"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 1 juillet 2008

Moine Vsevolod:L'île de l'Amour Divin/ Patéricon de Jordanville (XI)a





Archimandrite Waladimir (Soukhobok)


10. Le Soleil Rouge (I)

Tout pèlerin qui arrive de Russie dans n'importe quel monastère, pose généralement la question suivante: "Y a-t-il des startsy dans le monastère?. Si l'on parle de Jordanville dans cette optique, il ne sera pas exagéré de dire que l'esprit de ce monastère est l'esprit d'humilité. Il n'est pas habituel d'appeler qui que ce soit staretz à Jordanville, bien que, d'après les critères de la Russie, il y a eu et il y a encore des personnes dignes de ce nom en ces lieux. Dans le passé, l'higoumène Philémon ( + 1953). moine vieux-calendariste de Valaam et premier père spirituel du monastère, était particulièrement vénéré tout comme les archimandrites Antoine ( Yamchikov) et Mitrophane ( Manouilov) déjà mentionnés. Pourtant, le très vénérable archimandrite Wladimir ( Soukhobok) mérite une attention spéciale des admirateurs des startsy.

Père Wladimir... toute une période de Jordanville est liée à son nom. Ses enfants spirituels l'appelaient le "Soleil Rouge" en l'honneur de son saint patron, le saint prince Wladimir, le baptiste de la Russie. Et Père Wladimir était en vérité le Soleil Rouge de Jordanville. Un jour l'archevêque Antoine de Los Angeles, évêque qu'on ne pouvait soupçonner d'être sentimental, dit à un jeune homme qui s'apprêtait à partir pour ses études au séminaire de la Sainte Trinité. " Quand tu arriveras là-bas, va au second étage , au bureau du monastère voir le Père Wladimir. Il t'enthousiasmera tout de suite. Il a un véritable rayonnement autour de sa personne."

Le bureau était l'endroit où Père Wladimir accomplissait son obédience, là où il passait la plus grande partie de son temps. Il y allait après le petit déjeuner et y restait jusque tard dans la nuit. Lorsque Père Wladimir était encore en vie, l'amour régnait en maître dans ce bureau. Ses portes étaient ouvertes, non seulement les jours de semaine, mais aussi le dimanche et les jours de fête. Les pèlerins et les séminaristes qui rendaient visite à Père Wladimir étaient accueillis par les paroles suivantes: " Entre! Entre, très cher!"

Père Wladimir avait indubitablement le don de consoler. Il aimait tout le monde, il trouvait une parole pour chacun; il "réchauffait" tout visiteur, quel qu'il soit. Je vais vous en donner un exemple dans un incident qui arriva. Un jour, une femme arriva au monastère. Elle était habillée à la dernière mode, portait du maquillage et était, comme on le dit, remplie d'elle-même. La première personne qu'elle vit était un frère du monastère vieux et respectable. Il lui fit rapidement rencontrer Père Wladimir, pensant en lui-même: " Qu'est-ce qu'une personne comme elle a à faire ici? Pourquoi est-elle venue ici?" Imaginez sa surprise quand, entrant dans le bureau un peu plus tard, il vit la même femme versant des larmes de repentance après une conversation spirituelle avec Père Wladimir.

Les séminaristes plus particulièrement, apportaient souvent leur "problèmes " à Père Wladimir. A l'un d'entre eux qui était découragé et qui désespérait, Père Wladimir dit avec son sourire rayonnant comme un soleil:" Ne sois pas troublé, frère. Quand tu quitteras ce lieu, tu oublieras tous tes griefs et tu ne te souviendras que de ce qui était bon et heureux; tu te souviendras avec amour des années que tu passas à Jordanville." Les années passèrent, et ce séminariste vit la vérité de ces paroles de Père Wladimir.

Père Wladimir oignait tous ceux qui lui rendaient visite avec de l'huile de la lampade du sépulcre de saint Jean ( Maximovitch) qui en ces temps n'avait pas été glorifié. Une photo de ce hiérarque était accrochée sur un des murs du bureau. Père Wladimir vénérait aussi profondément la mémoire de l'empereur Paul 1er. Il avait l'habitude de dire: " A partir de Paul 1er, tous nos tzars furent des saints." Chaque soir, après les complies, Père Wladimir servait un acathiste à la Sainte Mère de Dieu. Beaucoup des diplomés du séminaire qui sont à présent members du clergé, se souviennent avec enthousiasme de ces acathistes.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après le texte du site Rousky Inok 
( Le Moine Russe) de Jordanville
Русскiй Инокъ (На главную)

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