"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 11 mars 2020

Père Stephen Freeman: Comment faire que notre prière durant le Grand Carême soit plus forte!



Photo: https://blogs.ancientfaith.com/glory2godforallthings/

Les actes traditionnels d'ascèse associés au Grand Carême (et à l'ensemble de la vie chrétienne) sont la prière, le jeûne, l'aumône et le repentir. D'après mon expérience, les fidèles orthodoxes ont tendance à se concentrer sur le jeûne et, peut-être, sur une bonne confession. Si nous avons des faiblesses, elles se trouvent dans nos prières et nos aumônes. Ces deux aspects sont liés. Le Christ a dit :

Et moi, je vous dis: Faites-vous des amis avec les richesses injustes, pour qu'ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels, quand elles viendront à vous manquer. (Luc. 16, 9)

Pour beaucoup, ce dicton semble extrêmement obscur. Qui sont ces amis qui nous recevront ? Ce sont les pauvres. Comme Lazare dans la parabole, ils reposeront dans le sein d'Abraham. Le riche a appelé à l'aide mais n'en a pas trouvé. Le Christ suggère ici que si le riche s'était "lié d'amitié" avec Lazare par des actes de miséricorde, de bonté et de générosité, il aurait trouvé une aide immédiate et un chemin de l'Hadès au Paradis.

Si vous voulez renforcer vos prières, faites-vous des amis des pauvres. Cette histoire en est une excellente illustration :

Sous le règne d'Alexandre Ier, un certain noble tomba en disgrâce avec le tsar. Sa femme demanda au Père Nazaire [Higoumène du Monastère de Valaam] de prier pour que le cas de son mari se termine bien. "Très bien, répondit le staretz, mais il faut d'abord demander l'aide des proches du Tsar".

"Nous l'avons déjà fait", a-t-elle répondu, "mais il y a peu d'espoir."

"Mais vous n'avez pas demandé à ceux qui avaient besoin qu'on leur demande", a déclaré le Père Nazaire. "Donne-moi de l'argent, et je demanderai à ceux que je connais."

La femme lui donna cinq pièces d'or. "Non," dit-il, "elles ne sont pas bonnes. Vous n'avez pas de petite monnaie en cuivre ou en argent ?" Le père Nazaire  prit l'argent et pendant la journée, il le donna aux pauvres et aux malheureux. Il retourna chez la femme vers le soir.

"Gloire à Dieu", dit-il, "les proches du Tsar ont promis de vous aider. Après cela, il fut informé de l'issue favorable de l'affaire du dignitaire. L'homme et sa femme se réjouirent et voulurent savoir exactement qui l'avait aidé avec le Tsar. Ils furent étonnés lorsque le staretz leur dit que c'était les pauvres, ceux qui sont proches du Roi Céleste. Profondément touchés par la piété du staretz, ils gardèrent pour lui un grand respect et un grand amour jusqu'à la fin.

Par lui [le Christ], offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-a-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. Et n'oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c'est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir.(Cf.Hébreux 13:15-16 )
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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