"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 27 octobre 2024

18e DIMANCHE APRÈS LA PENTECOTE/Les Pères du 7e concile œcuménique

 

7ème Concile Œcuménique


Pour le bénéfice des nouveaux lecteurs de ces notes, nous avons ajouté un bref historique de la Controverse Iconoclaste du 8ème siècle, bien que cela ait déjà été publié auparavant. Cependant, le calendrier identifie la commémoration d'aujourd'hui comme étant celle des Pères du 7ème Concile oecuménique, plutôt que le Concile lui-même, mais il est difficile de faire une distinction significative dans ce cas. En outre, il ne serait pas très utile de publier une liste de noms, même en supposant que nous puissions tous les trouver. En 780, l'empereur hérétique Léon IV meurt et son fils Constantin VI, encore mineur, lui succède. Sa mère, l'impératrice Irène, usant de ses pouvoirs de régente, décida de restaurer l'Orthodoxie. Il faut d'abord chasser le patriarche iconoclaste Paul IV. Son successeur, le patriarche Saint Tarasios, ainsi que le jeune empereur et sa mère, l'impératrice Irène, prennent contact avec le pape Adrien Ier de Rome en vue de convoquer un concile général. L'objectif était de renverser les décisions du faux « concile » de l'empereur Constantin V en 765 et de restaurer la vraie foi. 

Le concile fut donc convoqué et la première session se tint le 1er août 786 en présence de 338 délégués. Les travaux sont interrompus par l'entrée violente de soldats iconoclastes, partisans du faux concile de Constantin V.

Les travaux furent temporairement suspendus. L'ordre fut ensuite rétabli et le concile se réunit à nouveau à Nicée le 24 septembre 787. Le pape Adrien n'y assista pas en personne, mais il envoya des légats pour le représenter. Il avait ses propres problèmes avec l'empereur Charlemagne. Le pape défendit le concile contre l'opposition de Charlemagne. La déclaration du pape Adrien montre qu'il accepta pleinement les décisions du concile. 

La documentation produite par le concile commence ainsi:

Le saint, grand et universel concile, par la grâce de Dieu et par ordre de notre pieux empereur et de notre impératrice aimant le Christ, Constantin, et de sa mère Irène, réunis pour la seconde fois dans la célèbre métropole des Nicéens, dans la province des Bithyniens, dans la sainte église de Dieu nommée d'après la Sainte Sagesse [Sainte Sophie, la Sagesse de Dieu, id est le Christ], suivant la tradition de l'Église, a décrété ce qui est exposé ici.

Suit une longue déclaration faisant référence à divers aspects de la foi, ainsi qu'aux canons et aux décisions du Concile. Elle se poursuit :

En résumé, nous déclarons défendre, libres de toute innovation, toutes les traditions ecclésiastiques écrites et non écrites qui nous ont été confiées. (Le Concile formule pour la première fois ce que l'Église a toujours cru concernant les icônes).L'une d'entre elles est la production d'un art figuratif, qui est tout à fait en harmonie avec l'histoire de la diffusion de l'Évangile, puisqu'il confirme que le devenir homme du Verbe de Dieu a été réel et pas seulement imaginaire, et qui nous apporte un bénéfice similaire. En effet, les choses qui s'illustrent mutuellement possèdent indubitablement le message de l'une et de l'autre. Dans ces conditions, nous nous engageons sur la voie royale en suivant l'enseignement de nos saints Pères et la tradition de l'Église.

l'enseignement de nos saints Pères, exprimé par Dieu, et la tradition de l'Église

car nous reconnaissons que cette tradition vient de l'Esprit Saint qui l'habite

nous décrétons, avec toute la précision et le soin voulus, que,

comme la figure de la Croix honorée et vivifiante,

les images vénérées et saintes,

qu'elles soient peintes ou faites de mosaïque ou d'un autre matériau approprié,

seront exposées dans les saintes églises de Dieu, sur les instruments et les vêtements sacrés, sur les murs et les panneaux, dans les maisons et sur les voies publiques,

il s'agit des images de notre Seigneur, Dieu et Sauveur, Jésus-Christ, et de notre Dame sans tache, la sainte Génitrice de Dieu, des anges vénérés et de tous les hommes saints et sacrés.

Plus loin dans la déclaration, il est dit : .....l'honneur rendu à une image la traverse et atteint le modèle, et celui qui vénère l'image, vénère la personne représentée dans cette image.

La déclaration se poursuit ainsi Par conséquent, tous ceux qui osent penser ou enseigner quelque chose de différent, ou qui ont suivi les hérétiques maudits en rejetant les traditions ecclésiastiques, ou qui conçoivent des innovations, ou qui rejettent tout ce qui a été confié à l'Église (que ce soit l'Évangile, ou la figure sur la Croix, ou tout exemple d'art figuratif,ou toute relique sainte d'un martyr), ou qui fabriquent des préjugés pervers et diaboliques contre l'attachement à l'une des traditions légales de l'Église, ou qui sécularisent les objets sacrés et les saints monastères, nous ordonnons qu'ils soient suspendus s'ils sont évêques ou clercs, et excommuniés s'ils sont moines ou laïcs.

