, il a terrassé les tyrans et brisé même l’audace impuissante des démons. Par ses supplications, ô Christ Dieu, sauve nos âmes.
Kondakion du saint martyr, ton 3
Tu mis en échec les desseins pervers des tyrans et confondis l'erreur impie des païens; tu as fais brillé la connaissance de Dieu pour tous les hommes, martyr sage en Dieu; c'est pourquoi nous vénérons avec amour ta mémoire, sage Léonce.
Kondakion du dimanche, 3ème ton
Aujourd’hui, ô Miséricordieux, Tu es ressuscité du Tombeau et Tu nous ramènes des portes de la mort. Aujourd’hui, Adam exulte, Ève se réjouit. Tous ensemble, prophètes et patriarches, ne cessent de chanter la force divine de Ta puissance !
Archimandrite Aimilianos de Simonos Petras QUE POUVONS-NOUS FAIRE POUR VIVRE RÉELLEMENT LA DIVINE LITURGIE ?2
Que pouvons-nous faire pour vivre réellement la Divine Liturgie ? La condition fondamentale à sa compréhension est le travail préparatoire, qui s’effectue par la lecture préalable de l’ vangile du jour (...) Ne considérons jamais l’ vangile comme une simple péricope du jour, qu’il nous faut lire pour la forme. Car, en agissant ainsi, avant même que la Liturgie ait lieu, nous signons son échec. Si l’ vangile ne nous parle pas, la Liturgie nous laissera totalement insensible. Qu’est-ce que l’ vangile ? C’est la sainte criture dans sa totalité, c’est la révélation de Dieu. Dieu s’est manifesté à des hommes revêtus de l’Esprit Saint, lesquels, poussés par l’Esprit, écrivirent ce que Dieu leur révélait, et que les
vangélistes ont transmis à travers les siècles. L’événement que décrit l’ vangéliste, devient pour moi un événement personnel : j’ai maintenant, en le lisant, une révélation ; le texte est une parole révélatrice. La révélation n’est pas ce que je lis, c’est ce que le Christ lui-même me dit quand je lis la parole. L’ criture, le Psautier, tous les livres saints accentuent le fait que les idoles n’ont pas d’oreilles, ni de bouche, ni d’yeux (cf. Ps 113, 12-14 ; 134, 15-17 ; Sg XV, 15). Le Christ, Lui, possède une bouche, des oreilles et des yeux. Par conséquent, Il voit, Il entend, Il répond à mon attente. Lire l’ vangile équivaut à placer le Christ devant soi, à Lui demander quelque chose de nouveau, une parole pour le jour présent, une parole dont le contenu sera pour moi une révélation personnelle, laquelle remplira mon esprit, ma pensée. Comme vous le concevez, notre esprit doit rester vide et sans distraction, pour être sensible au souffle divin et accueillir le Saint-Esprit. En quelque sorte, l’Évangile du jour deviendra mon propre évangile. C’est très facile. Tout dépend de ma préparation et de ma réceptivité. Par conséquent, quand je dis : " Je vais lire l’ vangile ", cela signifie : Qu’est-ce que j’ai à entendre de Dieu aujourd’hui ? Que va-t-Il me dire ? Alors mon cœur se remplit, premièrement, des sentiments qui sont en rapport avec le mystère révélé par la Parole, car l’ vangile rend présent le Dieu qui s’y manifeste. Ou bien j’obtiens que le Christ se révèle maintenant à moi, et me communique, aujourd’hui, un message nouveau, qui deviendra le contenu de mon cœur, de mes sentiments, lequel constituera ma douceur.
2 Extrait de : Archimandrite Aimilianos, Catéchèse et discours 4 : Le Culte divin, Attente et vision de Dieu, Éditions Ormylia, 2004.
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Lc. XIV, 12-35 Liturgie : Rom. X, 1-10 ; Маtth. VIII, 28- IX, 1.
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