"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 18 octobre 2019


Cette année marque le 800e anniversaire de l'autocéphalie de l'Église orthodoxe serbe, qui a été célébrée en Serbie et à l'étranger, où se trouvent des paroisses serbes. 

Cependant, les conséquences des actions du Patriarcat de Constantinople en Ukraine continuent d'avoir des répercussions dévastatrices dans toute l'Eglise, au-delà de l'Ukraine et de la Russie, et les célébrations de l'Eglise serbe n'ont pas été aussi festives que prévu pour un anniversaire aussi important. 

Les hiérarques serbes ont décidé il y a des mois de ne pas inviter officiellement les délégations des autres Églises orthodoxes locales aux célébrations, afin d'éviter la situation embarrassante où les représentants de Moscou et de Constantinople ne pourraient pas officier ensemble ou bien où un seul des deux serait invité. 

Et, selon une source au sein de l'Église serbe, les hiérarques serbes ont récemment refusé d'envoyer une délégation à la célébration de leur autocéphalie que Constantinople a offert d'accueillir, en raison de leur position ferme contre l'invasion par le patriarche Bartholomée du territoire canonique de l'Église ukrainienne sous Sa Béatitude le métropolite Onuphre de Kiev et d'Ukraine. 

L'Eglise serbe a attiré la colère du patriarche de Constantinople en raison de son refus de reconnaître la schismatique "Eglise orthodoxe d'Ukraine" créée par Constantinople l'année dernière. 

On m'a demandé comment le patriarche Bartholomée a répondu au refus d'assister aux célébrations à Istanbul, a déclaré la source : "Jusqu'ici, en silence. Mais nos évêques serbes savent que ce n'est pas la fin." 

Aujourd'hui, les hiérarques serbes s'inquiètent sérieusement du fait que le patriarche Bartholomée tentera de reprendre le Kosovo et d'autres territoires de l'Église serbe qui ont été ajoutés après 1879, lorsque le Patriarcat de Constantinople a émis un nouveau tomos d'autocéphalie pour la Métropole de Belgrade, qui était limité à une partie seulement de la Serbie moderne. 

Rappelons que le Saint Synode de Constantinople a soudainement décidé en octobre dernier de révoquer le document de 1686 qui transférait la métropole de Kiev à l'Eglise russe, revendiquant ainsi toute l'Ukraine pour lui-même, mais il faut noter que les frontières de la métropole de Kiev en 1686 ne correspondent pas à l'Ukraine actuelle. C'est une question flagrante que Constantinople n'a jamais abordée. 

Ainsi, les hiérarques serbes craignent de plus en plus que le patriarche Bartholomée "ne s’occupe d’eux" ensuite. 

Les hiérarques de l'"église orthodoxe macédonienne", schisme majeur de l'Église serbe, déclarent ouvertement qu'elles veulent recevoir un tomos d'autocéphalie de Constantinople et sont presque certains que cela va se produire. L'"église orthodoxe monténégrine", beaucoup plus petite et schismatique, recherche aussi l'autocéphalie de Constantinople, bien que le patriarche Bartholomée ait déclaré qu'ils ne recevront pas de tomos. 

Cependant, comme le monde l'a vu avec la situation ukrainienne, le patriarche Bartholomée n'est pas exempt de changer d'avis sur des questions aussi importantes.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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