Il y a quatre anathèmes concernant les images saintes.

1 Si quelqu'un ne confesse pas que le Christ notre Dieu peut être représenté dans son humanité, qu'il soit anathème.

2 Si quelqu'un n'accepte pas la représentation dans l'art de scènes évangéliques, qu'il soit anathème.

3 Si quelqu'un ne salue pas ces représentations comme représentant le Seigneur et ses saints, qu'il soit anathème.

4 Si quelqu'un rejette une tradition écrite ou non écrite de l'Église, qu'il soit anathème.

+





Aujourd'hui, la lecture de l'Évangile du dimanche est Luc 8, 5-15 et, de manière tout à fait appropriée, il s'agit de la parabole du semeur. Au verset 9, nous lisons Ses disciples l'interrogeaient en disant : « Que peut bien être cette parabole ? » Le Seigneur Lui-même donne alors une explication très concise et très claire, à laquelle nous ne pouvons pas ajouter grand-chose, si ce n'est d'observer comment le Seigneur a utilisé des choses qui étaient familières à ses auditeurs. En présentant Son enseignement sous cette forme, en utilisant des situations et des objets quotidiens, Il a fait en sorte que les gens comprennent et retiennent le message. Malheureusement, les iconoclastes byzantins et nos compatriotes du XVIe siècle ressemblent davantage aux laissés-pour-compte de la parabole.

APERÇU DE LA CONTROVERSE SUR LES ICONOCLASTES

Aujourd'hui, nous nous souvenons des hiérarques qui se sont réunis à Nicée. Il est tentant de penser que le 7e concile œcuménique a mis fin à l'iconoclasme et vaincu les ennemis de l'Orthodoxie. Bien que le Concile ait établi et promulgué la Vérité, ce n'était pas la fin de l'affaire. Il nous rappelle de ne pas nous reposer sur nos lauriers, car l'Ennemi ne dort jamais. En deux temps, l'iconoclasme a troublé l'Église pendant plus d'un siècle. L'article suivant, déjà publié, donne un bref aperçu de l'ensemble de la controverse.

Le 7e concile œcuménique a eu lieu en 787. Le sujet était la restauration des icônes à la suite de la controverse sur les iconoclastes.

Au cours de la deuxième décennie du 8e siècle, le Patriarche Germanos de Constantinople a dû défendre la vénération des icônes dans les églises contre les critiques de quelques évêques provinciaux. Comme il n'appartient pas aux autorités civiles de déterminer les doctrines et les coutumes de l'Église, le patriarche fut surpris lorsqu'en 730, l'empereur byzantin Léon III publia un décret en faveur de l'iconoclasme.

Les événements se succédèrent rapidement et Germanos fut contraint de quitter ses fonctions et remplacé par Anastasios, qui se montra plus conciliant. Lorsque le fils de Léon, Constantin, devint empereur, il encouragea encore plus vigoureusement l'ikonoclasme et, en 765, il fit convoquer un « concile » au cours duquel les ikons furent condamnés. Après avoir réussi à intimider les évêques présents, Constantin s'est servi de l'autorité fallacieuse de son faux concile pour imposer l'iconoclasme par des moyens violents.

Sainte Irène


Après la mort de l'empereur Léon IV en 780, sa veuve, l'impératrice orthodoxe Irène, agissant en tant que régente pour son jeune fils, l'empereur Constantin VI, décida de mettre fin à l'iconoclasme. Le succès ne fut assuré qu'en 787, lorsque le 7e concile œcuménique, qui se tint à Nicée sous la direction du patriarche saint Tarasios, condamna l'iconoclasme et ordonna la restauration et la vénération des icônes dans toutes les églises. Malheureusement, à la mort d'Irène en 802, les ennemis de l'Église refirent surface. En 815, ils trouvèrent un nouveau champion en la personne de l'empereur Léon V, l'Arménien, qui lança une nouvelle attaque contre les icônes. Les empereurs successifs poursuivirent la persécution des iconoclastes.

Sainte Théodora


Le dernier empereur iconoclaste, Théophile, fut le pire de tous. Sa campagne s'intensifia après 834. Cependant, la victoire de l'Orthodoxie vint grâce à l'action d'une autre femme. À sa mort, la veuve de Théophile, l'impératrice sainte Théodora (commémorée dans le calendrier ecclésiastique le 11 février), ordonna immédiatement la fin de la persécution. Un nouveau patriarche, Methodios, qui avait déjà souffert pour l'Orthodoxie aux mains des hérétiques, fut installé. La restauration des icônes fut proclamée le premier dimanche du Grand Carême, en 843, dans la grande cathédrale Sainte-Sophie de Constantinople.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND






Aucun commentaire: