"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 27 septembre 2019

Sur BLOG THEOLOGIQUE




Le sens véritable de la communion eucharistique

La période troublée que traverse l’église me pousse à la rédaction de cet article afin de répondre à l’attitude désinvolte et la plupart du temps très naïve de beaucoup de fidèles et même parfois de certains clercs en rapport avec cette question.

Le fait de s’approcher des Saints Mystères signifie-t-il que je communie essentiellement et seulement au corps et au sang du Christ ?

Réfléchissons un instant et imaginons que le célébrant, celui qui représente l’évêque à l’autel ou l’évêque lui-même et donc le Christ, déclare publiquement que quelque chose a changé et que tel enseignement du passé n’est plus valable et recevable en notre temps car les mentalités ont « évolué » et que cet enseignement est devenu impréhensible et irrecevable pour des modernes.

Prenons un exemple précis celui du CREDO de Nicée-Constantinople, les pères synodaux ont été très clairs : « celui qui ajoutera ou retranchera un iota à cette déclaration de foi dans le futur, qu’il soit anathème ! »

C’est à dire excommunié, donc privé de la communion au corps et au sang du Christ présent dans les saints mystères à la divine liturgie.

Comment donc comprendre cet anathème autrement que par le fait que les pères signifient que la communion est liée à ce à quoi on adhère, à ce qu’on croit ! Adhésion à la Vérité, à ce qui est Vrai, au Christ, à L’AMEN que nous proclamons sans cesse au long de nos liturgies, que cela soit !

L’intelligence est sollicitée par le Seigneur et doit y prendre sa part il n’y a pas de chrétiens au rabais dont la conscience dogmatique et ecclésiologique faible ou inexistante serait acceptable. Plus on aime plus on creuse la relation. « Que dit-on de moi en Israël, et vous qui dites-vous que je suis ? » « Vous mes proches qui partagez ma vie et qui bientôt mangerez mon corps et boirez mon sang »

Rappelons encore que la Liturgie est l’œuvre commune et qu’il doit y avoir une confession de la foi unanime et parfaite dans les cœurs et les esprits, cela nous l’oublions trop souvent car nous sommes rongés par cet acide maçonnique, je veux dire le relativisme,c’est à dire que la vérité n’est plus objective mais subjective.(je crois ce qui m’arrange). D’où la récitation du credo pour être certain que nous confessons tous la même foi à cet instant crucial qu’est la célébration des Saints Mystères.

Le Christ exhorte : « Cherchez ! et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira ». Plus d’excuses alors pour les paresseux ou ceux qui se veulent croire « saints » parce qu’ils esquivent les questions qui fâcheraient et s’enfermeraient dans le confort d’une fausse paix ! Mais Le Christ dit « Je vous donne ma Paix , pas comme le monde la donne ! »

« je vomirai les tièdes ! » pas de politique de l’autruche qui vaille! le Seigneur exhorte et invite chacun de ceux qui le suivent à le confesser tout entier !

Et donc, qu’on ne peut en aucune façon enseigner ou se comporter à sa guise, mépriser et fouler aux pieds tout ce que le Christ a enseigné à travers les siècles par son Église, auquel cas cela reviendrait à nier sa présence et celle de son très Saint Esprit dans son propre corps.


Il devient alors évident que si un Clerc ou un « fidèle » s’oppose publiquement ou même émettrait un doute à l’enseignement de l’église exprimée par les conciles et les saints canons alors nous ne pouvons plus communier avec ces personnes.

Être en communion c’est se reconnaître conforme et adhérer pleinement et totalement à ce que le Christ enseigne dans l’évangile et aussi, à ce que, après sa Glorieuse Ascension et la Pentecôte son Église enseigne.


Être en communion c’est faire œuvre commune ne faire qu’un avec la pensée d’autrui, faire corps, il y a union parfaite. C’est pourquoi le Christ dit : « si tu as commerce avec une prostituée tu t’assimiles à ce qu’elle est ! » Et Saint Paul d’ajouter, ne profanez pas votre corps car c’est le Temple du Saint-Esprit ! On peut se prostituer spirituellement et intellectuellement, les péchés contre l’esprit et l’Esprit ne seront remis, prenons garde à ne pas tomber dans le dédoublement schizophrénique et de nous laisser entraîner dans des choix contraires à la paix des églises. Cela nous rend donc d’une certaine manière solidaires du choix de l’autre, j’adhère à son choix . Choix et hérésie c’est la même acception, c’est le même mot, le même sens .

Certains répondront immédiatement que l’église est une chose, le Christ en est une autre si je puis me permettre cette tournure malheureuse.

C’est oublier alors l’enseignement de l’Apôtre des nations, l’apôtre Paul qui dans son ecclésiologie c’est à dire sa définition du sens profond et mystique et réel donc symbolique de ce qu’est l’Église sur la terre, à savoir le Christ lui-même présent mystiquement dans l’assemblée des baptisés, « Vous tous qui avez été baptisés en Christ vous avez revêtu le Christ » chantons-nous aux baptêmes, et « Là ou deux ou trois serons réunis en Mon Nom je serai présent au milieu d’eux »

En conclusion et s’il en est encore besoin et afin d’être définitivement clair, pourrions-nous imaginer nous être retrouvés à l’église et voir se présenter à la communion un Adolf Hitler, un Staline, un Pol Pot sans être immédiatement stoppés dans notre élan et crier au scandale, sauf cas de repentance publique.

Permettez-moi encore un cas d’école, imaginez un clerc déposé et réduit à l’état laïc par le synode auquel il appartient pour des raisons graves et avérées non avouables ici et que celui-ci se retrouve à célébrer dans le synode voisin, que diriez-vous du sens de la communion de ce synode qui passe outre la décision de l’église sœur et que feriez-vous ? Iriez-vous communier avec ces personnes ? Certes non !

Souvenons-nous donc et soyons vigilants et posons-nous toujours la question avec qui vais-je communier ce jour en approchant de la redoutable et sainte table, et que, qui ne dit pas non devant les désordres publics consent ! « Malheur à celui par qui le scandale arrive et il aurait mieux valu pour lui être jeté au fond de la mer avec une meule autour du coup ! mais il est inévitable que les scandales arrivent, et lorsqu’on ne vous écoutera pas, passez votre chemin et secouez la poussière de vos pieds, et lorsque l’un de vos frères vient à commettre un péché contre un autre frère reprend-le, s’il n’écoute pas va et prends avec toi deux témoins et s’il n’écoute pas, alors qu’il soit exclu ! »

Pour terminer et pour donner un exemple récent ayant trait à l’ecclésiologie il était prévisible, compréhensible, saint et souhaitable que l’Église Russe rompît la communion avec Constantinople dans l’affaire Ukrainienne et que toute personne sensée, quelque soit son état devrait en faire de même, car nous sommes un corps !

Gloire à Dieu pour tout !

Père Paul Couturier

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Présentation de cet excellent blog:


Ce site a pour but de renouer avec une noble tradition patristique : le commentaire. Le but sera donc de commenter des textes de différents domaines, principalement religieux. S’il en émane une certaine subjectivité, l’objectif n’est pas de porter la voix de son auteur, mais de laisser advenir celle des Pères. Cette voix, pour être authentiquement patristique, sera débarrassée des pesanteurs académiques, des conventions et des gentillesses. Le but est de dire ce qui est, pour la théologie orthodoxe.

L’herméneutique étant basée sur un travail linguistique, les textes, dès que l’original est disponible, seront traduits par mes soins si j’en connais la langue (parfois de façon très littérale ou de façon très remaniée pour une lecture digeste, selon le contexte). Je ne prétends pas à l’expertise pleine et entière sur les langues sources de mon travail théologique mais les langues saintes que sont l’hébreu, le grec et le latin, ainsi que les langues théologiques que sont l’anglais, l’allemand et le roumain sont traduites par mes soins. Les génies de la théologie russe, tel que mon maître le Père Serge Boulgakov me sont malheureusement accessibles uniquement en français. J’essaierai de produire à chaque fois que cela sera possible le texte dans la langue originale avec la traduction plus le commentaire que ce texte appelle selon la théologie orthodoxe. Une précision pour les matériaux rabbiniques qui pourront surprendre dans un site de théologie chrétienne : à l’image de nos illustres Pères que furent Jérôme ou Origène, qui consultaient les rabbins lorsque nécessaire, je consulte les matériaux rabbiniques, qui font partie intégrante du champ de recherche théologique actuel.

Chaque article présuppose la lecture et la compréhension des précédents. Les concepts que je vais y déployer seront donc considérés comme connus et intégrés. Le public visé n’a pas besoin d’être formé de façon pointue à la théologie pour pouvoir lire, même si l’enjeu n’est pas la vulgarisation. Il l’est davantage à la pédagogie et au témoignage. L’écrasante majorité des textes sont tirés d’ouvrages de théologie, et proposent non pas une logique d’extrait mais bien une logique systématique. C’est à dire que chaque ouvrage est étudié segment par segment, dans la continuité, et analysé. J’analyse plusieurs ouvrages en parallèle car la théologie aborde plusieurs domaines qui ont besoin d’être vus de façon simultanée et parallèle. Bonne lecture !

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