"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 7 décembre 2011

Archimandrite Touma (Bitar): L'Impasse



Il y a quelques années, avant la crise économique actuelle, j'eus l'occasion de visiter le monastère de Vatopédi du Mont Athos. Là, j'ai eu la chance de rendre visite au staretz spirituel et ascétique Joseph, qui avait été précédemment higoumène du troupeau de moines de ce monastère, et qui était un membre de la famille spirituelle dont le père était le grand staretz Joseph l'Hésychaste l'Athonite, décédé à la fin de sa lutte spirituelle, le 15 août 1959.
Alors parlons de Joseph-Joseph, à qui j'ai été honoré de rendre visite par la bénédiction du Seigneur Jésus, Joseph le Mineur. Il avait dépassé les quatre-vingts ans et c'était un combattant spirituel sans égal, même si je pense qu'il était d'une stature un peu moindre que son père spirituel. Son cœur physique fonctionnait à moins de dix pour cent, mais son cœur spirituel était à cent pour cent, par la grâce de Dieu, et il n'était pas en retard pour ses longues prières nocturnes, comme s'il était encore dans sa prime jeunesse.

Il nous a permis, nous étions trois, de le rencontrer pendant un quart d'heure. Il reposa en Dieu en 2009, et dans la mort un sourire magnifique se forma sur son visage.


Pendant cette brève rencontre il répondit volontairement, sans que nous en fassions la demande, à une question que peut-être qu'il considérait comme évidente, et il pensait que nous devrions l'avoir posée! Il dit:

"Il ne faudra pas longtemps avant que la famine ne commence dans le monde, provoquée en tout lieu par des événements douloureux et malheureux."

Je ne sais pas s'il voulait dire que les derniers jours sont devant nous, mais c'est exactement ce qui s'est passé pour nous tandis qu'il parlait!

L'année après qu'il ait dit cela, la crise économique mondiale a commencé et il est apparu que dans le monde, la richesse délirante - sauf pour une infime minorité - avait vu ses derniers jours et que le temps de disette était peut-être venu, conduisant à la misère et aux difficultés, et aboutissant à un état de stupeur, puis de famine. 
Depuis lors, les crises à tous les niveaux se sont succédées à un rythme inhabituel, à part les rémissions limitées dont on entend parler ici et là, peut-être dues à l'excédent qui a été abondant avant le déclin actuel dans le monde entier. Le mouvement qui est observé est généralement fait de violence et d'impudicité, que ce soit entre personnes ou dans l'environnement. C'est comme si nous n'avons pas de sortie claire de la récession et qu'il n'existe aucune preuve d'une fin de celle-ci dans un avenir prévisible. 
Le nombre de pauvres augmente alors que les nantis se dissipent dans des entreprises d'investissements risqués. Les autres restent emplis de crainte pour leurs biens.
Entre l'impuissance des nécessiteux et la prudence de ceux qui sont fortunés, après ce qui a été laissé par la crise économique mondiale et ce qui en résulte, les pertes énormes, les  dettes oppressives, les faillites tragiques, et par conséquent les licenciements généraux des employés et des travailleurs, et le chômage massif, les freins ont été tirés sur la voiture économique et elle a été largement empêchée de se déplacer. Pendant tout cela, l'ordre naturel a été de plus en plus ébranlé, provoquant des catastrophes dont l'équivalent n'a pas existé depuis longtemps. L'avarice de l'homme a corrompu l'équilibre de la terre, de la mer et de l'air à un degré significatif. Maintenant l'esprit d'avarice demeure, même s'il est comme une bête dormant dans les âmes de beaucoup, et la terre et les cieux réagissent apparemment presque spontanément. Et après?
L'égoïsme de l'homme et la philautie [l'amour de soi] ont précédé son amour de l'argent. L'amour de l'argent a progressivement évolué vers un système de consommation, et le système de consommation a rendu l'homme prisonnier de la logique du profit. 
La logique du profit a transformé les ressources de la terre en calculs financiers et les calculs financiers ont desserré les rênes des passions de l'âme et du corps. Les passions de l'âme et du corps deviennent une prostituée incontrôlable et en l'absence de contraintes internes dans l'âme des gens, l'échelle des valeurs traditionnelles et les restrictions morales se sont effondrées et la valeur et la morale en sont venues à être centrées sur la prétendue liberté individuelle et le culte de l'homme pour lui-même. 
Puis la liberté individuelle et le culte de soi ont fait que les aspirations des gens sont devenues plus grandes que la capacité de leur environnement à pomper le capital vital en eux, et ainsi le ciel et la terre ne purent plus correspondre aux envies sauvages des gens. Leurs greniers ont commencé à être épuisés et leur équilibre a été mis à mal. L'environnement est devenu malade à cause de la maladie du cœur de l'homme, et du déchaînement de ses passions au-delà de toute limite.

Et maintenant que reste-t-il? Les âmes sont devenues dépendantes de la consommation. L'homme est devenu un instrument de consommation! L'identité mondaine de l'homme d'aujourd'hui est dans ce qu'il consomme! Les volontés sont devenues débiles et les âmes sont devenus faibles!

