"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 9 décembre 2018

Geronda Aimilianos: Sais-tu pourquoi Dieu a mis là tes yeux?



Le Père Iakovos, disciple du staretz Aimilianos de Simonopetra (Mont Athos) se souvient d'une de ses rencontres avec son père spirituel.

*

"Sais-tu pourquoi Dieu a mis tes yeux là ?
J'étais sans voix, je réfléchissais, je demandais : qu'est-ce qu'il veut entendre, quelle est la réponse ?

Et tout ce que j'ai pu lui dire, c'est : "Géronda (qui signifie staretz en grec), à toi de me le dire !

Alors il m'a regardé et m'a dit:'pour que tu puisses voir ce dont l'autre personne a besoin, et non ce dont tu as besoin' !

Car, en vérité, si tu veux voir ce dont tu as besoin, tu dois aller au miroir et te regarder...

Et alors il me dit : "C'est ça, une relation personnelle !

Mon père spirituel l'appelait ainsi... 

Il s'est approché de moi un matin après la Divine Liturgie alors que je l'aidais dans le service... et il avait des problèmes parce qu'en tant qu'être humain, il y avait une petite chose qui se produisait s'il y avait de la fumée dans l'air de la cuisine, par exemple, lorsque les cuisiniers cuisinaient, parce que nous cuisinions avec un poêle à bois..., ça lui rentrait dans le nez et il commençait à s'étouffer... et c'était un problème pour lui... alors il me demandait : "Ferme cette fenêtre là, ouvre cette fenêtre là-bas..." et ensuite il réalisait que quelque chose s'était passé, que le vent avait changé : "Ferme cette fenêtre là, peut-être que cette fenêtre là-bas serait bien...

Et je courais partout en ouvrant et en fermant les fenêtres....

Cela l'a troublé et il s'est approché de moi et m'a dit : "Ah, mon fils, j'ai créé un tel problème pour toi...

Et je lui ai dit:'Non Geronda, c'était ma joie de te servir...' et puis il m'a regardé et il est parti :

"Sais-tu pourquoi Dieu a mis tes yeux là ?

Le mot pour personnel est 'prosopon', 'prosopikí schési', une relation personnelle...'Prosopon' est le visage... C'est moi qui te regarde et qui vois ce dont tu as besoin.

C'est quand une femme va voir son mari et lui disait:'attends une minute, chéri, ta cravate a besoin d'être arrangée' ou 'tu as une tache sur le visage'.

Une relation personnelle, le fait d'avoir besoin l'un de l'autre..."

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Aucun commentaire: