"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 21 décembre 2017

Tatiana Vladimirovna Torstensen: Saint Sébastien de Karaganda (16 et Fin)




14.
Quand nous sommes revenus du cimetière en autobus, tout était déjà prêt pour le repas funéraire. Non seulement dans toutes les pièces de la maison qui abritait l’église, mais dans toute la cour, des tables étaient dressées. On a aussitôt fait asseoir les gens ; les paroissiens de l’église, et tous ceux qui venaient d’arriver ont pris place dans la cour. Comment on a pu préparer autant de nourriture, réunir autant de vaisselle, et préparer des montagnes de crêpes ! Ces repas funéraires se prolongèrent encore trois jours, vendredi samedi et dimanche, les 22, 23 et 24 avril. Après les offices à l’église, on dressait de nouveau des tables, mais naturellement, il y avait moins de monde. Les gens qui étaient venus spécialement étaient déjà repartis. On faisait asseoir à table tous les pauvres. Le neuvième jour, il y eut de nouveau un groupe de grands repas funéraires. Et jusqu’au neuvième jour inclus, tous les jours, les prêtres et tous les proches du prêtre allaient au cimetière célébrer l’office des défunts. Au neuvième jour, je suis repartie chez moi à Moscou. J’aurais bien voulu rester jusqu’au 40e jour, mais je n’avais pas de vêtements adéquats, je n’avais pris que des vêtements d’hiver et il commençait à faire chaud et même très chaud.
Je suis descendue du train à Moscou, en provenance de la gare de Kazan, sur la place des Komsomols. C’était le 1er mai, il n’y avait pas de taxis, je suis rentrée en métro. Tout était familier, habituel, connu depuis l’enfance, mais tellement loin. Comment m’habituer ? Comment vivre si loin de Mikhaïlovka, si proche à mon cœur ?
Mon cœur se serrait de douleur et de repentir. Je me souvenais que le père avait dit :
– Cela fait de nouveau cinq ans que tu n’es pas venue !
– Que dites-vous là, père, comment cela, cinq ans ?
Il était mécontent que, une fois que j’avais déménagé à Moscou, je ne venais pas le voir chaque année.
Oh, si on pouvait me rendre ces années !
Père bien-aimé, pardonne-moi. Aide-moi pour que mes intérêts dans la vie et les obligations ne m’entraînent pas de nouveau vers la terre. Qu’elles ne détournent pas mon âme et mes pensées, qu’elles ne me séparent pas d’avec toi. Aide-moi, cher père.


Ô père Sébastien, prie Dieu pour nous !

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