"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 27 février 2019

Saint Païssios de la Sainte Montagne: Priez pour les autres!



Avez-vous déjà traversé (ou traversez-vous actuellement) une période très difficile dans votre vie ? Il peut s'agir de blessures causées par un accident ou le diagnostic d'une maladie horrible ou d'une relation précieuse soudainement disparue de votre vie ou... il y a tant de choses possibles que nous appellerions "difficiles" ! En fait, y a-t-il quelqu'un qui n'ait pas connu des moments difficiles dans sa vie ?

Ceci étant vrai, alors la question se pose de savoir comment nous gérons spirituellement une telle adversité dans nos vies ? Évidemment, sur le plan physique, nous devrions demander de l'aide médicale en cas de blessures ou de maladies. Cet article concerne plutôt le côté spirituel des choses. Une réaction est de lever un poing en colère contre Dieu en disant : "Pourquoi moi ô Dieu ?" Une autre est de supplier Dieu encore et encore d'enlever la douleur et d'apporter la guérison.

Le grand saint Paul a eu beaucoup d'adversités de ce genre dans sa vie (voir 2 Corinthiens 11:23-32 pour une liste). Pourtant, pour saint Paul, il y avait une question qui se détachait plus que les autres. Il l'appelait son "épine dans la chair" (2 Corinthiens 12:7). C'était là un grand homme de Dieu, dont les prières étaient continuellement exaucées, suppliant Dieu de lui enlever cela. Après avoir supplié trois fois Dieu de l'enlever, il reçut cette réponse : "Ma grâce te suffit, car ma force est rendue parfaite dans la faiblesse." (2 Corinthiens 12:8-9). Aïe... ce ne serait pas la réponse que j'attendrais de Dieu !

Souvent, mes propres prières peuvent être très égocentriques quand je suis confronté à une blessure ou une maladie grave jusqu'à ce qu'on me rappelle que Sa Grâce est suffisante pour moi. Je suis actuellement au milieu d'une période difficile de ma propre vie, alors que je guéris des fractures que j'ai subies lors d'un accident. Mes médecins ont fait un excellent travail pour me ramener à la maison, mais je suis toujours aux prises avec la douleur. Pendant mon temps libre, je relis le livre du staretz Païssios du Mont Athos du Hiéromoine Isaac (publié en français à l'Age d'Homme en  2009). Le staretz Païssios est maintenant reconnu comme Saint Païssios. Sa vie et ses enseignements ne laissent aucun doute sur le fait que cet homme de Dieu soit reconnu comme un saint de notre foi.

Il y a eu deux citations qui ont surgi des pages de ce livre cité, et qui m'ont amené à changer complètement mon approche de ma propre période difficile. Saint Païssios souffrait d'une hernie. Voici la déclaration qu'il  fit à l'époque :

"J'ai une hernie mais je ne veux pas d'opération. Laissez-moi avoir quelque chose qui cloche chez moi. C'est une grande chose d'être malade, de souffrir, et de ne pas prier pour cela, mais de prier pour les autres. Dieu écoute vraiment quand quelqu'un qui souffre et prie pour que les autres guérissent." Notez qu'il ne dit pas que c'est une grande chose d'être malade ou de souffrir, mais plutôt que c'est une grande chose de prier pour les autres et non pour soi-même quand ces choses arrivent. Plus tard, la hernie s'est aggravée et il a subi la chirurgie nécessaire, mais au début, il voulait se concentrer sur la prière pour les autres.

Ah! cela a attiré mon attention et cette nuit-là, ma femme et moi avons prié l'Hymne Acathiste "Gloire à Dieu pour toutes choses" et avons ensuite prié pour tous ceux que nous connaissions qui souffraient (la plupart d'entre eux à cause de beaucoup plus que quelques os fracturés). La joie qui remplissait mon cœur lorsque nous terminions nos prières était tout simplement incroyable. Je ne me concentrais plus sur moi, mais sur les besoins des autres. Depuis lors, ma joie est de prier pour les autres sans prier pour moi-même.

La deuxième citation que j'ai entendue a également eu un grand impact :

"Le staretz Païssios a pu ignorer sa douleur. Vous faites votre travail, et je ferai le mien ", disait-il à ses maladies, et il continuait à prier, à faire du travail manuel ou à voir des gens. Bien qu'il souffrait lui-même, il réconfortait ceux qui souffraient." (Page 310)

"Ignorer ma propre douleur et réconforter les autres" est un grand pas pour la plupart des gens, mais les récompenses sont grandes ! C'est peut-être la seule façon de comprendre vraiment les paroles du Seigneur : "Ma grâce te suffit, car ma force est rendue parfaite dans la faiblesse."

Voici le défi pour chacun d'entre nous au cours de cette semaine à venir, que nous soyons en bonne ou en mauvaise santé, que nous souffrions d'une manière ou d'une autre ou dans un endroit où il n'y a absolument aucune souffrance :

Il n'y a rien de mal à prier pour soi-même, mais que se passerait-il si vous concentriez vos prières sur les autres et non sur vous-même ? Si vous voulez l'essayer, alors pendant les 7 prochains jours ne priez pas pour vous-même. Priez seulement pour les autres. Si vous oubliez et commencez à prier pour vous-même, arrêtez-vous et concentrez-vous immédiatement sur la prière pour les autres. De plus, trouvez quelqu'un qui souffre pour le réconforter, soit en personne, soit par téléphone, par courriel ou par lettre. Que cela soit béni pour vous et que vous soyez une bénédiction pour les autres !

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Aucun commentaire: