Extrait d'une lettre à V. F.
Dzhunkovsky, aide du Grand-Duc Serge Alexandrovitch (1905) :
La révolution ne peut pas se terminer de si tôt, elle risque de se
détériorer brusquement et de devenir quelque chose de chronique, ce qui ne peut
que se produire. Il est de mon devoir d'aider les pauvres victimes de la
rébellion. Je préférerais être tuée par un premier tir accidentel, plutôt que
de rester ici à ne rien faire.
La révolution de 1905-1907,
barricades dans la ruelle Ekaterinininsky (Moscou)
Extrait d'une lettre au tsar
Nicolas II (29 décembre 1916) :
D'énormes vagues vont bientôt s'abattre sur nous <...> Toutes les
classes, les classes inférieures et supérieures, même celles qui sont
maintenant à la guerre, sont au bout de leur corde ! <...> Quelles autres
tragédies peuvent nous frapper ? Quelles autres misères nous attendent ?
Serge Alexandrovitch et
Elizabeth Feodorovna, 1892
Le terroriste
social-révolutionnaire Ivan Kaliaev,
qui en 1905 assassina Serge Alexandrovich
En 1905, l’époux de sainte
Elisabeth, le gouverneur général de Moscou, le Grand-Duc Sergue Alexandrovitch,
fut assassiné avec une bombe par le terroriste social-révolutionnaire Ivan
Kaliaev. Quand Elizabeth Feodorovna entendit la détonation de la bombe qui
explosa non loin de leur maison, elle se précipita dehors pour récupérer les
restes démembrés. Puis elle passa des heures en prière. Quelque temps plus
tard, elle demanda à l'empereur d'avoir pitié de l'assassin. Elle rendit visite
à Kaliaev en prison. Lui laissant l'Evangile, elle lui dit qu'elle lui avait
pardonné.
Extrait d'un télégramme
chiffré, rédigé par le chef du Sénat E. B. Vasilyev (8 février 1905) :
La Grande-Duchesse rencontra l'assassin dans le bureau de l'unité
Pyatnitsky à 20 heures le 7 février au soir. A la question de savoir qui elle
était, la Grande-Duchesse répondit : "Je suis l’épouse de l'homme que vous
avez tué. Dites-moi, pourquoi avez-vous fait ça ?" L'accusé se leva pour
répondre : "J'ai fait ce dont j'avais été accusé. C'est la faute du régime
existant." Pleine de miséricorde, la Grande-Duchesse dit :
"Connaissant le cœur généreux de mon défunt mari, je vous pardonne",
et elle bénit l'assassin. Puis elle resta seule avec le criminel pendant une
vingtaine de minutes. A la fin de la réunion, il dit à l'officier : "La
Grande Duchesse est bonne, et vous êtes tous cruels."
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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