Aurelius Ambrosius est né vers l'an 340. Issu d'une famille de fonctionnaires, il reçut naturellement une éducation classique et poursuivit des études de droit. Il fut nommé gouverneur d'Émilie-Ligurie à Milan, où il acquit une réputation d'intégrité et d'équité dans ses décisions administratives. À cette époque, l'évêque de Milan était Auxence, connu pour ses sympathies ariennes. Il mourut en 374. Au IVe siècle, le peuple avait son mot à dire dans le choix des évêques. Ambroise, conscient des tensions causées par la controverse théologique contemporaine et craignant que le conflit qui en résultait ne provoque des dissensions, voire des troubles publics, chercha à apaiser la situation grâce à sa diplomatie influente. Cela conduisit le peuple à réclamer publiquement qu'Ambroise devienne évêque de la ville. Au début, ni Ambroise ni le clergé ne prirent cette idée au sérieux, ce qui ne fit qu'amplifier les protestations. Finalement, la question fut réglée et Ambroise accepta la tâche. Bien qu'il ait défendu l'orthodoxie, même ceux qui sympathisaient avec les Ariens acceptèrent sa nomination. Il fut donc baptisé, à l'âge de 33 ans. Il fut ordonné ce jour-là en 374. Autre détail inhabituel, il est commémoré ce jour-là, plutôt que le jour de sa mort (le 4 avril 397), ce qui est la coutume la plus courante.
Ambroise prit sa fonction très au sérieux et donna l'exemple de l'ascèse en vendant ses biens et, après avoir pris des dispositions pour sa sœur, distribua tout aux pauvres et aux nécessiteux. Ses prêches, ses écrits et ses compétences administratives eurent une influence considérable sur l'établissement de l'unité de l'Église. Il prit même une mesure que des hommes moins courageux auraient craint de prendre. L'évêque Ambroise interdit à l'empereur Théodose l'accès à l'église et lui refusa les sacrements parce qu'il avait autorisé le massacre de Thessalonique (massacre aveugle de citoyens) en représailles à l'assassinat d'un fonctionnaire de cette ville. Théodose finit par se repentir et fut réadmis aux sacrements.
À une époque où la photographie n'existait pas encore, il n'est pas toujours possible d'établir l'apparence physique même de personnages éminents, mais nous disposons d'un portrait de saint Ambroise. Une mosaïque le représentant fut installée sur sa tombe par ceux qui l'avaient sans doute connu de son vivant. Il y est représenté avec une barbe courte, cadeau pour les iconographes ultérieurs. Il est également considéré comme le saint patron des apiculteurs. Selon la tradition, lorsqu'il était bébé, un essaim d'abeilles se posa sur son berceau et laissa une goutte de miel sur son visage. Son père aurait vu cela comme un signe de la future éloquence et de la langue mielleuse du bébé.
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L'Évangile de ce dimanche est tiré de Luc 17, 12-19 et raconte le miracle de la guérison des dix lépreux. La lèpre était considérée comme très contagieuse et, afin de protéger la population, les malades devaient vivre isolés en dehors des villes. C'était le cas de ces dix hommes. Au fur et à mesure que l'histoire se déroule, le bienheureux Théophylacte, dans son commentaire, nous dit qu'ils représentent l'humanité. En raison de la politique d'isolement, ils ne se sont pas approchés du Seigneur, mais ont élevé la voix. Même en criant de loin, ils ont montré leur respect en s'adressant au Christ en tant que Maître et en demandant miséricorde, laissant entendre qu'ils savaient qu'ils s'adressaient à plus qu'un simple homme.
Le Seigneur est proche de tous ceux qui l'invoquent en vérité (Psaume 144:19). Le Seigneur n'a pas mentionné la maladie ni la foi évidente de ces hommes. Il s'est contenté de donner un ordre, auquel les lépreux ont obéi.
Il n'est pas dit qu'ils aient hésité ou remis en question cet ordre. Pour pouvoir réintégrer la société, ces hommes avaient besoin d'une autorisation des autorités prouvant qu'ils n'étaient pas contagieux. Ainsi, tandis qu'ils s'en allaient, ils furent purifiés. Nous constatons alors une distinction entre eux. Un seul d'entre eux revint sur ses pas pour exprimer sa gratitude, et c'était un Samaritain. Il n'était pas un paria simplement parce qu'il avait contracté la maladie, mais il était déjà un étranger, membre d'une minorité méprisée. Nous lisons que le Samaritain glorifia Dieu, se prosterna à Ses pieds et Le remercia. Cet homme, quelle que soit son origine ethnique, parvint à comprendre la Vérité. La réponse du Christ fut : « Lève-toi, va, ta foi t'a sauvé. »
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in Mettingham.
ENGLAND


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