"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 4 septembre 2024

Père Arsenie Muscalu : Pourquoi ne pouvons-nous pas préserver la joie de Pâque ?

Père Arsenie



Pourquoi ne pouvons-nous pas conserver la joie de Pâque ?


Pour beaucoup de gens, la Pâque est une célébration qui va et vient. Nous n'avons pas la force de garder la grâce et la joie. Que pouvons-nous faire à ce sujet ?

Ce qui se passe, c'est que nous chantons « Le Christ est ressuscité ! », nous ressentons la joie et la grâce de la fête, et même quelques jours  passent où nous agissons ou vivons comme si rien ne s'était passé. Nous revenons à ce que nous étions avant. C'est un signe que ce que nous vivons à Pâque vient d'un autre monde. 

Le jour de la Résurrection, nous faisons l'expérience d'une grâce, d'une lumière et d'une vie qui ne sont pas d'ici. Et nous avons cette inertie. Nous sommes lourds. Nous ne pouvons pas conserver la hauteur de la fête. Nous nous noyons continuellement. Et encore une fois, la question se pose : que pouvons-nous faire à ce sujet ? 

Je me souviens de la réponse d'un staretz contemporain de haute réputation spirituelle, l'archimandrite Zacharie d'Essex, à qui on a également demandé : « Comment pouvons-nous conserver la grâce ? » Le staretz a dit : « Nous ne pouvons pas conserver la grâce, mais nous pouvons la chercher. » Parce qu'en faisant l'expérience de la grâce, puis en la perdant, nous ne pouvons pas agir comme si nous ne l'avions jamais vécue. Nous pouvons chercher à la réacquérir. Une trace de grâce, par le toucher de la grâce divine, reste dans notre vie, et nous pouvons chercher à la retrouver. C'est ce que nous pouvons faire. Nous ne serons pas en mesure de consserver la grâce. La grâce est une miséricorde divine. Dans ces moments-là, nous faisons l'expérience de la plénitude de l'amour divin, selon le degré de notre foi et de notre amour. Mais nous perdons cette grâce.

Le Père [maintenant saint] Sophrony d'Essex a dit la même chose à ses disciples : « Voici, la Sainte Pâque arrive, nous ferons l'expérience de la joie de la Résurrection, chanterons le Christ est ressuscité !, alors nous pourrons retourner à nos difficultés. » Le conseil du staretz était : « Endurez patiemment cela ! » Le staretz leur a dit qu'il ne pouvait en être autrement. « Endurez cela et vous pourrez à nouveau chercher la grâce ! » Ce n'est qu'ainsi que nous acquérons un point de référence par lequel nous pouvons orienter notre vie.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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