L'homme a goûté à ces nombreuses variétés de liberté égoïste et de culte de soi. Il ne désire plus se repentir, ou n'est plus capable de repentance - qui est un changement de mentalité et de comportement. Pour lui, la repentance est identique à la mort. Pour cette raison, il commence à vivre de ses fantasmes, de ses rêves, de son estime de soi, de ses réalisations et de ses envies jusques à la mort. Il voit qu'il s'approche d'un précipice instable et il est incapable de s'arrêter devant lui, et il ne s'en soucie pas! Il est devenu dépendant de lui-même comme d'une drogue, et la mort est devenue moins douloureuse que de résister à son addiction. En lâchant ses passions, sa volonté de vivre commence à mourir. La mort devient vie pour lui, et il n'a pas d'autre vie!
Je connais un ami qui est devenu dépendant de la boisson et son foie était atteint. Sa femme s'est agenouillée devant lui, en pleurant, " Arrête pour moi et pour le bien de tes enfants! Tu mourras. "Les médecins ont dit: " Cela ne vous fait rien"" Laissez-moi mourir ", a-t-il dit, "Je ne veux plus vivre. La vie pour moi c'est de boire." Et il est mort! 
L'addiction aux passions est une toile d'araignée. On est coupé de l'amour. L'amour devient un bien de consommation qui encourage et approfondit la dépendance. Les proches meurent à nos yeux à moins que l'on ne s'humilie, que l'on ne devienne sobre, que l'on ne pleure et que l'on ne se repente. À ce point, on ne s'en sort naturellement pas par sa propre puissance, mais par la puissance du Très-Haut! Cependant, le danger est que pris dans la dépendance et la faiblesse de l'âme, on s'abandonne au désespoir. Le péché chuchote toujours, dans notre être, qu'il n'a pas de salut en notre Dieu! Si le Seigneur Dieu désire le salut pour nous, alors il n'y aura rien de ce qui nous aiderait qui ne nous fasse peur, comme Pierre qui s'écrie tandis qu'il coule sur le lac, "Seigneur sauve-moi!" (Matthieu 14:30).

Le Seigneur Lui-même donne librement à celui qui demande, et non pas à celui qui ne demande pas!
Si l'humanité ne se repent pas, avec la repentance de Ninive, elle sera sujette aux désastres qu'elle a causés et aux guerres qu'elle a elle-même fomentées. Peut-elle continuer dans sa transgression, jusques au point de l'illusion complète et du désespoir, ou va-t-elle se repentir? Nous ne savons pas comment seront les grands jours de tribulation. Celui qui a bu profondément le plaisir des passions se moque généralement d'une vie chaste appréciant les passions ordonnées. Sa conscience est inversée. Pour lui, la vie devient la mort et la vie  la mort!
C'est là ce que le péché fait à l'homme! Le danger du péché pour celui qui persiste de plus en plus dans ses filets, est de provoquer la désespérance de  la vie dans son âme. Pour lui, la vie sans péché devient la mort, sans saveur.
Cette persistance dans le culte de soi change le ciel et la terre et Dieu et Ses serviteurs, en biens de consommation que l'homme annihile pour satisfaire sa vanité et de réaliser ses désirs.

La dernière chose que l'homme consomme,  c'est lui-même et son désir, comme s'il aspire au néant! Tu es poussière, ô homme, et tu retourneras en poussière. Le péché est un mouvement vers le néant dans l'existence. Ainsi, par sa persistance dans le péché du néant dans l'existence, l'homme est transporté dans un vide existentiel noir. Ceci est la seconde mort dont  parle le Livre de l'Apocalypse. C'est l'enfer.

L'enfer n'est pas créé par Dieu. Il est la création de l'homme. Le résultat final des choix humains n'est pas une punition divine!

La terre est limitée, mais le péché ne s'arrête à aucune limite. Il doit arriver un moment où cela s'effondre, aujourd'hui ou demain!

"Et je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle: car le premier ciel et la première terre disparurent, et il n'y avait pas plus de mer" (Apocalypse 21:1)!

Version française Claude lopez-Ginisty
d'après
cité par 

L'Ermitage du cœur (348)


La véritable victoire
C'est de se rendre à Dieu
Et à Sa Providence
En déposant les armes du monde

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Divna: Hymne à la Mère de Dieu (Mélodie byzantine slave)

mardi 6 décembre 2011

Saint Théophane le Reclus: la liberté de l'homme



Le but de la liberté humaine n'est pas la liberté elle-même, n'est pas l'homme, mais Dieu.
En donnant la liberté à l'homme, Dieu a cédé à l'homme une part de Sa Divine autorité, avec l'intention que l'homme lui-même l'apporterait à Dieu en sacrifice volontaire, en offrande très parfaite.
Saint Théophane le Reclus

Le Saint-Synode de l’Église orthodoxe serbe appelle la KFOR à cesser la violence

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Le Saint-Synode de l’Église orthodoxe serbe a appelé le contingent international de la KFOR, déployé sur le territoire du Kosovo et de la Métochie, d’agir strictement dans le cadre de « la neutralité de son statut », et à préserver la paix, et non à constituer la « force de frappe » de l’OTAN ou des États occidentaux qui reconnaissent « le Kosovo indépendant ». Le Saint-Synode appelle également les représentants de la KFOR à appliquer la résolution N°1244 de l’ONU, à cesser de détruire, en faisant usage de violence contre les civils, les barricades dressées sur les points de passage administratifs situés au nord du Kosovo. Attirant particulièrement l’attention sur les accrochages qui ont eu lieu dans la région, le Synode rappelle que, depuis le 26 juillet 2011, le nombre de Serbes blessés et mutilés par les forces de la KFOR atteint le nombre de 650.

Le 27 septembre, sept Serbes ont été blessés par des armes à feu sur le point de passage de Jarinje. Une telle conduite de la KFOR, selon le Saint-Synode, ne fait qu’aiguiser « l’appétit des extrémistes albanais », et peut provoquer des actes violents de représailles de la part des Serbes. Dans son message, le Saint-Synode a appelé le président Tadić à prendre plus activement position pour défendre l’intégrité du territoire de la République de Serbie. Les évêques soulignent que le devoir principal qui en émane est de préserver « la présence chrétienne et l’héritage sacré et culturel orthodoxes serbes sur le territoire du Kosovo et de la Métochie ».
Source et photographie : Pravoslavie.ru
cité par Orthodoxie.com

L'Ermitage du cœur (347)


Si tu as en ton cœur la paix
Que donne le Nom Ineffable
Le Royaume est en toi
Comme l'a dit le Christ

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 5 décembre 2011

Hiéromoine Damascène: il ne faut pas mesurer son progrès spirituel


Icône de la Transfiguration (Théophane le Grec)
Les pères saints nous conseillent de ne pas essayer de mesurer nos progrès spirituels. Essayer de mesurer nos progrès peut conduire à l'orgueil d'une part, et au désespoir de l'autre. Si l'on pense, "Je fais de grands progrès, je deviens sainte", nous pouvons être sûrs que nous ne faisons pas de progrès, parce que nous sommes orgueilleux, et l'orgueil nous sépare de Dieu. D'autre part, si nous désespérons de ce qui semble être notre manque de progrès, ce désespoir aussi nous sépare de Dieu. Donc, laissons Dieu mesurer nos progrès. Que Dieu soit le juge, à la fois de nous et des autres. Benjamin Franklin avait la pratique de compter et d'enregistrer toutes les bonnes actions qu'il faisait tous les jours. Du point de vue du monde, cela peut sembler être une bonne pratique, mais ce n'est pas ce que nous devons faire en tant que chrétiens orthodoxes. Nous ne sommes pas censés compter nos vertus et les bonnes actions et ensuite nous en féliciter, car le Christ a dit, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite (Matthieu 6:3). En fait, nous sommes censés faire le contraire: nous devons regarder nos propres péchés."Accorde-moi de voir mes propres péchés, et de ne pas juger mon frère", comme on le dit dans la prière de saint Ephrem. Nous avons besoin de nous accuser de nos péchés, mais nous ne devrions pas nous juger dans le sens du passage à une peine de con-demnation. C'est une distinction importante. La pieuse auto-accusation conduit à prendre la responsabilité de nos péchés afin que nous puissions nous repentir d'eux, faire amende honorable, si nécessaire, et finalement nous libérer d'eux. L'auto-condamnation, d'autre part, conduit au désespoir, parce que en portant son jugement final sur nous-mêmes, nous jouons à Dieu tout aussi sûrement que si nous passons un jugement définitif sur notre prochain.La transformation spirituelle, [...], ne peut se produire sans la grâce de l'Esprit Saint. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit, mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va: il est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit (Jean 3:8).La transformation par la grâce de Dieu est imperceptible à l'époque que elle se produit. Nous sommes changés, mais nous ne le savons pas. Par conséquent, nous ne devrions pas essayer l'expérience des états ou des moments de transformation. Une telle tentative ne peut, après tout, que conduire à l'orgueil et à l'illusion. Il nous revient seulement de laisser derrière nous  tout ce qui nous sépare de Dieu, de nous tourner vers Dieu avec tout notre être, et de laisser Dieu faire le reste.
La transformation spirituelle est seulement perceptible avec le recul. Un jour, nous pourrons regarder en arrière et examiner comment les choses sont devenues différentes. Peut-être que nous remarquerons que nous ne sommes plus asservis à une passion particulière, qui autrefois nous tenait fermement. Peut-être, bien que les circonstances de notre vie pourraient être encore plus difficiles qu'elles ne l'étaient dans le passé, nous remarquerons que nous n'a avons pas réagi négativement comme d'habitude, et que nous avons un plus grand sentiment de confiance que nos vies sont dans les mains de Dieu. 
Si nous remarquons de telles choses, nous rendons grâce à Dieu et ne nous  en accordant pas le crédit à nous-mêmes, nous rappelant les paroles du Saint-Diadoque: "Seul le Saint-Esprit peut purifier le nous [mental, esprit]. Puis, poursuivant la pratique de la vigilance intérieure, penchons-nous plus profondément en nous-mêmes, pour y découvrir les passions les plus cachées et subtiles, que nous devons aussi mettre à mort sur l'autel du sacrifice pour l'amour du Christ. 
C'est un chemin difficile, ce chemin de re-création permanente à la ressemblance du Christ, ce chemin de sacrifice qui mène à la déification. Notre Seigneur nous a dit: Etroite est la porte, et difficile est le chemin qui mène à la Vie (Matthieu 7:14). Mais c'est la seule voie que nous pouvons suivre afin de remplir la finalité véritable de notre existence. Par conséquent, suivant l'exhortation de l'Apôtre Paul, nous ne devons pas être conformes à cet âge, ne suivons pas la mode de ce monde, ne nous laissons pas façonner en fonction de nos passions. Au contraire, soyons transformés, transfigurés en de nouveaux êtres par le repentance, par la guérison et la purification de notre nousGrâce à cette transformation, puissions-nous en venir à véritablement aimer Dieu et notre prochain, puissions-nous être unis à Dieu par Sa Grâce, et puissions-nous  demeurer à jamais dans le parfait Amour avec le Christ et Ses saints. Amen.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
ORTHODOX WORD
(N° 242-243)
St Herman of Alaska Brotherhood
Platina, California, 
USA
2009

L'Ermitage du cœur (346)



Enfermé volontairement dans la prière
Tu découvres soudain la liberté
Du temps et de l'espace 
Dans la paix du Christ

