25 mai/7 juin
1er
dimanche après la Pentecôte
Fête de tous les Saints
Saint hiéromartyr Théraponte,
évêque de Chypre (IVème s.) ; saint hiérarque Innocent, archevêque de
Chersonèse (1857) ; Sainte martyre Hélène Korobkov (1938) ; saint martyr
Taurion Tolokontsev (1939)
Lectures : Hébr.
XI, 33 – XII, 2 /Matth. X, 32–33, 37-38 ; XIX, 27-30
L
|
es
Saints vivent dans le Christ Jésus et le Christ vit en eux. Dans les Saints, Il
répète inlassablement, jusqu’à la fin du monde, le mystère unique de sa mort et
de Sa Résurrection, de l’incarnation de Dieu et de la déification de l’homme.
Sur les fresques représentant les Martyrs et les Saints militaires – celles de
certains réfectoires du Mont Athos notamment – on constate que si les Saints
ont des postures, des vêtements et des attributs différents, ils ont à peu près
tous le même visage, et ce visage est celui du Christ. Tels sont en effet les
Saints: identiques en Christ, mais infiniment divers dans leurs caractères
personnels et les conditions dans lesquelles ils ont reproduit l’œuvre du
Sauveur, dans un lieu et à un moment donnés. Chez les Saints toutefois cette
reproduction de la Passion du Seigneur n’est pas morne répétition. Elle est
toujours nouvelle, toujours originale, toujours unique et contribue de manière
irremplaçable à l’édification de l’Église des premiers-nés. Le Seigneur Jésus a
ouvert la voie, Il a sauvé la nature humaine en mettant à mort dans Son propre
corps la mort, mais il faut maintenant que chaque personne participe librement à
cette œuvre de salut. Ce qui manque aux tribulations du Christ, écrit Saint
Paul, je le complète dans ma chair au profit de Son corps qui est l’Église (Col
I, 24). Ces paroles de l’Apôtre ne signifient pas qu’il manque quoi que ce soit
à l’œuvre du Christ et à notre Rédemption, mais seulement que chacun d’entre
nous doit communier volontairement et de manière personnelle à sa Passion, pour
avoir part à l’héritage des Saints dans la lumière de Dieu (ibid.).
Unis au
Christ par la foi et la grâce, les Saints accomplissent les œuvres du Christ
(Jn XIV, 12). Habitant en eux par le Saint-Esprit, c’est le Christ Lui-même qui
accomplit par eux des miracles, convertit les païens, enseigne les secrets de
la science spirituelle, réconcilie les ennemis et donne à leur corps la force
d’affronter avec joie les plus horribles tortures ; de sorte que l’Évangile ne
cesse d’être écrit jusqu’aujourd’hui par les œuvres évangéliques des Saints.
Voilà pourquoi les Saints, proches et lointains, anciens et nouveaux, sont pour
nous des guides sûrs nous conduisant au Christ qui habite en eux. Devenez mes
imitateurs, tout comme je le suis moi-même du Christ (I Cor XI, 1), nous
disent-ils avec saint Paul. Si nous voulons faire resplendir en nous l’image du
Christ, nous devons donc souvent tourner nos regards vers les Saints pour avoir
des exemples vécus et pratiques de la marche à suivre. Le peintre qui désire
faire le portrait d’une personne qu’il ne voit pas devant lui, se sert de
reproductions, les regarde attentivement, les compare pour s’en inspirer, de
même nous faut-il regarder vers les Saints, lire leurs Vies, les comparer, pour
savoir comment progresser dans la vie en Christ.
En
lisant assidûment les Vies des Saints, en vivant avec tous les Saints (Eph III,
18), en nous promenant chaque jour dans ce jardin spirituel qu’est le
Synaxaire, nous trouverons peu à peu certains Saints qui attirent davantage
notre sympathie, notre émotion, notre affection. Ils deviendront pour nous
comme des amis intimes à qui nous aimerions confier nos joies et nos peines, à
qui nous demanderions plus spécialement le secours de leurs prières, dont nous
aimerions souvent relire la Vie, chanter les tropaires et vénérer l’icône. Ces
amis intimes seront pour nous une puissante consolation et des guides privilégiés
sur la route étroite qui nous mène au Christ (Mt VII, 14). Nous ne sommes pas
seuls sur ce chemin et dans ce combat, nous avons avec nous notre Mère, la
Toute-Sainte Mère de Dieu, notre Ange Gardien, le Saint dont nous portons le
nom et ces quelques amis que nous aurons choisis parmi la grande Assemblée des
témoins de l’Agneau. Et si nous trébuchons sous l’effet du péché, ils nous
relèveront ; lorsque nous serons tentés par le désespoir, ils nous rappelleront
qu’avant nous, et plus que nous, ils ont souffert pour le Christ et goûtent
désormais à la joie éternelle. Ainsi, sur le chemin rocailleux de cette vie,
ces saints amis nous feront voir un peu de la lumière de la Résurrection.
Cherchons donc dans les Vies des Saints ces quelques amis intimes et, avec tous
les Saints, marchons vers le Christ.
Dans
notre vie spirituelle, nous pouvons communiquer quotidiennement avec les saints
de trois façons : en chantant leurs hymnes et leur office liturgique, en
vénérant leur icône et en lisant leur Vie dans le Synaxaire. S’il est difficile
à ceux qui vivent dans le monde de se rendre chaque jour à l’église pour
chanter les louanges des saints, tous les chrétiens peuvent cependant chez eux,
seuls ou en famille, chanter le tropaire des Saints du jour, tous peuvent
vénérer leur icône, tous peuvent consacrer quelques instants à lire ou à relire
leur Vie dans le Synaxaire. Toutefois, la lecture quotidienne de ces résumés
des Vies des Saints ne nous sera vraiment profitable que si nous nous
approchons d’eux avec les mêmes dispositions que lorsque nous vénérons une icône.
Si imparfaites soient-elles, les notices du Synaxaire sont, en effet, dans le
domaine du récit ce que sont les icônes dans le domaine de l’image : elles nous
rendent le saint présent et peuvent nous apporter autant de grâce que les
saintes icônes. Tout dépend de la simplicité de notre cœur. Ainsi, où que nous
nous trouvions, quel que soit l’état de notre avancement spirituel, quel que
soit notre désir de consacrer notre vie à Dieu, nous trouverons dans le
Synaxaire un renouvellement de nos forces et comme un avant-goût de la vie
éternelle, où tous les saints danseront avec les anges autour du trône de Dieu
en disant : Saint, Saint, Saint est le Seigneur le Dieu Tout-Puissant, Celui
qui était, qui est et qui vient ! (Ap IV, 8).
Tropaire
du dimanche du 8ème ton
Съ высоты́ снизше́лъ еси́, Благоyтpóбне, погребе́нiе прiя́лъ ecи́ тридне́вное, да на́съ свободи́ши страсте́й, животе́ и воскресе́нiе на́ше, Го́споди, сла́ва Teбѣ́ !
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Du haut des cieux, Tu es descendu, ô
Miséricordieux ! Tu as accepté les trois jours au Tombeau afin de nous
libérer des passions : ô notre Vie et notre Résurrection, Seigneur,
gloire à Toi !
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Tropaire de tous les
saints, ton 4
И́же во все́мъ мípѣ му́ченикъ Твои́хъ, я́ко багряни́цею и ви́ссомъ, кровьми́ Це́рковь Твоя́ украси́вшися, тѣ́ми вопіе́тъ Ти́́ Xpисте́ Бо́же : лю́демъ Твои́мъ щедро́ты Твоя́ низпосли́, ми́ръ жи́тельству Твоeму́ да́руй, и душа́мъ на́шимъ ве́лію ми́лость.
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Ornée du sang de Tes martyrs du monde entier comme
de pourpre et de lin, Ton Église Te clame par leur intercession, ô Christ
Dieu : étends Ta compassion sur Tes fidèles ; accorde la paix à Ton
peuple et à nos âmes la grande miséricorde.
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Я́ко нача́тки естества́, Насади́телю тва́ри, вселе́нная прино́ситъ Ти́ Го́споди богоно́сныя му́ченики. Тѣ́хъ моли́твами въ ми́рѣ глубо́цѣ Це́рковь Твою́, жи́тельствo Твое́, Богоро́дицею соблюди́ Много-ми́лостиве.
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Comme prémices de la nature, le monde entier
T’offre, Seigneur, les martyrs théophores, à Toi l’Auteur de la
création ; par leurs supplications et les prières de la Mère de Dieu,
garde Ton Église dans une paix profonde, ô Très-miséricordieux.
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AU SUJET DU CARÊME DES
SAINTS APÔTRES
Le lundi 8 juin
commence le carême des saints Apôtres, qui se termine le 12 juillet, jour où
l’on célèbre la mémoire de St Pierre et St Paul. Ce carême n’est pas un geste
arbitraire de l’Église. Il nous fait imiter les saints Apôtres qui, après avoir
reçu l’Esprit Saint et Vivificateur, se sont dispersés depuis Jérusalem, dans
le jeûne et la prière, pour prêcher l’Evangile (cf. Actes XIII, 2). Ce carême
est ancien, son existence étant témoignée dans de nombreux documents des IVème et Vème siècles, notamment dans
les écrits de St Athanase le Grand, St Ambroise de Milan et St Léon le Grand,
pape de Rome. Durant ce carême, le typicon concède l’usage de
poisson le samedi et le dimanche, ainsi que le mardi et le jeudi si l’on fête
un Saint en l’honneur duquel on chante la grande doxologie à matines. S’il n’y
a aucune fête, le lundi, le mercredi et le vendredi, il y a jeûne strict,
tandis qu’il y a dispense d’huile et de vin le mardi et le jeudi. En tout état
de cause, chacun doit jeûner avec discernement, en se souvenant que, selon les
Pères de l’Église, le jeûne a pour but de tuer les passions et non point le
corps.
SUR LA CONFESSION
L’âme
qui se sait obligée de confesser ses péchés est retenue, comme par un frein, de
commettre à nouveau les mêmes péchés ; au contraire, nous commettons sans
crainte les péchés que nous n’avons pas confessés, car nous demeurons dans les
ténèbres. La confession des péchés détruit l’intimité que nous avions avec eux.
La haine que nous leur témoignons est l’indice du véritable repentir, de la
décision de mener une vie vertueuse. Si tu es accoutumé aux péchés,
confesse-les plus souvent, et tu seras bientôt délivré de leur domination, tu
suivras avec facilité et allégresse le Seigneur Jésus-Christ.
Saint Ignace Briantchaninoff
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Marc. XVI,1-8
Liturgie : Rom. II, 10-16 ; Hébr. XI, 33 – XII, 2 : Matth.
IV, 18-23 ; Matth. IV, 25 – V, 12 .
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