La vie humaine ne peut pas être une forme d'être comme celle d'une pierre, ou celle d'un animal, même d'un animal très développé. La vie humaine ne peut avoir de valeur que si la vie est éternelle, et la vie ne peut être éternelle que si Dieu Lui-même est la vie. La vie éternelle et Dieu n'existent pas en isolés l'une de l'autre. Par exemple, la matière, l'espace et le temps n'existent pas dans l'isolement. La matière, l'espace et le temps sont un tout. De la même manière, Dieu et la vie éternelle ne sont pas deux choses distinctes. Dieu est l'éternité. Dieu est la vie. Par conséquent, si nous disons et croyons que nous sommes éternels, cela signifie que Dieu est, et que je suis un être portant Sa ressemblance - un être théologique de Dieu.
En d'autres termes, cela signifie que Dieu habite en moi, et qu'un être humain ne peut pas être conceptualisé comme quelque chose sans Dieu. Cela signifie que la mort, telle que nous la voyons et la connaissons, la mort corporelle, est quelque chose de contre nature pour nous. C'est naturel pour notre nature déchue parce que nous nous sommes séparés de Dieu et l'avons rejeté. Cependant, en substance - en termes de pourquoi et de comment un être humain fut créé, pour un être créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, ce n'est pas naturel parce que si je suis un être possédant les qualités de Dieu, et si Dieu est avec moi, (parce que je suis un être théologique, comme le dit Siméon le Nouveau théologien, un être humain est Dieu, âme et corps), si c'est ce que je suis, alors qu'est-ce que la mort a à voir avec tout cela ?
En effet, qu'est-ce que la mort a à voir avec ça ? Cependant, en raison de notre séparation de Dieu, la mort existe en moi. Cependant, depuis que Dieu s'est incarné et a permis à la mort d'entrer en Lui, [et Il l'a fait] pour mon bien, de cette manière, Lui, le Christ, a tué la mort en Lui-même. Comment la vie meurt-elle ? La vie meurt quand la mort entre dans la vie. Et comment la mort meurt-elle ? La mort meurt quand la vie entre dans la mort. La mort est morte - Il a laissé la vie entrer dans la mort et, de cette façon, Il a tué la mort.
Depuis que le Christ, sous forme humaine, dans Sa nature humaine, qu'Il a unie en lui-même, et qu'Il a pris, éternellement, inséparablement, sans mélange, mais sans séparation, Lui, dans cette nature humaine, a tué la mort, et après cela, Il me dit : « Celui qui croit en moi, ne mourra pas, mais passera de la mort à la vie. » Par conséquent, pour un chrétien, la mort n'existe plus. Pour un chrétien, il n'y a que le passage [de la mort à la vie]. Et, en ce qui concerne la mort corporelle, si l'on est chrétien, malgré le fait qu'un chrétien n'ait pas de vie facile dans ce monde, un chrétien se rend compte et est conscient de [la réalité]: « S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi. »
Nous vivons une vie qui ressemble à la vie du Christ, qui est étroite et épineuse, un chemin de Golgotha et un chemin de crucifixion. Nous le savons, le comprenons et nous le réalisons. Nous avons de nombreuses afflictions, et parmi elles : la maladie, la vieillesse et la mort corporelle. C'est notre chemin que nous devons suivre, mais Dieu sera là pour nous dans tous ces endroits. Dieu était là partout. Lorsque Dieu est devenu homme, Il était là dans tous les points de la vie humaine, y compris la maladie, l'impuissance... vous vous souvenez comment Il fut battu et blessé, vous vous souvenez de Sa souffrance... Et Il était là même dans la mort. Le Christ sera là pour nous partout. Même en enfer... Il est même descendu en enfer.
Nous devons descendre dans notre propre enfer, dans notre propre impuissance, et nous y trouverons Dieu même, et c'est précisément à partir de là que Dieu nous élève. Par conséquent, n'importe quel endroit où Dieu est là pour moi... Je descends dans mon propre enfer - Dieu est là pour moi. J'ai des épreuves et des tribulations, je vis l'injustice - Dieu est là pour moi. Il est partout. Et quand je meurs, je découvre que même là, le Christ est là pour moi. Et donc, posons la question : N'importe où où le Christ sera là pour moi, il n'y aura sûrement plus d'enfer, de souffrance ou de mort, n'est-ce pas ? C'est pourquoi un chrétien est invincible.
C'est pourquoi les martyrs avaient des larmes de joie alors qu'ils étaient torturés, [c'est pourquoi] ils ont continué à glorifier Dieu et à embrasser les mains des tortionnaires. C'est le christianisme. Et donc, si je m'en rends compte, alors je suis capable de comprendre le sens des mots « vaincre la mort par la mort ». Je commence à comprendre les paroles du Christ, qui me dit : « mon croyant ne mourra jamais, mais passera plutôt de la mort à la vie. »
L'Église a-t-elle vraiment une telle expérience ? [Est-il vraiment possible pour une personne] de ne pas vivre la mort de la même manière terrible qu'un non-croyant la vit ? Un non-croyant vit une catastrophe, n'est-ce pas ? Bien sûr, l'Église a cette expérience. Disons-le de cette façon : Quand une personne commence à apprendre la prière noétique... La prière noétique, la pratique hésychastique - c'est une simulation de la mort corporelle. Une personne est laissée en tête-à-tête avec le Nom du Christ. Elle est déconnectée de ce monde. C'est une simulation de la mort. Rien d'autre n'existe pour elle, rien d'autre que sa décision personnelle d'être avec le Christ. Rien d'autre.
Un être humain, qui apprend ce genre d'isolement avec le Christ... Et si cet état devient incessant pour lui... Qu'est-ce que cela signifie d'avoir cet état incessant ? Cela signifie que peu importe quand la mort corporelle arrive à une personne, elle sera dans un état de prière. Ce genre de personne ne connaît pas la mort. Son âme s'écarte du corps avec une grande joie. Comme le dit le grand apôtre Paul : « Mon cœur me dit de quitter le corps et d'aller au Seigneur, mais pour votre bien, je reste. » [L'âme] sort du corps, avec un sourire, pour le dire de cette façon, et avec joie. [L'âme] monte vers le Seigneur et entre dans un état d'attente et de bonheur - un état pré-céleste, et attend la résurrection universelle, où nous serons tous réunis.
Par conséquent, c'est une expérience qui existe dans l'Église. Et j'aimerais vous dire que toute personne qui apprend et apprend à elle-même le [processus de] passage de ce monde au Christ, par le moyen de la prière noétique, s'approchera progressivement d'un état dans lequel elle sera au moment du décès, lorsque ce monde s'assombrira, lorsque le corps ne sera plus nécessaire, lorsque [le corps] deviendra impuissant, et que faire des services divins extérieurs deviendra impossible, la communication avec les êtres humains deviendra impossible, tout intérêt pour ce monde sera perdu et une seule chose restera : « Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi. » « Jésus », « Jésus », « Jésus », Rien d'autre.
Cet état d'être lui sera familier. Et la joie et le bonheur qu'il éprouve en étant avec Dieu tout en apprenant la prière noétique, il aura le même état joyeux et heureux au moment du décès, parce que finalement, il a atteint le point qu'il s'efforça d'atteindre toute sa vie : « Seigneur, il n'y a que toi [je désire], et rien de plus ».
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Père Théodore Gignadze est prêtre de l'église de l'Exaltation de la Croix à Tbilissi (Géorgie)
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