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Jean-Claude LARCHET/ Recension: Saint Nectaire d’Égine, « Lettres pastorales aux moniales d'Égine »

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Saint Nectaire d’Égine, « Lettres pastorales aux moniales d'Égine ». Traduit du grec par la moniale Nectaria, liminaire de l’Archimandrite Placide Deseille, introduction du moine Théoclète de Dionysiou, Bagnolet, 2011, 136 p. (collection « Patrimoine orthodoxe »)
Ce petit livre propose la traduction de trente-cinq parmi la cinquantaine de lettres écrites par saint Nectaire d’Égine entre la fin de l’année 1904 et le début de l’année 1908, alors qu’il était encore directeur de l’école théologique Rizarios à Athènes, à des novices séjournant à Égine pour y jeter les fondations du monastère où saint Nectaire allait résider à partir de 1908. Ce monastère existe toujours et est un lieu de pèlerinage bien connu dans le monde orthodoxe ; les reliques de saint Nectaire y sont conservées et, à travers elles, le saint accomplit toujours de nombreux miracles.
Les lecteurs francophones disposent de plusieurs ouvrages exposant la vie remarquable de saint Nectaire:
Sotos Chondropoulos: « Saint Nectaire. Le saint de notre siècle », Éditions Kainourgia, Athènes, 2009; P. Ambroise Frontrier, « Saint Nectaire d’Égine », L’Age d’Homme, Lausanne, 1993. Mais les écrits de saint Nectaire en traduction française sont rares en dehors des quelques extraits traduits par le père Ambroise Frontrier dans le livre précédemment cité. La publication de ces lettres est dont une heureuse initiative.
Lire la suite "Recension: Saint Nectaire d’Égine, « Lettres pastorales aux moniales d'Égine »" »

dimanche 4 décembre 2011

Feuillets Liturgiques bilingues (slavon-français) de la Cathédrale de Genève

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21 novembre / 4 décembre
25ème dimanche après la Pentecôte

ENTRÉE AU TEMPLE DE LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU

Lectures : Éph. IV, 1-6 ; Hébr. IX, 1-7 ; Lc. XII, 16-21 ; Lc. X, 38-42 ; XI, 27-28

Télécharger le feuillet liturgique en format PDF en cliquant ici



Vladika Jovan de Choumadiya (Serbie): Sermon sur le pardon


Sermon donné pendant l'épiscopat de Vladika Jovan, dans le diocèse orthodoxe serbe de l'Ouest américain
Le Seigneur Lui-même dit dans son Évangile: Lorsque deux ou trois sont assemblés en Mon Nom, je suis là au milieu d'eux (Matthieu 18:20). Nous nous sommes réunis aujourd'hui dans ce saint temple au Nom du Seigneur. C'est pourquoi aujourd'hui le Seigneur est avec nous, au milieu de nous. C'est ainsi qu'Il a toujours été durant ces deux mille dernières années: là où un évêque avec le clergé et le peuple fidèle, qui invoquent le Nom du Seigneur, apportent leurs dons -le pain et le vin- là est le Seigneur et là, l'Esprit Saint descend. Voilà comment l'Église de Christ est ressuscitée, voilà comment elle demeure et elle existe dans ce monde. Partout où, dans quelque nation, les gens qui croient en Christ se rassemblent, partout où ils apportent leurs dons à Dieu et invoquent le Saint-Esprit, là le Seigneur est avec eux, et là est l'Église indivise du Christ. Ainsi qu'il est écrit dans un vieil ouvrage chrétien: "Comme des grains de blé sont recueillis auprès de différents domaines et deviennent une miche de pain, de la même façon, les gens divers et différentes nations se rassemblent, et elles sont toutes présentes dans le Christ, devenant une nation de Dieu dans l'Église du Christ "Nous apportons un seul pain et un seul vin à l'Éternel comme un don; et le Seigneur, qui est Un, descend sur le pain et le vin et nous communions à Son Corps et à Son Sang. Ainsi nous devenons une seule âme, un seul cœur, un seul peuple éternel de Dieu. Voilà comment, ici et maintenant, le Royaume de Dieu commence en nous, dans l'Eglise et par l'Église, qui n'a pas de fin.
Comment le Royaume de Dieu commence-t-il dans ce monde? Il commence par la prédication du Christ: Repentez-vous car le Royaume des Cieux est tout proche (Matthieu 4:17). Se repentir, c'est faire partie de ce royaume des cieux. Tout d'abord et fondamentalement, c'est ce à quoi nous sommes tous appelés, tous ceux d'entre nous qui sont sur cette terre. Il y a un dicton serbe qui dit: ". Se repentir, c'est se réjouir!" Avec ces mots, le peuple serbe exprime une vérité évangélique profonde. Sans repentir, ce qui signifie sans changement dans sa pensée, dans son esprit, sans cœur transfiguré, sans purification, sans se renforcer dans la foi et la vertu, on ne vit pas la vie propre et véritable d'une personne digne. Le Seigneur a donné à l'humanité beaucoup de dons, mais il me semble que le meilleur don, qu'Il ait donné à l'homme est le don du repentir, le don du pardon mutuel et la recherche du pardon de Dieu. C'est pourquoi nous disons dans la prière du Seigneur: "... Pardonne-nous nos offenses comme nous les remettons à ceux qui nous ont offenssés."
Comment l'Eglise du Christ est-elle différente en tant que communauté de toute organisation ou communauté terrestres? Par le fait que l'Eglise est une communauté dans laquelle il y a le pardon -par lequel Dieu pardonne et par lequel les gens se pardonnent mutuellement. Jamais est une personne n'est si belle, si élevée, et si digne que quand elle pardonne à son prochain, comme quand elle crie devant la Face de Dieu, "Aie pitié de moi pécheur", et que quand elle dit les paroles suivantes: "Frère, pardonne-moi -que Dieu te pardonne. "
Pourquoi y a-t-il tant de haine entre les nations de ce monde? Pourquoi y a-t-il tant de haine et de division dans notre pays? Il y a deux raisons à cela. La première raison est qu'il y a beaucoup de gens, tant dans notre pays que dans le reste du monde, qui appartiennent à des idéologies et à des groupes qui ne savent pas ce qu'est le pardon, qui n'accepte pas le pardon comme principe de vie, et qui non seulement tuent le péché, mais tuent le pécheur avec le péché. Telle est la nature de toutes les idéologies impies.Ainsi était le nazisme, c'est ce que le communisme a été et reste encore. Ce fut l'idéologie de l'Inquisition en Occident au Moyen Age.
Il y a une autre raison pour laquelle il y a tant de haine, de nos jours. Ceux qui ne savent se repentir et le pardon sont, ceux qui appartiennent à l'Eglise du Christ, qui est fondée sur la repentance et le pardon, telles celles ne véhiculent pas cela dans leur vie quotidienne.
Aujourd'hui, de nombreux chercher le pardon de Dieu, mais ne sont pas prêts à pour-donner à l'autre: mari et femme, mari et femme, parents et enfants, les enfants et les parents, un ami et un ami, frère et frère. Il se trouve que vous venez à l'église pour demander pardon de Dieu, et dès que vous sortez de l'Eglise, vous montrez votre pardon à un autre. Il n'ya pas de pardon à Dieu si je ne vous pardonne et vous ne me pardonnent pas. Il n'ya pas de bonheur dans le mariage, sans mu-tuel pardon. Il n'ya pas de bonheur ou de bénédiction dans l'église communauté ou dans la paroisse sans pardon mutuel. Cela signifie que l'on doit pardonner non pas demain, pas plus tard, mais maintenant. Quand on donne pour-, et quand on cherche le pardon, puis de tout son cœur et son âme devient enveloppé dans la joie ineffable. C'est quand l'homme pardonne qu'il ressemble le plus à Dieu. Donc, si nous désirons pour ressembler à Dieu et c'est à cela que nous sommes tous appelés, laissez-nous pardonner et demander pardon. Pardonnez les uns les autres afin que Dieu vous pardonne. Seul sur le pardon que nous pourrons construire une église, une paroisse, un diocèse. Là, vous avez ma leçon, mon souhait, et ma bénédiction. Amen!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
ORTHODOX WORD (227)
St. Herman of Alaska Brotherhood
Platina
California, USA
2009

L'Ermitage du cœur (345)


Dieu est là dans ta prière
Attentif à tout ton être
Mais tu le cherches ailleurs
Et tu te crois seul dans le silence

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Chant Géorgien: შენ ხარ ვენახი (shen khar venakhi)

samedi 3 décembre 2011

Métropolite Antoine de Souroge: LES FÊTES DE LA MÈRE DE DIEU (7 Novembre 1972)






Depuis les premiers jours, l'Eglise a donné à la Mère de Dieu des titres de sainteté plus élevés que ceux qui sont donnés à un saint. Elle est appelée la Toute Sainte, Panaghia.Nous la vénérons comme Celle qui est plus grande et plus sainte que les Chérubim et les Séraphim, plus grande que les anges de Dieu qui, doté de vision, peuvent voir, contempler et adorer, plus grande que les anges de Dieu qui sont, pour ainsi dire, le trône du Très-Haut. Parce que les uns comme les autres voient, adorent, servent Dieu comme leur Seigneur, comme leur Maître, et pourtant ils restent plus éloignés de Lui qu'Elle, qui, dans Sa sainteté extrême est devenue parente de Dieu, est devenue la Mère du Verbe Incarné, qui est l'Épouse, la révélation parfaite de ce que toute la création est appelée à être et à devenir.
La Fête de la Présentation de la Mère de Dieu au Temple, bien évidemment pose des problèmes historiques. Nous savons que, en Israël n'était admis dans le saint des saints, que le Prêtre qui y entrait une seule fois par année après avoir subi la purification par le sang sacrificiel. Ce que la fête signifie en premier est décrit, détaillé, dans un sermon sur la prière écrite au 19ème siècle par [saint] Théophane le Reclus. Le Saint des Saints, dit-il, est le cœur du cœur de l'adoration humaine. C'est l'endroit où les hommes de l'Ancien Testament peuvent rencontrer Dieu dans la mesure où Dieu peut être rencontré. C'est le cœur du mystère d'Israël. C'est aussi le point qui est en quelque sorte au-delà du sacrifié. Le sacrifice lui ouvre la porte. Le sacrifice demeure en quelque sorte  à côté de lui. Et entrer dans le Saint des Saints, c'est d'abord d'entrer dans cette profondeur de l'adoration, dans cette profondeur de la prière qui rend quelqu'un présent pour le Dieu vivant, qui fait que l'on se tient face à face avec le Dieu vivant. La Présentation de la Mère de Dieu, indépendamment des caractéristiques historiques, est célébrée par l'Eglise car elle nous indique où elle se situe dans l'ensemble de sa vie, dans la présence divine, dans l'abandon complet, en complète adoration.
La tradition veut qu'Elle ait été élevée par Joachim et Anne. Sur les icônes, vous pouvez voir des jeunes filles avec des cierges l'amenant au temple. Elle fut remise au Grand Prêtre, qui l'emmena dans le lieu auquel il n'avait pas lui-même accès. Maintenant, je ne pense pas qu'il y a tout avantage à discuter de l'historicité possible d'un événement de ce genre. D'un point de vue purement historique, il est peu probable que cela aurait pu arriver. Mais ce qui importe, c'est ce qu'il représente, et qu'il représente un moment où, ayant atteint la maturité d'un jeune enfant, mais la maturité de celui qui peut déjà adorer, servir, prêter une oreille, être prêt à réagir et à obéir, Elle a choisi tout cela et alla dans cette profondeur de l'obéissance, de l'écoute, de l'attention à ce qui était la volonté de Dieu. Par ce que je dis, je ne veux pas dire que cela est ou n'est pas arrivé. Mais ce qui importe dans la mesure où Elle est concernée est évidemment cet aspect de la chose beaucoup plus que l'historicité de l'événement tel qu'il est décrit dans les icônes ou dans la tradition folklorique.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

L'Ermitage du cœur (344)


Que ma crainte de Dieu
Soit la joie trop grande 
De sentir cet amour incommensurable
Qui ignore tous mes manquements

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Hymne à la Mère de Dieu de la Liturgie de saint Basile

vendredi 2 décembre 2011

Sainte Tydfil, Martyre du Pays de Galles († 480)



Sainte Tydfil - Tydfil a donné son nom à Merthyr Tydfil ( Merthyr signifie martyr en langue galloise). Son martyre a eu lieu au cours d'une bataille rangée entre sa famille et une bande de maraudeurs Pictes au cours du Ve siècle. Bien que beaucoup de ce qui est connu à son sujet de provienne de moines qui écrivirent longtemps après qu'elle ait vécu, il est prouvé qu'elle a existé et qu'elle eut une fin violente.

Tydfil était la fille du roi Brychan, souverain de Madry Garth (Brecon aujourd'hui) moitié-irlandais, moitié-gallois. Brychan avait quatre épouses et plusieurs concubines et on dit qu'il eut 11 fils et 25 filles. Tydfil était sa 23ème fille par sa quatrième femme. La plupart des enfants de Brychan étaient bien éduqués, filles et garçons, dans une école de Gwenddwr sur la Wye et ils ont continué à vivre une vie profondément religieuse. Ils ont fondé des églises dans toute le pays de Galles, la Cornouailles et la Bretagne et ils furent connus comme "saints errants"

Tydfil choisit d'habiter dans la vallée de la rivière Taff, peuplée par des agriculteurs Celtes et leurs familles. Elle s'est fait connaître par sa compassion et ses compétences de guérison, en soignant les humains et les animaux malades. Elle établit une communauté monastique au début celtique, menant une petit groupe d'hommes et de femmes. Elle construisit un *Llan" ou enceinte autour d'une petite église de claies et de torchis, comme d'autres "saints" de l'époque. Sa maison comprenait un hospice, des dépendances et un scriptorium. Elle y vécut tranquillement, apportant l'espoir et le soutien à la population de la vallée de la Taff.

Dans sa vieillesse, le roi Brychan décida de rendre visite une dernière fois à ses enfants. Il prit avec lui son fils Rhun Dremrudd, et son petit-fils Nefydd propre fils Nefydd,  avec des serviteurs et des guerriers. Ils rendirent visite à sa troisième fille, Tanglwstl, à sa communauté religieuse à Hafod Tanglwstl, ce qui est maintenant connu comme le village d'Aberfan, au sud de Merthyr Tydfil. Brychan voulait rester avec ses filles un peu plus longtemps, alors il envoya la plupart de ses guerriers et Nefydd avant lui sur le trajet du retour. Le roi se rendit chez Tydfil pendant que son fils Rhun et Nefydd étaient encore au Hafod Tanglwstl.

Adonc, le groupe s'étalait le long de la vallée de Taff, à une distance d'environ sept miles et tout en montée. Le Pays de Galles à cette époque souffrait de raids de Pictes écossais libres de leurs errances maintenant que les Romains avaient disparu depuis longtemps. Certains s'étaient même installés à South Radnorshire, près du royaume de Brychan. Peut-être que les nouvelles de l'absence du roi avait atteint le camps des Pictes et ils décidèrent de profiter de la vulnérabilité du roi. En rétrospective, Brychan semble avoir pris une décision très sotte en permettant à sa troupe de se séparer.

Rhun Dremrudd fut attaqué en raid par un groupe, à un mile de Hafod Tanglwstl et il est mort en défendant un pont sur la rivière de ce qui est maintenant le village de Troedyrhiw. Le pont donna aux Pictes un accès libre à la troupe du roi et Rhun Dremrudd combattit bien. Les Pictes ensuite se divisèrent en deux groupes: l'un dévasta la communauté d'Hafod Tanglwstl et l'autre poursuivit le roi.

Le roi et ses partisans furent dépouillées de leurs bijoux, argent et vêtements. Les serviteurs et la famille furent tous abattus. Alors que les autres couraient et se battaient et paniquaient, et Tydfil s'agenouilla calmement et pria, avant d'être aussi brutalement tuée. Puis les Pictes reculèrent sur la montagne d'Aberdare. D'ici là, Nefydd et ses guerriers les rattrapèrent et vengèrent la mort de sa famille à "Irishman Hill" avant de retourner enterrer leurs morts.

Tydfil fut enterrée dans l'église  qu'elle avait fondée, parmi les gens qu'elle avait soignés. Une croix celtique fut mise en place dans une clairière près de la Taff qui devint un lieu de rencontre pour les habitants de la vallée. Au 13ème siècle, et la croix et l'église de torchis furent remplacées par une église en pierre dédiée à sainte Tydfil la Martyre. Elle fut à son tour remplacé en 1807, et reconstruite à nouveau en 1894.  L'église est toujours debout à sa place près de la rivière Taff (ci-dessous) et c'est l'une des premières choses que le touriste voit lorsqu'il entre dans le centre ville par la rive sud.
Lorsque l'église normande a été démolie, un cercueil de pierre a été trouvé, qui faisait partie des fondations. En outre, il y avait deux piliers de pierre, dont l'un était dédié à Arthen fils de Brychan, qui avait également péri dans la bataille. Le site était probablement encore consacré en mémoire de Tydfil et de sa famille assassinée.


Quels facteurs ont contribué à la vénération de Tydfil comme sainte?

1) Tout d'abord son témoignage silencieux. Tydfil n'était pas higoumènee bien qu'elle mènât une communauté d'hommes et de femmes chrétiens qui vivaient probablement sous une sorte de  règle semi-monastique. Mais ce ne fut jamais une grande communauté, juste un petit groupe de personnes composé de familles paysannes avec quelques moines et moniales qui servaient la population locale de quelque manière qu'ils pouvaient par les œuvres de miséricorde. Jésus appela ses disciples à être des lumières dans un monde de ténèbres (Matthieu 5:14-16), mais Il n'a pas dit combien grands ces feux doivent être, mais tout simplement qu'ils doivent briller. Tydfil vécut certainement dans des temps sombres, mais ses "bonnes actions" (verset 16) et celles de sa communauté, attiraient les gens comme des papillonss le sont par une flamme. Et bien que son individuelle "lumière" ait été éteinte par la mort, elle a allumé un feu qui a brûlé pendant tous ces moments sombres et difficiles, en montrant à d'autres le chemin vers Dieu.

2) Sa grande foi et sa dignité face à la mort. Elle n'a pas résisté ou couru, mais "a tendu l'autre joue "elle attendit la mort avec un courage tranquille et une conviction sincère qu'elle allait être avec Jésus à l'endroit préparé pour elle (Jean 14:1-7).

Dans la Lettre aux Romains, [saint] Paul, lui-même attendant le martyre, écrit que "ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur." (Romains 8:37-39) belles paroles auxquelles nous croyons tous dans le confort et la sécurité de notre société pacifique, ordonnée et bien nantie. Mais c'est dans la chaleur de la bataille et dans le visage de la souffrance ou de la mort que cette croyance est réellement testée. Tydfil fut confrontée à cette épreuve et la réussit. En conséquence de quoi, on fait mémoire d'elle ici et dans le ciel.

3) Son amour et sa compassion envers les autres - humains et animaux. Pour ceux d'entre nous qui vivent dans une société "christianisée", nous tenons pour acquises ces qualités car elles sont intégrées dans le tissu même de notre société, après des siècles saturés par les enseignements du Christ. Et ainsi elles peuvent apparaître comme peu extraordinaires. Nous avons naturellement l'équité de nos lois, la paix dont nous jouissons et les grands avantages d'un service national de santé qui nous fournit ces merveilleux soins. Nous oublions que de telles choses n'existaient pas à l'époque de sainteTydfil. Le christianisme essayait encore de gagner les Celtes, sans parler des Saxons, Jutes, Pictes et les autres. Il y avait très peu de lois du temps de Tydfil, autre que la loi de survie du plus fort. L'amour et la compassion étaient sans aucun doute considérés comme un signe de faiblesse dans une société désordonnée et fragmentaire où le pouvoir allait au plus fort. A une pareille époque, les chrétiens inévitablement se distinguaient et les enseignements du Christ devaient sembler à contre courant avec leur insistance sur l'amour, la douceur et l'humilité. Tydfil vécut ces qualités dans une société affamée d'amour et de compassion, et son exemple est aussi nécessaire aujourd'hui que jamais, tandis que les gens prennent de plus en plus leurs distances avec leur passé chrétien. Et dans ce sens - ainsi que par le fait qu'elle continue à vivre avec les saints - Tydfil sera toujours notre contemporaine.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
cité par

L'Ermitage du cœur (343)


Le saint est un pont de prières
Entre Dieu
Et la terre des vivants


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Quel Dieu est grand comme notre Dieu?

jeudi 1 décembre 2011

Saint Benoît (Biscop), Higoumène de Wearmouth & Jarrow (†690)



[Le] 12 Janvier selon le calendrier de l'Église, nous célébrons la mémoire de saint Benoît Biscop (628-690), abbé de Wearmouth et Jarrow (Northumbrie), en Angleterre. Le grand historien Christopher Dawson, fait remarquer que saint Benoît, "avant tout, se consacre au développement de l'art religieux et de l'apprentissage", [1] et Le Dictionnaire des Saints d'Oxford, le décrit comme "fondateur et premier abbé de Wearmouth, érudit et mécène des arts ". [2] Voici le récit de sa vie dans le calendrier 2010 de Saint Germain d'Alaska:

Saint Benoît Biscop est né en Northumbrie d'une famille chrétienne. Il a fait de nombreux pèlerinages à Rome, plus tard, il passa deux ans de formation monastique à Lérins, de 665 à 667, où il fut tonsuré sous le nom de "Benoît" (béni). Il accompagna saint Théodore de Tarse, l'archevêque grec, à Canterbury, où Benoît fut nommé higoumène de la communauté des saints Pierre et Paul. Il fut invité par le roi Egfrith àconstruire un monastère à Wearmouth en 674, et plus tard érigea le monastère jumeau de Jarrow. Saint Benoît fit son dernier voyage à Rome en 679 pour ramener des livres et des saintes reliques, ainsi que des maçons et des artisans pour la réalisation des monastères, la création d'une communauté double qui devait servir de modèle pour la vie monastique en Angleterre. Il mourut en 690, entouré de ses frères moines, et fut remplacé comme higoumène par saint Céolfrid (Geoffrey), qui continué son œuvre spirituelle. [3]

De la naissance au Ciel bénie de saint Benoît, son disciple le plus célèbre, Bède le Vénérable, écrit: "Benoît, qui si noblement a vaincu le péché et forgé des actes de vertu, céda à la faiblesse de la chair, et vint à sa fin. La nuit vint refroidie par des rafales de l'hiver, mais ce fut un jour de félicité éternelle réussi, de sérénité et de splendeur". [4]

Mis à part le compte rendu complet de sa vie, que je viens de citer, dans Les Vies des Abbés de Wearmouth et Jarrow, St Bede parle aussi avec émotion de son père spirituel, dans son homélie de ce jour dédié au saint. Il est bon et juste que saint Benoît soit si souvent loué pour son enrichissement liturgique et esthétique de l'Église d'Angleterre, et même pour l'énorme bibliothèque qu'il légua au monachisme anglais. Mais dans ce passage, en commentant le verset Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses soeurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle.(Mt 19:29), saint Bède nous rappelle que saint Benoît a laissé un héritage encore plus important dans le peuple qu'il a rassemblé et guidé vers le Christ:
Et cela ne devrait pas sembler fastidieux à aucun de vous, frères, si nous parlons de choses qui sont bien connues, mais vous devriez juger délicieux que nous disions la vérité quand nous racontons les exploits de notre père spirituel, à qui le Seigneur, par un miracle manifeste remplit ce qu'il a promis à ses fidèles, c'est tous ceux qui ont quitté la maison, ou ses frères etc . . . 'Il a quitté sa famille quand il a quitté sa patrie, il a reçu au centuple, car non seulement il était tenu à la vénération méritée par tout le monde sur cette terre, en raison de la diligence de ses vertus, mais même en Gaule et en Italie, à Rome aussi, et dans les îles de la mer, il était aimé par tous ceux qui pouvaient le connaître. . . Les maisons et les terres qu'il [Benoît] possédait il les a quittées pour l'amour du Christ, dont il espérait recevoir la terre d'un paradis toujours vert, et une maison non faite de main, mais éternelle dans les cieux. Il a quitté femme et enfants, et non, bien sûr, qu'il avait pris une femme, et avaient des enfants nés d'elle, mais par amour de la chasteté, il a refusé une femme de qui il pouvait avoir des enfants, préférant appartenir aux 144.000 élus qui chantent devant le trône de l'Agneau un nouvel hymne, que personne excepté eux, peuvent chanter...  Il a reçu la maison et des terres au centuple quand il obtenu ces lieux où il a bâti ses monastères. Il a renoncé à avoir une femme pour l'amour du Christ, et pour cela, il a reçu au centuple, car sans aucun doute la valeur de la charité entre les chastes serait cent fois plus grande à cause du fruit de l'Esprit, que celle entre les êtres lascifs, à cause du désir de la chair. Les enfants qu'il n'avait pas daigné avoir d'une manière charnelle, il mérita de les recevoir au centuple comme enfants spirituels. Le nombre d'une centaine, en effet, comme cela a souvent été dit, au sens figuré, désigne la perfection. Maintenant, nous sommes ses enfants, car comme un pieux hôte,  il nous a amené dans cette demeure monastique. Nous sommes ses enfants depuis qu'il a fait de nous recueillir spirituellement en une seule famille de sainte profession, bien qu'en termes de la chair, nous fussions nés de parents différents. Nous sommes ses enfants, si en l'imitant que nous continuons à cheminer sur le chemin de ses vertus, si nous ne sommes pas détournés par l'indolence de la voie étroite de la règle qu'il enseignait. [5]
En conclusion, voici le doxasticon à la fin des matines de l'acoluthie du lecteur Isaac Lambersen Saint pour saint Benoît Biscop:
Venez, vous, Chrétiens de ces derniers temps, et bien que manquant de zèle et de toutes vertus, louons le vénérable Benoît, l'homonyme de la béatitude, qui, après avoir peiné sans relâche pour son Maître, a reçu de Lui la récompense promise pour son fidèle service, et qui demeure maintenant dans les séjours des justes, d'où il envoie une aide aux malheureux et aux affligés, et par son intercession, obtient pour nous la rémission des péchés et la grande miséricorde.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
cité par



[1] Christopher Dawson, Religion & the Rise of Western Culture(Garden City, NY: Image, 1958), p. 60.

[2] David Farmer, The Oxford Dictionary of Saints, 5th ed. (Oxford: Oxford U, 2004), p. 50.
[3] St Herman Calendar 2010: Orthodox Saints of Anglo-Saxon England (Platina, CA: St Herman of Alaska Brotherhood, 2010), p. 5.
[4] From The Lives of the Abbots of Wearmouth & Jarrow, trans. J.A. Giles (here).
[5] St Bede the Venerable, Homilies on the Gospels, Book I: Advent to Lent, trans. Lawrence T. Martin & David Hurst, OSB (Kalamazoo, MI: Cistercian, 1991), pp. 129-31.

L'Ermitage du cœur (342)


C'est sur la terre des vivants
Et non dans ton imagination
Que tu prépares sûrement
Ton entrée au Royaume

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Divna!!!