"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 9 janvier 2024

Adorer les idoles et vénérer les icônes

 

Parfois, il y a un moine ou un autre dans la Sainte Montagne qui, à première vue, semble être fou. Il est atypique, il plaisante, fait des grimaces, mais bientôt vous découvrez si vous le saluez qu'il peut vous faire réfléchir quand il vous raconte des choses de votre vie.

C'est ce qui m'est arrivé lors d'un de mes pèlerinages là-bas. Un magnifique après-midi, j'étais dans l'une des cellules de l'ermitage de saint Dimitrie Lacu avec de nombreux moines parmi lesquels l'un d'entre eux qui était spécial.

Quand je l'ai rencontré, la première impression fut très forte. Tout d'abord, ce qui m'a choqué, c'est sa rare humilité. Il embrassait les mains de toutes les personnes, quel que soit leur âge ou leur statut social. Peu importe que vous soyez un moine ou un simple pèlerin dans la Sainte Montagne. La pensée le jugeait fou. Cependant, qui le connaît, sait qu'il n'est pas fou dans la signification que nous donnons à ce mot, mais fol-en-Christ dans le vrai sens de celui-ci.

Ce père ne joue que le rôle de fou dans la société, sa méthode est de se protéger des louanges et de la vanité. Quand je suis arrivé à la cellule, j'ai vu qu'il prenait ma main par force et qu'il avait appuyé ses lèvres dessus dans un baiser non feint.

Je fus choqué et perplexe de voir ce geste, mais je compris qu'il était causé par la profonde humilité de toute la création. Je ne méritais pas une telle considération à coup sûr. J'ai donc répondu que j'étais celui qui était censé lui embrasser la main et je n'avais aucune idée de la raison pour laquelle il avait changé les rôles. Il sourit sans me répondre. Je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il avait un problème. Mais j'ai vite compris que j'étais celui qui avait des problèmes.

Etant assis autour de la table pour prendre une collation, les sujets de la conversation vinrent naturellement. À cette époque, le moine  commença à faire de petites blagues qui nous firent tous sourire. Et c'est ce qu'il voulait: nous faire sourire. Il m'a regardé pendant que je me demandais s'il avait suivi un traitement. À ce moment-là, il sourit et me dit ce que je pensais de lui, qu'il était fou.

Puis il m'a surpris en parlant de ma vie personnelle et professionnelle, de choses que seul je connaissais et que je n'avais jamais partagées avec les autres. Les autres moines m'ont regardé en souriant faiblement. Tous ceux qui étaient présents là le connaissaient, sauf moi. Comme je le découvris plus tard, je n'étais pas la première personne à qui il disait ce que la personne avait fait dans sa vie ou ce qu'elle était censée faire plus loin pour l'améliorer.

Puis j'appris à connaître en effet ce beau père qui errait en pèlerinage d'un endroit à l'autre à la campagne et dans la Sainte Montagne sans robes monatiques, mais en respectant les vœux monastiques et en corrigeant le peuple par des mots simples, mais avec une grande signification et une grande importance.

J'étais curieux de savoir de sa bouche quelle opinion il avait sur l'adoration des saintes icônes. N'était-ce pas une sorte d'adoration d'idoles qui est interdite par l'enseignement orthodoxe ? La question lui enleva son masque. Son visage est devint sérieux avec un regard très profond que j'avais rarement vu. Il était devenu un orateur de Dieu.

« Si nous considérons fadement ce qu'un homme fait dans l'église alors qu'il honore une icône faisant le signe de la croix devant elle et nous ne pensons pas que nous pouvons dire qu'il adore une image sculptée. Mais l'icône à travers les âges futt une source de myrrhon, elle pleura et versa du sang, parla ou changea de position initiale. Il y a des dizaines d'exemples ou peut-être des centaines comme vous l'avez découvert. Les miracles d'une icône ne peuvent pas être faits par une simple image sculptée. C'est pourquoi il ne peut être mis aucune marque d'équivalence entre une icône et une image sculptée. Adorer une image sculptée, cela rappelle l'adoration des idoles. Si vous adorez les idoles, vous ne faites rien d'autre que de les placer au-dessus de Dieu. C'est ce qu'on appelle l'abandon. La Sainte Trinité, la Génitrice de Dieu ou les saints ne sont pas des idoles. Lorsque nous honorons une icône, nous n'honorons pas une image sculptée, mais la personne qui est représentée par l'icône. Bien que nous fassions le signe de la croix devant l'icône, en fait, nous adorons en esprit et en vérité la personne qui est peinte par le créateur d'icônes. 

Maintenant, vous comprenez pourquoi honorer les icônes n'est pas la même chose que d'adorer une image sculptée comme le croient les sectaires ? Leur confusion est énorme et ils ne font aucun effort pour comprendre les choses telles qu'elles sont. Le Père mit fin à son discours en secouant la tête avec regret.

Extrait du livre Down to earthédition complète, auteur Ionuț Riteș.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY

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