"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 11 juin 2015

Père John Hainsworth




Infant Baptism in the Orthodox Church

Les enfants non baptisés iront-ils en enfer?

Non! L'Eglise Orthodoxe ne croit pas que les enfants naissent coupables du péché d'Adam et que, à moins d'être débarrassés de cette culpabilité par le baptême et la Communion, ils mourront sans la miséricorde de Dieu. 

Une telle notion est pernicieuse à la fois par sa barbarie et sa distorsion de Dieu. Pensons-nous vraiment que Dieu est si petit qu'Il est lié par nos rites, les rites qu'Il nous a donnés? Dieu est souverain, et Il aura pitié de celui à qui Il fait miséricorde et aura compassion de qui Il aura compassion. (Cf. Romains 9:15).

Nous pouvons parler du péché et de la culpabilité de trois façons. 

Il y a d'abord le péché originel, le péché d'Adam. Nous ne comprenons pas ceci en termes de culpabilité héritée, mais en termes de monde déchu. Le péché originel introduit la maladie, la souffrance, le mal, et la mort dans la création parfaite de Dieu (1 Jean 5:19; Romains 5:12). 

Nous sommes nés dans le péché d'Adam en ce que nous sommes nés dans un monde déchu. Mais sans notre participation, il n'y a pas de culpabilité. 

Deuxièmement, il y a le péché générationnel, que nous voyons en termes de propension spécifique au péché. Un enfant d'alcooliques, par exemple, va hériter non pas de la culpabilité de ses parents, mais de la tendance au péché, comme ils l'ont fait, ou d'autres péchés liés à ce patrimoine générationnel. 

Encore une fois, nous ne devons pas nous soumettre à cet héritage de péché, nous ne devons pas le porter en nous-mêmes. 

Enfin, il y a le péché personnel: les choses que nous faisons nous-mêmes, que ce soit comme perpétuation de la déchéance générale de ce monde, la déchéance des générations de nos parents ou de l'environnement, ou l'invention de péchés de notre propre fait. Une personne devient coupable quand elle pèche personnellement. Un enfant est non coupable jusqu'à ce qu'il fasse du péché une décision personnelle, que ce soit consciemment ou inconsciemment.

Il est vrai que le baptême est purification du péché, et l'on pourrait dire que cela semble insensé de baptiser un enfant s'il n'a pas de culpabilité héréditaire à purifier. Cependant, le sacrifice du Christ, dans lequel nous sommes baptisés, était un sacrifice de toute sa vie comme soumission à Dieu... "non pas ma volonté, mais que Ta volonté soit faite" (Luc 22:42), et Sa mort sur la Croix, Il ne nous a pas seulement lavés de nos péchés, mais Il a aussi détruit la mort elle-même. 

Lorsque nous sommes baptisés, nous sommes baptisés dans Sa vie et Sa mort (Romains 6: 4), et nous devenons co-bénéficiaires d'une vie qui a finalement amené Dieu et l'homme dans une union d'amour et une harmonie de volonté. L'enfant est initié à cette union. 

Cette initiation comprendra le pardon de ses péchés, mais sans se limiter à ce pardon. La vie et la mort du Christ, qui inverse la chute primordiale, générationnelle, et personnelle de ce monde, est ce dans quoi l'enfant entre par le baptême.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Aucun commentaire: